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samedi 1 mars 2025

Boris Charmatz quitte la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch

Boris Charmatz, Photo DR
  
                Nous apprenons le départ de Boris Charmatz de la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, publiant l'intégralité du communiqué de presse de la ville. Il est expliqué que la raison de la résiliation du contrat restera secrète. Le départ sera effectif fin juillet 2025. Il avait été nommé en octobre 2021 pour un mandat de huit ans, Il avait pris la direction effective en août 2022. La prochaine direction aura la charge à la fois de la compagnie et du futur Pina Bausch Zentrum dont la construction doit être décidée par la ville de Wuppertal au plus tard en 2026.
Fabien Rivière 

Communiqué de presse de la ville de Wuppertal du 28 février 2025:

Le Directeur Artistique du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch, Boris Charmatz et le conseil de surveillance de la GmbH, ainsi que la ville de Wuppertal, ont pris la décision commune de mettre fin à leur relation contractuelle à la fin de cette saison. Il est convenu entre les parties de garder confidentielles les raisons de la résiliation de ce contrat.

La ville de Wuppertal regrette le départ de Boris Charmatz, qui depuis 2022 dirige avec succès l'avenir artistique du Tanztheater, et le remercie pour les nombreuses créations exceptionnelles qu’il a pu mettre en œuvre depuis son arrivée, dont Wundertal, Liberté Cathédrale, Club Amour, Forever (Immersion dans Café Müller de Pina Bausch) et Cercles.

La ville de Wuppertal aurait souhaité poursuivre sa collaboration avec Monsieur Charmatz et est prête à s’engager dans de futures coopérations. À partir d’août 2025, la responsabilité de l’organisation des répétitions, des représentations et des tournées du Tanztheater sera assurée par le Directeur délégué, Dr. Daniel Siekhaus. La prochaine direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch devra également être la première direction du futur Pina Bausch Zentrum. Par conséquent, une décision ne sera prise à ce sujet qu’au moment où le conseil municipal de la ville de Wuppertal se sera définitivement prononcé sur la construction du Pina Bausch Zentrum. Selon le calendrier actuel, cette décision sera prise au plus tard en 2026.

Les tournées planifiées des productions Liberté Cathédrale et Club Amour pour les saisons à venir auront lieu comme prévu. La ville de Wuppertal remercie Boris Charmatz qui - en plus de son excellent travail chorégraphique, son savoir et son talent - a su préserver et faire évoluer le grand héritage artistique de la chorégraphe de renommée internationale Pina Bausch.

Dr. Rolf-Jürgen Köster, Président du conseil de surveillance du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch GmbH :

« Boris Charmatz a réussi, avec une grande sensibilité, à donner de nouvelles impulsions créatives à l’œuvre de Pina Bausch. De plus, avec le dynamisme de son propre et inimitable langage, il a créé de nouvelles œuvres pour le Tanztheater qui lui ont donné une toute nouvelle dimension. Ce nouveau souffle a eu un impact profond sur la ville et ses habitants. Le conseil de surveillance lui est profondément reconnaissant pour la résonnance de son travail artistique à Wuppertal. »

Matthias Nocke, Adjoint au Maire chargé de la culture et Directeur municipal :

« Avec des centaines de professionnels et d’amateurs de Wuppertal, tous âges et métiers confondus, les productions de Boris Charmatz ont fait de la ville une scène et créé des images durables et merveilleuses pour le monde entier. Grâce à Boris Charmatz, Wuppertal est vraiment devenue une ville de danse. »

Uwe Schneidewind, Maire de Wuppertal :

« Avec Boris Charmatz, Wuppertal a gagné une personnalité artistique au rayonnement international qui a su associer à l’héritage de Pina Bausch un nouveau souffle pour l’Ensemble. Par ses projets en plein air et la participation de nombreux amateurs et amatrices, il a mis la danse au cœur de la ville de Wuppertal. Nous le remercions pour son travail avec l’Ensemble du Tanztheater et avec un grand nombre d’habitantes et d’habitants de la ville de Wuppertal. »

Ina Brandes, Ministre de la culture :

« Le travail de Boris Charmatz a marqué la ville de Wuppertal. Avec le Tanztheater, il a conquis l’espace urbain, et a su créer d’autres événements artistiques inoubliables. En atteste sa nomination l'an dernier au prix théâtral DER FAUST et son invitation en tant qu’artiste complice à l’édition 2024 du prestigieux Festival d’Avignon. »

Boris Charmatz, directeur artistique du Tanztheater Pina Bausch :

« J’ai adoré travailler à Wuppertal, dans la ville de Wuppertal et avec les habitants de Wuppertal.

