Photo Cuqui Jerez
À Genève (Suisse), le Festival La Bâtie a présenté le 28 août et le 1er septembre dernier El Triunfo de La Libertad signée par « La Ribot, danseuse, chorégraphe établie à Genève. Juan Loriente, vu lors de la dernière édition de La Bâtie dans le Daisy de Rodrigo García, dont il est un complice fidèle. Juan Domínguez, compagnon de route de longue date de La Ribot, curateur, danseur et chorégraphe (cf. photo ci-dessus). ICI » À voir au Centre Pompidou - Paris en décembre prochain ICI.
Au dernier moment les trois performers ont décidé qu'ils seraient absents de la scène. Cette absence a suscité des réactions contrastées. Du côté de ceux qui condamnent cette proposition on trouve Sylvain Thévoz, conseiller municipal socialiste de la ville de Genève depuis 2011 et président de la commission culturelle de cette même ville, qui s'en explique dans un texte publié sur son blog le 4 septembre, La Bâtie: triomphe de quelle liberté ? ICI. Il écrit : « J'ai été touché par le désarroi de nombreux spectateurs ayant payé leur écot de 26.- [Francs Suisses; 21,45 €] s'étant fait une fête d'une rencontre, et s'estimant trahi dans leur confiance donnée, leurs attentes. Pour une spectatrice, c’était sa première pièce à la Bâtie. Est-ce qu'elle en a eu pour son argent ? Elle a juré qu’on ne l'y reprendrait plus. Le public des experts et critiques avait l’air satisfait. La Bâtie, pour quel public finalement, les convaincus uniquement ? »
On trouve à la suite du texte, en défense, des réponses argumentées du chorégraphe basé à Genève Gilles Jobin, dans la vie compagnon de La Ribot, du chorégraphe Yann Marussich et de Myriam Kridi qui fut programmatrice arts vivants du Théâtre de l'Usine à Genève pendant six ans, jusqu'à juin 2014.
El Triunfo de La Libertad a aussi été présenté à Essen (Allemagne) début septembre dans le cadre de la Ruhrtriennale ICI. Selon Gilles Jobin, sur sa page Facebook, le 5 septembre :
« L'accueil à la Ruhrtriennale a été excellent, salle pleine, publique intéressant et intéressé, rencontre avec le public. Heiner Goebels, et l'équipe du festival trouvent la proposition fascinante, et l'immatérialisation est un des grands thèmes du festival (Castelluci, Goebells).... Pendant ce temps à Genève, des élus se transforment en critiques d'art du dimanche, remettent en question le financement du spectacle et des programmateurs accusent les artistes de manque de générosité! Au lieu de soutenir son "équipe" à l'éxterieur, on l'attaque! Quant aux allemands, face à une proposition qu'ils ne comprennent pas, ils ne vont pas accuser les artistes de ne pas comprendre mais essayer de chercher les réponses! Vraiment, au delà d'aimer ou pas un spectacle, l’accueil fait à ces artistes à Genève fut honteux. Ich bin ein Berliner... »
Ivana Müller, We Are Still Watching
Sur sa page Facebook, Gilles Jobin est revenu sur cette affaire, à l'occasion d'un spectacle d'Ivana Muller, We are Still Watching, présenté à New York, les 30 septembre, 1er et 3 octobre 2014 ICI, dans le cadre du Festival New York Live Arts, qu'il a pu voir alors. Il n'y pas de performers sur scène. Il décrit la pièce ainsi : « Il s’agit d’une pièce ou l’artiste est absente, et c’est le public qui doit lire un script. Des scripts sont ainsi disposés sous les chaises, et chacun doit lire quelques phrases, se passer les scripts des uns aux autres. Mais pas d’artistes en scène, un espace vide avec 50 spectateurs disposées en carrés. »
J’étais à New York hier et dans le festival Crossing The Line je me suis rendu à la représentation du spectacle d’Ivana Muller We are still watching.
Voici donc des pièces versées au dossier, sans prétendre juger (en grande partie faute d'avoir vu les œuvres).
Fabien Rivière
Oh, chers chorégraphes, créateurs du "néant" ! Que diriez-vous si, arrivant au nouvel auditorium de La Villette (après avoir payé votre place, naturellement) on vous donnait une feuille de papier avec des jolies portées dessinées et que l'on vous dise : imaginez vous-même le concert que vous souhaiteriez entendre... Ne trouveriez-vous pas que le bouchon est poussé un peu loin ?
RépondreSupprimerA trop vouloir "innover" dans la création on finit par en oublier l'art…
Mais, le côté positif de la chose est que l'exagération engendre automatiquement son contraire….