Thee Oh Sees (San Francisco), Snickersnee + Poisoned Stones + Gholü

  ATTENTION : la vidéo ci-dessus est trash — WARNING : The Video above is Trashy  
— Morceaux extraits de l'album Face Stabber sorti le 16 août 2019 (pochette ci-dessous). 

mardi 21 janvier 2020

Le charme de quoi, au juste ? (« Le charme de l'émeute », de Thomas Chopin)

 Le Charme de l'émeute, Photo Valérie Frossard 


La danse contemporaine a-t-elle la capacité à traiter d'un sujet explicitement politique ? C'est la question que je me posais en observant Le Charme de l'émeute, de Thomas Chopin, au Théâtre de la cité internationale (Paris), dans le cadre du festival de danse faits d'hiver

L'après-midi la manifestation des Gilets Jaunes (la 62°) était passée de nouveau dans ma rue (pacifiquement alors). J'avais pu observer les manifestants et la police. Certes, la création de Thomas Chopin n'est pas Le Charme de la manifestation. Dans une logique de protestation elle se situe un cran au-dessus. 

Le chorégraphe veut réaliser « une chorégraphie du soulèvement. » Il explique dans la feuille de salle ceci : « Régulièrement je me rends dans les manifestations en «observateur participant». Je me pose toujours la question de leur intérêt dans l'histoire et la politique. » Cependant, une manifestation n'est pas une émeute. 

Sur le plateau du théâtre, en ouverture, une femme est debout, immobile, face au public, le bras gauche levé, faisant avec les doigts le V de la victoire (semble-t-il, car, de ma place, il est difficile d'en être sûr). Elle garde cette position un temps. Pourquoi, je l'ignore. Puis on peut observer les cinq interprètes se mouvoir. Mais rien ne va vraiment se développer ni advenir. Le sujet n'est pratiquement pas traité. Il n'y a pas véritablement de collectif. C'est 1 + 1 + 1 + 1 + 1. C'est tout le contraire d'une émeute, qui est une violence collective faite pour se libérer d'une oppression (invisible ici). Où sont les énergies du soulèvement, les avancées, les reculs, les marches, les courses, les bruits, les cris, les odeurs, les peurs, les joies, les espoirs, les désespoirs, la folie, la sagesse, les destructions, les divers feux de véhicules et de bâtiments, les coups, la répression, ses blessés et ses morts, le sang ? 

Le chorégraphe va passer à autre chose. Les interprètes se dénudent en partie. Les 3 hommes se mettent torses nus, les femmes sont plus effacées (l'une garde son T-shirt noir, l'autre son haut marron). Il est rare que des hommes se dénudent pendant une émeute. Distribuons donc un prix des garçons sexy : 1er prix au jeune et talentueux Steven Hervouet, 2° prix au trentenaire Simon Tanguy et 3° prix à Benoît Armange. Un collectif se forme, mais dans le sexe (dans la scène d'ouverture la question affleurait déjà : une femme assise face au public écartait ostensiblement les jambes, un couple s'embrassait, un homme basculait le bassin de l'avant à l'arrière, et inversement, de façon répétée). On se dit alors que le véritable titre est Le Charme de l'orgie. Pourquoi pas. Le collectif se poursuit dans la danse (enfin ?), une danse populaire, de Grèce peut-être ou de Turquie, puis de forts beaux masques orientent vers l'Inde. C'est le véritable sujet de la pièce, développé, concerné, passionnant. Le Charme de la jouissance. Il est de nouveau question d'émeute, pour toujours ne rien en dire. Puis on revient au vrai sujet. 

Dans cette incapacité à traiter de l'émeute, on peut penser que le chorégraphe n'a pas travaillé, ne pense rien de son sujet, voire s'en fiche. Pourquoi pas. Il se situe à l'exact opposé du travail véritable du chorégraphe Israélien installé - réfugié en France Arkadi Zaides. Dans Archive, ce dernier montre la domination des Israéliens sur les Palestiniens dans les Territoires occupés. Dans Talos, il présente le projet très avancé de l'Union européenne d'installer des robots aux frontières de l'Europe pour les contrôler. 

Ce soir, on observe un collectif d'interprètes qui s'amusent, se séduisent, jouissent d'être ensemble. Pourquoi pas. Il s'agit en réalité d'une meute plutôt que d'une émeute. Et si il s'agissait d'un portrait du fonctionnement des interprètes entre eux, d'une compagnie de danse plus généralement, voire du milieu de la danse ? Le véritable titre est enfin trouvé : Le Charme de la meute. Pourquoi pas. Quand Thomas Chopin pense parler du monde tel qu'il va, il parle de son monde. C'est déjà pas mal, mais c'est autre chose. Si l'on fait des crêpes avec des potes, on n'est pas Marx rédigeant Le Capital ou Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, sans même parler d'artistes engagés comme Pier Paolo Pasolini, Jean Genet, Rainer Werner Fassbinder ou David Wojnarowicz. Sans doute n'est-il pas le seul chorégraphe dans cette situation

À un moment un interprète demande par des gestes au public de le rejoindre sur le plateau, pour jouer avec lui en quelque sorte. Juste avant, curieusement, je me disais que je ne voulais pas faire partie de cette meute, que ce fonctionnement régressif ne m'intéressait pas, même si il se présente avec plein de charme. 

On sort plutôt détendu et de bonne humeur de ce travail hors sujet, mais pas sans sujet, avec de solides qualités quand il ne traite pas son sujet.  
Fabien Rivière 

Le Charme de l'émeute, de Thomas Chopin, Théâtre de la cité internationale, Paris, Festival faits d'hiver, 17 et 18 janvier 2020. ICI  

lundi 20 janvier 2020

A New Brazilian Magazine : Sambazine



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Essa imagem integrou um grupo maior de fotos que concebemos durante diferentes momentos para a @sambazine e que hoje, eu começo a divulgar. Ela é importante pelo fato de uma outra versão ter sido impressa no @nytimes, no dia 29 de Agosto. A matéria ainda trouxe uma citação minha, de parte da entrevista que eu e outros artistas enviamos para o jornalista @nickremsen E tudo isso só foi possível graças a visão ambiciosa do Juliano @madeinbrazil de insistir com fervor em publicar esses portfolios impressos durante os últimos dez anos. Hoje, eu o reconheço - talvez sem ele assimilar este título - como um mentor, por ser alguém que sempre alimentou meu imaginário mesmo antes da minha fotografia existir, e que desde os primeiros cliques, se mostrou muito generoso em me guiar. Essa relação se estreitou bastante nos últimos anos, eu amadureci minha arte, e finalmente me mostrei pronto, perante a mim mesmo e perante ele, para estrear em um de seus projetos impressos. Foi da nossa energia conjunta, minha, do Ju e de tantos outros colaboradores que contribuíram com suas criatividades para conceber as 200+ páginas desse livro chamado SAMBA, que nas palavras do próprio Nick, é “uma fantasia brasileira em dias de trevas”. Por isso tudo e tantas outras oportunidades, eu sempre fui muito grato, obrigado Ju. É desse lugar simbólico de realização e de liberdade criativa que eu compartilho essas fotos e que dou início ao meu ano, a minha década. Na foto os modelos @rodrigobidinn @efirocha @warleydias_ @cauabreu @joaovz vestem @armaniexchange com styling do @gabrielferianii beleza da @paulavida e direção criativa do Juliano e minha.

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