samedi 22 juin 2013

Afrique du Sud : art et homosexualité

La revue Jeune Afrique a consacré récemment d'excellents articles à l'homosexualité dans l'art en Afrique du Sud, notamment en danse avec un portrait du danseur et chorégraphe Steven Cohen.
  
L'homosexualité dans l'art sud-africain, par Séverine Kodjo-Grandvaux. ICI 

Steven Cohen, par Séverine Kodjo-Grandvaux (cf. photo à gauche)ICI

L'écrivain Mark Behr parle d'homosexua-lité dans son dernier roman, par Nicolas Michel. ICI

La revue Mouvement, en redressement judiciaire, lance une souscription

Fondée en 1993, il y a 20 ans, la revue Mouvement, qui dispose aussi d'un site internet depuis 2000, demande du Soutien. Le mot est écrit en grand, lettrage blanc sur fond noir en page d'accueil du site (cf. capture d'écran ci-dessus). Elle explique la situation ainsi : 
« Le 10 juin 2013, le Tribunal de commerce de Paris, constatant nos difficultés de trésorerie liées au déficit créé depuis 2009, a placé Mouvement en redressement judiciaire. Cette situation n’est évidemment pas confortable, mais en évitant la « liquidation » pure et simple, le Tribunal de commerce a estimé que Mouvement avait encore des chances de redresser la barre. Les créances qui harcelaient notre trésorerie sont temporairement gelées, nous donnant ainsi un peu de temps (deux mois) pour réunir les conditions d’un « plan de continuation ». Nous y travaillons d’arrache-pied. Mais cette procédure de redressement judiciaire nous place dans l’immédiat face à de nouvelles difficultés. L’impression de notre prochain numéro, que nous avons « bouclé » le 12 juin, est ainsi suspendue à un paiement préalable. Sans parution de ce numéro, nous nous priverions des recettes publicitaires qui lui sont attachées, comme des ventes en kiosques et librairies, alors même que la période des festivals y est plutôt propice. Afin de pouvoir envisager la poursuite de Mouvement et la mise en œuvre d’un plan de continuation, il est donc impératif que ce numéro puisse paraître dans les meilleurs délais. »
Le media a lancé une souscription sur le site Kiss Kiss Bank Bank ICI afin de récolter 8.000 € pour lui permettre de sortir son n° 70 (juillet - octobre 2013). 
www.mouvement.fr  

Terence Koh

Terence Koh est né à Pékin (Chine) en 1977. Il est de nationalité Canadienne et vit à New York. 
nothingtoodoo, Mary Boone Gallery, New York, 21 mars 2011 

Performance, au 798, Pékin 

Terence Koh sur le toit de sa galerie - atelier Société Asia Song (ASS)
 dans Chinatown, New York. Shooté par Slava Mogutin pour 
Whitewall Magazine après la tempête de neige du 3 Mars 2009


Boy by The Sea, Yokohama Triennale, 2008


Koh and 50 Most Beautiful Boy, par Bruce La Bruce, Los Angeles, 17 juillet 2004 

Leon Botha Alias DJ Solarize, RIP


Leon Botha, né le 4 juin 1985 au Cap en Afrique du Sud et décédé le 5 juin 2011 dans la même ville, à l'âge de 26 ans. C'est un artiste peintre et DJ occasionnel atteint de progeria. Il a vécu au Cap toute sa vie (source wikipédia). Il est proche du groupe musical Sud-Africain Die Antwoord. On le voit dans le clip Enter The Ninja. Il réalise certains costumes et fresque du clip Fatty Boom Boom (cf. dernière photo ci-dessous). La progeria est une maladie génétique rare qui produit un vieillissement accéléré des cellules. Il n'existe pas de traitement connu. Mourir à 26 ans est un âge très avancé pour ce genre de maladie. Ci-dessous Leon Botha au milieu de ses œuvres.  

