vendredi 27 novembre 2015

Jérémie Bélingard dans une publicité Hermès, Dancing the cane-cane


NOTRE AVIS Publiée il y a deux mois, cette publicité nous semble un peu incompréhensible, un peu ennuyeuse et donc un peu longue, et le danseur étoile du Ballet de l'Opéra national de Paris Jérémie Bélingard manquer singulièrement de modestie. 
Fabien Rivière
Photo Capture d'écran Espaces Magnétiques

Genève - Exposition Jan Fabre, Sacrum Cerebrum

Jan FABRE   Sacrum Cerebrum XIII 2015
 (Het sacramentshuis van het brein) / (The tabernacle of the brain), Sculpture Marbre blanc de Carrare, 63 x 52 x 45 cm, 24 13/16 x 20 1/2 x 17 11/16 in (AB 07055)


Exposition Jan Fabre, Sacrum Cerebrum, Galerie Art Bärtschi & Cie, Genève, Suisse, Du 7 novembre 2015 au 8 janvier 2016. En savoir +

INTERVIEW Jan Fabre: «Le cerveau, c'est la partie la plus sexy du corps», Tribune de Genève, 26 novembre 2015. ICI

jeudi 26 novembre 2015

Le Parisien - Régionales : Les attentats dopent le FN

Jeudi 26 novembre 2015. www.leparisien.fr

Romeo Castellucci, Moses und Aron (musique Arnold Schönberg - Opéra de Paris, octobre 2015)

La vie, la mort, l’ambulance ("Les Métopes du Parthénon", de Romeo Castellucci)

Vue d'une partie du public lors de Les Métopes du Parthénon, de Romeo Castellucci, 
Les photos de cet article sont de Fabien Rivière ©

L’actualité à Paris du metteur en scène italien Romeo Castellucci est chargée, puisqu'il y aura présenté quatre productions en deux mois : Moses und Aron à l’Opéra de Paris - Bastille du 17 octobre au 9 novembre, Ödipus der Tyrann. de Friedrich Hölderlin, d’après Sophocle au Théâtre de la Ville du 20 au 24 novembre, Le Metope del Partenone à La Villette du 23 au 29 novembre, et Orestie (une comédie organique ?). d’après Eschyle à l’Odéon - Théâtre de l’Europe du 2 au 20 décembre et à l’apostrophe - Théâtre des Louvrais à Pontoise les 8 et 9 janvier prochains.

Le Metope del Partenone (en français, Les Métopes du Parthénon) se déroule dans l’immense halle de la Villette vidée de tout pour la circonstance. Elle est brute de décoffrage. Les spectateurs sont debout et conservent les vêtements qu’ils portent dehors.
JOUER MALGRÉ TOUT

Massacres du 13 novembre oblige, le public a reçu un courriel d’avertissement sur le caractère possiblement choquant sinon traumatisant de certaines scènes. Au début de la représentation, Castellucci au micro devant les spectateurs lit un texte où il explique : 
 "Le Metope del Partenone a été créé en juin 2015 à Bâle [Suisse], dans le cadre de la foire d’art contemporain d’Art Basel. 
La forme du spectacle auquel vous allez assister est en tous points identique à celle de Bâle. Rien n’a changé. Ni les actions, ni le temps, ni le mode dramatique. 
Comme là-bas, ici aussi, l’espace n’a pas de tribune. 
Idéalement, c’est comme être dans la rue : on est debout, on marche, on forme des cercles spontanés autour des actions. 
On voit des corps tomber, on lit des énigmes projetées sur le mur. 
Maintenant, c’est moi qui parle, Romeo Castellucci ; je voudrais vous dire mon état d’esprit.  
Le Metope del Partenone a le malheur de contenir des images identiques à ce que les Parisiens viennent de vivre il y a seulement quelques jours. Cette action a le malheur particulier d'être un miroir atroce de ce qui est arrivé dans les rues de cette ville. Images difficiles à supporter, obscènes dans leur exactitude inconsciente. 
Je suis conscient que trop peu de temps a passé pour traiter cette masse énorme de douleur et que nos yeux sont toujours grands ouverts sur la lueur de la violence. Je suis conscient de cela et je vous demande pardon. 
Mais je suis impuissant et ne peux rien faire face à l’irréparable que le théâtre représente. 
Voilà, en ce moment il me semble plus humain d’être là. Être ici aujourd’hui signifie qu’il faut être présent et vivant, devant les morts".
LA REPRÉSENTATION

Puis, trois personnes s’approchent tranquillement du public, installent la situation. Une seule demeure. Et cela commence. Fort. Très fort.  

Une jeune femme est allongée sur le sol. Un véhicule d'intervention arrive avec une équipe qui prodigue les premiers secours. Des professionnels du soin vont tenter de la maintenir en vie. En vain. Le corps est recouvert d’un drap blanc. La scène est violente et ultra réaliste.  

Sur l'immense panneau blanc qui délimite la halle est projeté ces mots : PREMIÈRE DEVINETTE. Elle est suivie d’un texte énigmatique, puis de la réponse, laconique.