De même, avec les danseur·euse·s et l’équipe du Tanztheater Wuppertal, j’ai adoré explorer, dans le plus grand des respects, l’œuvre de Pina Bausch sous des angles multiples. Avec nos histoires différentes, il a fallu apprendre à se comprendre et se connaître. Ce fût parfois complexe mais toujours beau et productif. Pour cela, je remercie l’Ensemble ainsi que l’équipe du Tanztheater. Je remercie également la ville de Wuppertal, le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le ministère de la Culture français, et la Région Hauts-de-France d’avoir rendu possible, durant ma direction, un projet de coopération entre l’Allemagne et la France, entre le Tanztheater Wuppertal et Terrain.

Je souhaite le meilleur, en toute indépendance et liberté, à la grande œuvre de Pina Bausch : sa famille artistique, son écosystème, sa compagnie légendaire, le Tanztheater Wuppertal. »

mercredi 10 avril 2024

Boris Charmatz, à l'attaque (« Liberté Cathédrale »)

Liberté Cathédrale, de Boris Charmatz, au Théâtre du Châtelet, Photo Fabien Rivière

La grande salle à l'italienne du théâtre du Châtelet avec ses sièges rouges vifs et ses ors, est méconnaissable, impressionnante, qui accueille Liberté Cathédrale, de Boris Chamatz. Le plateau a été avancé très profondément, jusqu'au balcon. La plus grande partie du public est assise sur des chaises en plastique noir tout autour de l'espace de jeu. Le tout suggère une très vieille salle des fêtes tout en bois, patinée par le temps, profonde, immense, ou un vieil entrepôt. 

Les interprètes pénètrent d'un coup, comme un verre d'eau qui se renverserait et se déverserait brutalement. Ils-elles sont 26, habillé-e-s plutôt élégamment dans des noirs sobres et déstructurés. Ils portent des baskets. Certain-e-s sont aussi un peu déshabillés : des mollets, cuisses, épaules et torses sont nus. Ils marchent à vive allure, stoppent un temps puis reprennent, et ainsi de suite. Ils évoluent plus ou moins en groupe, comme un choeur. Ils chantent un air très simple et répétitif, la-la-la-la, fort bien. Ils-elles suggèrent la ferveur, l'espoir, la vie. Mais on peut se demander si ce n'est pas un sursaut bravache, avant qu'ils ne soient abattus, comme des chiens. Est-on aujourd'hui, hier ou demain ? On ne sait pas exactement. Liberté ? On comprend. Cathédrale ? Liberté Cathédrale ? On ne sait pas trop. Sans doute dans le programme de salle le chorégraphe explicite-t-il le titre. Mais il est possible de ne rien y voir de religieux, ce qui n'est pas bien grave au demeurant. Car il s'agit plutôt d'une grande pièce agnostique, ou athée. D'un côté, c'est bien sûr la liberté du créateur de se poser des questions religieuses, mais de l'autre on peut se dire que la réponse ne peut pas de toute façon venir de ce côté-ci. La cathédrale comme bâtiment historique (et sprirituel). La danse a la capacité à entrer en dialogue avec l'Histoire. On peut songer, comme en écho, à la grande exposition consacrée au plasticien américain David Wojnarowicz, History Keeps Me Awake at Night, en français L'Histoire m'empêche de dormir la nuit, ou L'Histoire me tient éveillé la nuit, présentée successivement au Whitney Museum of American Art, New York, au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid, et au Musée d'Art Moderne Grand-Duc Jean (Mudam), Luxembourg. 