Lettre ouverte au Président de la République sur l’engagement de l’Etat en faveur de la création, de l’art et de la culture (signée par 18 organisations professionnelles et syndicales)

Portrait officiel de François Hollande, Président de la République Française,
Photo Raymond Depardon

  PRÉSENTATION   Une « Lettre ouverte au Président de la République sur l’engagement de l’Etat en faveur de la création, de l’art et de la culture » a été rendue publique le 5 juin. Elle est signée par dix-huit organisations syndicales et professionnelles du spectacle vivant et de l'art contemporain. Elle a été publiée sous la forme d'un encart dans Le Monde daté du vendredi 14 juin (page 5). D'une part, est rappelée « la nécessité de mesures d'urgence après dix années de désengagement [de l'État] » suivie d'une longue liste de décisions à prendre, et un rappel de la parole donnée par le candidat Hollande pendant la campagne présidentielle (mais sans faire état de la baisse de 2,3 % du Budget du Ministère de la Culture et de la Communication pour 2013 et du maintien officiel – mais de la baisse réelle – du budget du Spectacle vivant et des arts plastiques). D'autre part, un ultimatum et une menace sont affirmés : « Si ces mesures ne sont pas annoncées dans le courant du mois de juin, ce refus remettrait en cause l’harmonie et la sérénité nécessaires à la préparation des manifestations festivalières de l’été. »
 
Paris, le 5 juin 2013 
Monsieur le Président de la République, 



Vous avez affirmé, tout au long de votre campagne, vouloir remettre la Culture au cœur de notre projet de société : votre présence à Avignon, et plus particulièrement vos discours à Nantes en faveur du spectacle vivant ou au Cirque d’Hiver, ont été autant de témoignages appréciés par les professionnels. Lors de l'audience du 28 janvier que vous avez accordée à une délégation de représentants d’employeurs du spectacle vivant et des arts plastiques, ces organisations vous ont rappelé la nécessité de mesures d’urgence après dix années de désengagement : dégel des crédits 2013 du ministère de la Culture, annulation des mandats de révision, vote d'une loi d’orientation et d'une loi de programmation pour la création, prise en compte positive de la Culture dans la nouvelle loi de décentralisation (compétence générale et partagée, coresponsabilité de l'Etat et de toutes les Collectivités Territoriales en matière d'art et de culture, autorisation des financements croisés pour le fonctionnement comme pour l'investissement), aides à l’emploi adaptées au secteur culturel, maintien du régime spécifique d’assurance chômage des artistes et des techniciens,défense d’une exception culturelle au niveau européen, sécurisation des politiques fiscales à l'égard de notre secteur...  




Parmi ces mesures, figure, bien entendu, la levée du gel de 6 % sur tous les crédits de la création en particulier, et ceux de la culture en général, dont le calendrier ne nous a toujours pas été communiqué. Le programme 224, intitulé "transmissions des savoirs et démocratisation culturelle" doit être également préservé de toute attaque. Et la simple sauvegarde de notre secteur exige que le budget du ministère de la Culture pour 2014 soit, au minimum, conforté.  


Nous souhaitions vous alerter sur les conséquences destructrices d’un éventuel non-respect de vos engagements publics. C’est tout d’abord la valeur et la sincérité de la parole politique qui seraient de nouveau mises à mal, compromettant immédiatement le socle de confiance que vous-même et Mme Aurélie Filippetti vouliez instaurer avec les acteurs de la vie culturelle.   




Faut-il rappeler une fois de plus que notre secteur n'a cessé, depuis plus de dix ans, de faire l’objet de restrictions continues et de remises en causes incessantes ...?   




Les répercussions artistiques, économiques et sociales d’une absence de mesures en faveur de la création et de l’emploi seraient considérables. Sur le plan artistique, il serait inévitable de procéder, à partir de  cet été et pour l’automne prochain, à l’annulation de nombreuses productions et sur le plan culturel, de renoncer à de nombreuses actions fondamentales, comme certaines ayant trait à l'éducation artistique qui désormais les accompagnent. Sur le plan économique, les lieux de festivals seraient touchés de plein fouet. Enfin, sur le plan social, nous estimons que des centaines d’emplois permanents seraient détruits dans le secteur du spectacle vivant et des arts plastiques. La précarité ou le chômage des artistes et techniciens s’en trouveraient encore aggravés.   




