samedi 15 novembre 2014

La municipalité de Blanc-Mesnil ferme le Forum/scène conventionnée

vendredi 14 novembre 2014

Le jeudi 13 novembre, le Maire [UMP] de Blanc-Mesnil [93] a fait voter par son conseil municipal la sortie du conventionnement du Forum, mettant fin au partenariat qui liait la Ville, le Département, le Ministère de la Culture et la Région Ile-de-France.

Le conventionnement est présenté comme trop contraignant, et serait contraire aux intérêts de la ville en matière culturelle.

Je ne peux que regretter cette décision qui interrompt brutalement quinze ans d'un travail de référence pour la mise en relation de la création artistique avec tous les habitants d'un territoire.

La Mairie n'a jamais donné suite à nos tentatives d'établir un dialogue responsable qui aurait pu permettre de préserver l'essentiel du projet, tout en intégrant des éléments de programmation correspondant plus à son attente.

Concrètement, cette décision signifie la perte des financements des autres partenaires publics, la fin de dizaines de projets construits avec les partenaires sociaux, médicaux, éducatifs, associatifs, de la ville, l'accroissement des difficultés pour nombre d'artistes en résidence ou accueillis, une incertitude majeure pour l'avenir des vingt salariés du Forum.

C'est un véritable procès à charge qui est mené contre le Forum, et la décision prise le 13 novembre l'était en réalité depuis l'élection du nouveau Maire.

La mairie refuse par ailleurs de s'exprimer sur le projet qu'elle prépare.

Une fois de plus, un projet artistique et culturel se voit remis en question sur des bases idéologiques et politiques. 
Une fois de plus, les préjugés et les fantasmes dictent leurs raisons.

Le Forum/scène conventionnée s'arrête, mais, ici et ailleurs, ceux qui croient en l'intelligence des femmes et des hommes, quelles que soient leurs origines sociale et géographique, continueront à faire entendre leur voix.

Xavier Croci
Directeur du Forum/scène conventionnée de Blanc-Mesnil

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Page d'accueil du site web de la ville de Blanc-Mesnil ICI
dossier publié le 12 novembre 2014 ICI
Capture d'écran Espaces Magnétiques du 15 novembre 2014

INTERVIEW de Karim Boumedjane, adjoint au maire chargé de la culture de Blanc-Mesnil  (publié le 12 novembre 2014) ICI
Le Blanc-Mesnil : la municipalité cesse de subventionner le "Forum", Francetvinfo -Culturebox, 14 novembre 2014. ICI

Le Festival Automne en Normandie coulé par les collectivités locales

Par Brigitte Salino (Le Petit-Quevilly, envoyée spéciale), Le Monde, 14 novembre 2014. 
L’ambiance n’était pas à la fête, mercredi 12 novembre, pour l’ouverture du festival Automne en Normandie. Avant le premier spectacle, une version androïde de La Métamorphose, de Kafka, mise en scène par le Japonais Oriza Hirata, l’équipe du festival est venue sur la scène du Théâtre de la Foudre pour faire entendre, à travers un texte de Victor Hugo, que la société doit donner à la culture la place qu’elle mérite. Directement adressé aux élus locaux, dont certains étaient présents dans la salle, ce message s’appuyait sur un constat : 2014 est la dernière édition d’Automne en Normandie. Le conseil régional de Seine-Maritime, la région Haute-Normandie et le conseil général de l’Eure, qui financent le festival, ont en effet décidé d’en finir avec cette manifestation et d’en créer une autre, avec un budget amputé d’un tiers. C’est un coup dur pour le festival, et pour la culture dans la région. > SUITE 

mercredi 12 novembre 2014

Chorégraphes Associés : Lettre ouverte à Madame la Ministre de la Culture

Lettre ouverte à Madame la Ministre de la Culture
Communiqué de presse du 12.11.14 

Madame la Ministre,

Nous avons été interpellés par quelques unes de vos remarques, telles qu’elles nous sont parvenues au gré des entretiens que vous avez menés ici et là dans notre étonnant monde de la culture.

Nous sommes auteurs, chorégraphes plus précisément, et il semblerait que nous n’envisagions pas les choses de la même façon. Ainsi, nous avons été surpris par votre choix  d’utiliser le mot « contenu » à la place de celui « d’œuvre ». En ce qui nous concerne, nous considérons que nous ne produisons pas du « contenu », mais des chorégraphies, donc des œuvres. Cela ne les empêche pas d’avoir du contenu, mais ce n’est pas le geste premier.