Quoiqu'il en soit, c'est la puissance du souffle de la vie et incidemment de la mort, que l'on reçoit en pleine face, en plein corps. Le chorégraphe indiquait, quelques jours plus tôt à Paris lors de la conférence de presse du Festival d'Avignon devant des professionnels, son âge, 51 ans. Mais ce soir, c'est la vitalité d'un jeune homme, d'un jeune adulte qui s'exprime. Après avoir dirigé le Musée de la Danse - Centre chorégraphique national de Rennes pendant 10 ans (2009 - 2019), puis le Tanztheater Wuppertal Pina Bausch depuis 2 ans, lourde structure, c'est assez remarquable, quand on sait que la plupart de celles et de ceux qui ont été à la tête de ces institutions en sont sortis durablement exsangues (à l'exception de Maguy Marin, Bernardo Montet et Dominique Bagouet).   

Le chorégraphe semble sorti d'un cycle où les corps (et les âmes) étaient perturbés, traversés de tensions, d'agitations non contrôlées, de spasmes, de rictus, perdus en eux-mêmes, incapables de véritables échanges les uns avec les autres. Qui portait de fait un regard politique assez sombre sinon désespéré sur la société, où aucune mobilisation collective n'est ainsi possible. A contrario, ce soir, comme me le confiait une personnalité de la danse, la pièce est « organique ». Pas (plus ?) de psychologie, mais une mobilisation des forces. Le travail a retrouvé une fluidité, une puissance d'agir pour parler comme Deleuze, qui secoue sérieusement et durablement, et bouleverse. Mais, à vrai dire, il n'envisage (toujours) pas un aboutissement politique, présent, concret, réaliste, réalisable. Mais pas d'abattement ou de cynisme à la mode, pour autant. Il a bien conscience cependant des menaces qui planent, comme ces corps allongés, soudain, qui viennent d'être abattus ? 

On se dit aussi que la pièce devrait être montrée (gratuitement) aux Ukrainiens, et plus largement aux peuples d'Europe centrale ; grace à une aide spécifique de l'Union européenne, car c'est une grande pièce européenne, sinon mondiale. Pièce qui renvoie incidemment à l'état de grande faiblesse des forces progressistes incapables de convaincre et de remporter les élections, ni de contrer la montée du fascisme et donc de la répression féroce qui l'accompagne, en Europe, et ailleurs. 
Fabien Rivière 
Liberté Cathédrale, de Boris Charmatz - Tanztheater Wuppertal Pina Bausch + Terrain, Théâtre de la Ville au Théâtre du Châtelet (Paris), du 7 au 18 avril 2024. Vue le 7 avril. En savoir + 
Liberté Cathédrale, de Boris Charmatz, au Théâtre du Châtelet, Photo Fabien Rivière

vendredi 23 février 2018

Qui succédera à Boris Charmatz au Musé de la Danse à Rennes ?

Boris Charmatz, Photo DR

5 candidatures ont été pré-sélectionnées pour succéder au chorégraphe Boris Charmatz à la direction du Musée de la Danse - Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne (C.C.N.R.B.). Il sera resté dix ans, et part à la fin de cette année. Il est depuis septembre 2017 artiste associé à la Volksbühne à Berlin (Allemagne) :

Latifa LaâbissiFanny de Chaillé

Julie Nioche, Virginie Mira (architecte DPLG et scénographe autodidacte), Isabelle Ginot (département danse, université Paris VIII Saint-Denis)

Eric Minh Cuong Castaing

Malgven Gerbes, David Brandstätter
Le premier est architecte, le second circassien. Ils font tous deux des études en chorégraphie à Arnhem aux Pays-Bas à l’European Dance Development Centre (appelé maintenant ArtEZ) puis fondent l’organisation artistique s-h-i-f-t-s — art in movement en 2007 (en anglais: «changement»).    

Johanna Faye et SaÏdo Lehlouh, Linda Hayford, Sandrine Lescourant, Ousmane Sy, Iffra Dia, Bouside Aït-Atmane

Les candidat(e)s seront auditionné(e)s le 26 avril 2018 par un jury composé de représentants du ministère de la culture, de la Ville de Rennes, du Département d’Ille-et-Vilaine, de la Région Bretagne et des représentants du conseil d’administration du C.C.N.R.B. L’entrée en fonction est fixée au 1er janvier 2019.

Le CCN de Rennes et de Bretagne, a été dirigé par Gigi Caciuleanu de 1978 à 1993, par Catherine Diverrès et Bernardo Montet jusqu'en 1998, puis uniquement par Catherine Diverrès jusqu'en 2008.