Notre secteur attend, Monsieur le Président, des signes clairs d’améliorations et de confirmations des engagements. Si ces mesures ne sont pas annoncées dans le courant du mois de juin, ce refus remettrait en cause l’harmonie et la sérénité nécessaires à la préparation des manifestations festivalières de l’été. 


« La crise ne rend pas la culture moins nécessaire, elle la rend plus indispensable. (…) C’est la raison pour laquelle je réaffirme que la culture doit être une priorité majeure, une ambition commune. Cela doit se retrouver bien sûr dans le budget de la Culture ». Nous ne pouvons que souscrire à cette déclaration que vous avez faite à Nantes. Nous attendons avec impatience que vous la traduisiez en actes. 
  
Dans l’attente de la confirmation de vos engagements et du soutien que nous voulons encore espérer de votre politique, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de notre très haute considération. 
  

CFE-CGC Spectacle – Pôle fédéral CGC spectacle et action culturelle 

CGT Spectacle– Fédération nationale des syndicats du spectacle, de l’audiovisuel et de l’action culturelle CGT et ses syndicats (SFA, SNAM, SYNPTAC) 

CIPAC – Fédération des professionnels de l’art contemporain 

F3C CFDT – Fédération communication conseil culture CFDT 

FASAP-FO – Fédération des arts, du spectacle, de l’audiovisuel et de la presse Force Ouvrière 

PROFEDIM * – Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique 

SCC – Syndicat du cirque de création 

SN2A ** – Syndicat national des activités artistiques

SMA * – Syndicat des musiques actuelles 

SNACOPVA CFE-CGC – Syndicat national des artistes chefs d’orchestre professionnels de variétés et arrangeurs

SNAPS CFE-CGC – Syndicat national des artistes et des professions du spectacle 

SNLA-FO – Syndicat national libre des artistes Force Ouvrière 

SNM-FO – Syndicat national des musiciens Force Ouvrière 

SNSP – Syndicat National des Scènes Publiques 

SNSV-FO – Syndicat national du spectacle vivant Force Ouvrière 

SYNAVI – Syndicat national des arts vivants 

SYNDEAC – Syndicat national des entreprises artistiques et culturelles 

SYNOLYR * – Syndicat national des orchestres et théâtres lyriques  

* Signature non présente dans l'encart paru dans Le Monde du 14 juin.
** Signature présente dans l'encart paru dans Le Monde du 14 juin mais pas le 5 juin. 

dimanche 16 juin 2013

Maurice Béjart, père adoptif à titre posthume

La justice suisse a prononcé l'adoption d'un ex-collaborateur de Béjart, le Japonais Eiji Mihara, par le chorégraphe, sept ans après la mort de celui-ci.

Eiji Mihara, Photo DR 

AFP, le 15 juin 2013 - Le Tribunal fédéral suisse, la plus haute autorité judiciaire du pays, a prononcé jeudi l’adoption posthume du Japonais Eiji Mihara par Maurice Béjart, disparu en 2007, a appris l’AFP samedi de source proche du dossier.

Assistant personnel du grand chorégraphe pendant vingt-cinq ans, Eiji Mihara a participé à plusieurs spectacles créés à Lausanne par Maurice Béjart, alors directeur du Béjart Ballet Lausanne. Mihara a interprété notamment, en 2006, le rôle principal dans le dernier ballet qu’avait pu achever lui-même le chorégraphe français, «Tchekhov au bois dormant».

Maurice Béjart, né à Marseille en 1927, est mort à Lausanne en 2007, sans descendance, avant la fin de la procédure d’adoption de Eiji Mihara qui avait été rejetée en janvier dernier par le Tribunal cantonal du canton de Vaud (Suisse).

M. Mihara et son conseil Me Jean-David Pelot ayant formé un recours, le Tribunal fédéral a tranché: «la décision attaquée est réformée en ce sens que l’adoption d’Eiji Mihara par feu Maurice Berger (ndlr: le vrai nom de Béjart) est prononcée», précise l’arrêt de la IIe Cour de droit civil du Tribunal fédéral.