En tant qu’auteurs, chorégraphes, nous sommes des artistes et comme vous le savez, c’est un genre un peu particulier. 

L’artiste n’est que fort rarement là où on l’attend, son côté frondeur n’est pas à négliger et sa capacité à observer le monde de manière décalée est constituante de sa nature. Ceci entraîne un rapport au public assez particulier. 

Vous avez raison de dire que si l’on considère le « public » comme une entité et l’art comme un « produit », il est logique de trouver les moyens que les deux communiquent.

Mais si cela vaut pour des marchandises, il y a fort à parier que cela n’ait aucun sens et soit même un fameux contresens en ce qui concerne les œuvres, qui ne sont pas des produits, donc ne répondent pas aux normes mercantiles usuelles. La loi du marché ne peut servir de point de départ pour un artiste qui ne va pas rapporter de monnaie sonnante et trébuchante, à l’exception de quelques-uns qui ne représentent pas la majorité du vivier créateur de notre contrée artistique. 

Ce qu’apporte l’artiste, c’est une part de rêve, un autre regard, un engagement citoyen qui se mène lors d’actions de partages d’expériences. Bref, tout cela ne se mesure pas en terme de rentabilité.

Le public, quant à lui, n’est pas un groupe constitué, mais il est composé de personnes distinctes, ce qui veut dire que les œuvres s’adressent à chacun dans sa singularité, avec l’idée en arrière fond, qu’il est certain que l’on ne peut « plaire » à tout le monde et qu’il y a mille raisons à cela et que ces raisons n’appartiennent pas à l’auteur, à l’artiste.

L’idée de partir des usages des consommateurs est contraire à un principe artistique. Les fameux algorithmes de recommandation ne peuvent fonctionner en ce qui concerne la création, les artistes, les œuvres. Ce serait les réduire à de simples objets de consommation, ce qui serait contraire à leur nature.

Un artiste, une œuvre, un créateur, ouvrent des portes, posent des questions, interrogent le monde, l’espace, le temps. L’impertinence est leur fond de commerce.

Bien sûr en ces temps troublés, il est grand temps de réfléchir à comment mettre en valeur le travail des artistes, le temps de création des œuvres, la solidarité interprofessionnelle. Il est grand temps de réfléchir à comment un créateur, un auteur, un artiste peuvent jouer un rôle actif, reconnu dans la société, plutôt que de les laisser œuvrer dans l’ombre et les difficultés. La reconnaissance de l’artiste au travail serait très profitable pour une société, car toutes les personnes qui composent le « public » ont besoin d’un espace ouvert, questionnant, intriguant, stupéfiant, réjouissant.

En attendant que ce rêve se réalise, nous nous permettons de vous inviter à notre débat «Qu’est-ce qu’une œuvre ?» que nous mènerons le 26 novembre à micadanses, 20 rue Geoffroy l'Asnier à Paris, de 14h30 à 17h30.

Veuillez recevoir, Madame la Ministre, l'expression de notre profond respect.

Chorégraphes Associés

Comment parle la nouvelle Ministre de la Culture

Fleur Pellerin, Ministre de la Culture et de la Communication, Photo Nicolas Reitzaum

Fleur Pellerin achève le ministère de la Culture à coups d’algorithmesMarie Chablis, Regards, 5 novembre 2014. ICI 

Fleur Pellerin est dans une logique qui enterre l'idée même d'un ministère de la Culture, Jean-Michel Frodon, Slate, 27 octobre 2014. ICI

Musique - Bonaparte à Paris ce samedi 15 novembre

À Paris le samedi 15 novembre au Point Éphémère (Site)
REMIX ÉLECTRO

mardi 11 novembre 2014

Outside in Underwear: You're Invited ! - avec Matthew Silver, Fritz Donnelly et Patrick McCann

Rues de New York en octobre dernier. (Outside in Underwear : You're Invited !, soit, en français Dehors en sous-vêtements : Vous êtes invités !)

Opéra de Rome, laboratoire de l'ultra libéralisme culturel


Thomas Dayan, Mediapart, 14 octobre 2014
À l’issue d’une réunion de deux heures et demie, le conseil d’administration du Théâtre de l’Opéra de Rome, présidé par le Maire de la ville [Parti démocrate; centre gauche], a décidé le 2 octobre 2014 de licencier les 182 musiciens de l’orchestre et membres du chœur de cette institution, tout en en rejetant la faute sur les représentants syndicaux, coupables à leurs yeux de n’avoir pas souscrit au plan d’économie de la direction et de la municipalité. > SUITE