Les six scènes sont construites à l’identique, mais le/la blessé/e grave diffère. Suivront ainsi un homme qui suffoque, un ouvrier portant une combinaison blanche avec casque sur la tête, aux boyaux visibles (on frôle alors le grand-guignol), une jeune femme en pantalon patte d'eph, longs cheveux noirs, yeux bouffis (par l’alcool ?), un homme jeune, grand et costaud, au visage et haut des bras brulés, une jeune femme en jean, crête iroquoise rose fluo, dont la jambe gauche sans peau est dans un état hallucinant. Suffocations, cris, hurlements.         

Il y a l’odeur de gazole des véhicules de secours qui stationne dans l’espace. 

La plus grand partie du public ne perd pas une miette de ces visions atroces. Je fais quant à moi des allers-retours entre l’action et un éloignement qui me semble nécessaire afin de tenir le choc, respiration nécessaire. Des gens parlent, ou rient. Pas de « silence plombé » dont fait état un magazine ici

En conclusion, deux machines de nettoyage avec pilote viennent faire disparaître le sang répandu sur le sol et un morceau de boyau. Les interprètes ne viennent pas saluer. Pas d’applaudissements. D’ailleurs, je ne songe pas une seconde à cela.  


DEVINETTE 

L’idée d’une devinette après chaque scène de désolation me semble déplacée. Qui plus est, la devinette est incompréhensible, de même que la réponse (sauf peut-être à lire couramment des textes écrits jadis en grec ancien). Outre son opacité, elle donne le sentiment d’être déconnectée des faits. On suppose bien qu’il s’agit d’un contrepoint plus distant et réfléchi au réalisme de ce qui est montré, mais cela tombe à plat. L’articulation des deux niveaux ne se fait pas. Cela dit, ce n’est pas bien grave, compte tenu de la puissance expressive des corps. 

« La réponse n’est jamais digne de la question », affirme Castellucci. Il n’est pas sûr que les scientifiques (mathématiciens, physiciens et biologistes), les chercheurs en sciences humaines (historiens et sociologues par exemple) et les philosophes, qui produisent des milliers de pages d’analyses, partagent cette affirmation sans doute un brin péremptoire. 

PRIVÉ - PUBLIC

Si l’actualité française peut tirer la pièce vers les assassinats du 13 novembre, l’expérience traumatisante qui est à l’origine du projet est de nature privée et non sociale ou politique. Il s’agit de la mort sur le plateau de l’ami Alfredo Tassi. « L’ambulance est arrivée et n’a pas été capable de le sauver. Il est mort dans mes bras », explique Romeo Castellucci. Et les morts de la pièce ne le sont pas par balles. Il existe donc une distance et une proximité avec les événements tragiques récents.

La pièce est remarquable dans sa façon de poser que la vie est liée pratiquement, quotidiennement et indissolublement à la mort. Ce qui est une évidence pour certains, et plus précisément hors de l'Europe, ne l'est plus vraiment en Europe, qui connaît la paix depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Premier ministre français vient cependant de déclarer le 20 novembre au Sénat ici que « Nous avons changé d'époque. Nous sommes entrés, avec une dureté absolue, dans un moment nouveau. » Quelques jours plus tard, le 24 novembre sur Canal +, il précisait sa pensée. Il s'agit d'une « menace permanente, et durable, celle du terrorisme. » (ici, à 03:09)

AVIS DE PROS

À l’issue de la représentation, deux professionnels de la performance manifestaient leur déception. Je demandais alors quelles étaient leurs relations pratiques à la mort. « Je suis fils de boucher, disait le premier, alors la viande, je connais ! », la seconde expliquait sa relation répétée à la mort et son expérience de mort imminente. Peut-être ceci expliquait-il alors cela.


CHANGER ?

Quelle capacité a le théâtre à changer les consciences ? Castellucci oppose l’industrie du spectacle au théâtre qu’il défend. Soit. Mais le sociologue français Pierre Bourdieu a montré que les deux pratiques sont prises dans des logiques de consommation culturelle. On peut dire que le consommateur n’est pas modifié par sa consommation, qui ne change pas son rapport au monde, et ne le rend pas meilleur, plus humain. Le théâtre est une église où vont les fidèles, qui ne sont quand même pas des comiques (je pense, à l’inverse, aux danseurs hip hop, souriants et disponibles). Castellucci essaie de subvertir cet ordre.       
Fabien Rivière

Le Metope del Partenone, de Romeo Castellucci, Grand Halle de La Villette, du lundi 23 au dimanche 29 novembre. En savoir +

mardi 24 novembre 2015

James Blake (Royaume-Uni), Retrograde

COUPER LE SON AVANT LES VIDÉOS À CAUSE DES PUBLICITÉS
James Blake composera la musique de la création de William Forsythe présentée du 4 au 16 juillet 2016 à l'Opéra de Paris - Palais Garnier ICI.

lundi 23 novembre 2015

Exclusif : Pascale Henrot ne choisit pas entre la direction de l'ONDA à Paris et Decouflé à New York

Pascale Henrot à New York dans la vidéo de présentation du projet de Decouflé, Capture d'écran Espaces Magnétiques 


Et de deux : en 2011, Pascale Henrot partait à Montréal puis Los Angeles pour rejoindre Philippe Decouflé qui créait pour le Cirque du Soleil Iris (lire nos articles ici et ici), tout en demeurant directrice du Théâtre de la Cité internationale à Paris. Le 9 septembre 2015 une courte vidéo (à voir ci-dessus) tournée à New York a été mise en ligne, montrant Philippe Decouflé parlant de son nouveau projet avec le Cirque du Soleil, Paramour, où il est « Director », où apparaît Pascale Henrot, actuelle directrice de l'Office nationale de diffusion artistique (ONDA), à Paris, présentée comme « Associate Creative Director » (en français, Directeur créatif associé) sur le projet. 

PRÉSENTATION DE PARAMOUR

Cette vidéo suivait de peu un communiqué de presse du Cirque du Soleil en date du 19 août 2015 (ici) annonçant l'événement, qui est « le fruit de plusieurs années de travail acharné, de planification et de discussions sur les différentes avenues artistiques possibles », et qu'il définit  ainsi : 
« une approche narrative classique fondée sur une histoire d’amour, des musiciens sur scène, des acteurs professionnels dans les rôles titres, le tout portant la signature du Cirque du Soleil, ce qui veut dire une approche distinctive de la mise en scène à grand déploiement, un divertissement de calibre mondial et des numéros acrobatiques défiant l’imagination. » 
Sur le site du Cirque du soleil (ici), la présentation est complétée : 
« Cirque du Soleil Theatrical compte ravir le public avec ce spectacle qui propose une expérience nouvelle alliant le style emblématique du Cirque du Soleil et la forme narrative proverbiale de Broadway. Campé dans l’univers glamour de l’âge d’or de Hollywood, cette production sans précédent racontera l’histoire d’une ravissante poétesse forcée de choisir entre l’art et l’amour. Avec une distribution qui met en scène la crème des arts du cirque et du théâtre musical, PARAMOUR entraînera le public dans un monde d’une beauté désarmante mettant en scène les grands élans de la passion amoureuse. »
Une avant-première de Paramour aura lieu le 16 avril 2016 au Lyric Theatre de New York, un théâtre de 1.800 places, pour une création le 2 juin.

COMPATIBILITÉ

Nommée en septembre 2014 à la direction de l'ONDA, un communiqué de presse du Ministère de la Culture et de la Communication (iciexpliquait alors : 
« Pascale Henrot a été retenue par le Conseil d'administration de l'ONDA réuni le 18 avril 2014. Sa nomination a reçu l'agrément de la Ministre de la Culture et de la Communication. Le parcours de Pascale Henrot est jalonné d'expériences fortes tant auprès d'artistes qu'à la direction d'entreprises culturelles. Pilier de l'aventure qui a fait de Philippe Decouflé un chorégraphe mondialement reconnu, elle a été co-directrice du festival Paris quartier d'été de 2000 à 2007 et dirige le Théâtre de la Cité internationale à Paris depuis l'été 2008. Elle prendra ses fonctions à la tête de l'ONDA en septembre prochain. »
Le titre du communiqué indiquait ceci : « La Ministre de la Culture et de la Communication (...) salue la nomination de Pascale Henrot (...). » La Ministre va-t-elle saluer la nouvelle occupation de Pascale Henrot ? 

Car une question simple se pose : comment peut-on/pourra-t-on justifier les absences significatives de Pascale Henrot de la direction de l'ONDA ?
Fabien Rivière

ON PEUT LIRE AUSSI 
Cirque du Soleil: la tentation de Broadway, La Presse (Canada), 20 août 2015. ICI

PARAMOUR 
 Collaborateurs et collaboratrices 
Sous la direction artistique de Jean-François Bouchard (guide créatif), PARAMOUR est une création du metteur en scène et chorégraphe français Philippe Decouflé.

Équipe de création : 

Directrice de création associée Pascale Henrot

Directeur de création associée et direction de jeu West Hyler, 

Scénographie Jean Rabasse, 

Concepteur des costumes Philippe Guillotel, 
Compositeurs Bob & Bill, 
Chorégraphe Daphné Mauger, 
Concepteur des éclairages Patrice Besombes, 
Conceptrice des accessoires Anne-Séguin Poirier, 
Concepteur des projections Olivier Simola, Christophe Waksmann, 
Concepteur sonore John Shivers, 
Chorégraphe des numéros acrobatiques Shana Carroll, 
Concepteur de la performance acrobatique Boris Verkhovsky, 
Concepteur de l’équipement acrobatique et des gréements Pierre Masse, 
Conceptrice des maquillages Nathalie Gagné, 
Casting - Montréal Pavel Kotov, Casting – New York Telsey + Co. 
ET 
38 artistes (acteurs, danseurs, voltigeurs, acrobates)