samedi 17 mai 2014

Vous avez dit « enculé » ?

Par Gaëlle Krikorian, Mediapart, 12 mai 2014. 
« C'est cet enculé de Barroso... » Mon interlocuteur souhaite exprimer son aversion envers le président de la Commission européenne. Je lui fais remarquer que l'insulte est homophobe. Il semble surpris, cherche à justifier son propos : « Non, mais c'est vraiment un connard ». « Oui, je vois bien ce que tu veux dire, mais le traiter d'enculé, c'est homophobe ». Il bafouille un peu, rougit même, et rapidement conclut que j'ai raison, que ça n'est pas ce qu'il voulait faire, qu'il n'est pas du tout homophobe. Je réponds que j'en suis certaine et reprend la conversation là où nous l'avions laissée afin d’éviter que le froid jeté ne s'éternise.
L'incident est atypique. Il m'arrive souvent de reprendre les gens qui emploient le terme d'«enculé», avec des collègues ou des amis d'amis ; ce qui s'ensuit est généralement une conversation trop longue et souvent pénible pendant laquelle la personne avec qui je parle essaie de prouver qu'elle est dans son droit. Les arguments sont toujours plus ou moins les mêmes. Il existe une panoplie relativement standard.       > SUITE 

L’École doit s'engager contre l'homophobie et la transphobie

Par le Collectif Éducation contre les LGBTphobies en milieu scolaire (1)
(1) FCPE, Fep-CFDT, Ferc-CGT, FSU, Sgen-CFDT, Sud éducation, UNEF, FIDL, UNL
Libération, 16 mai 2014. 

 TRIBUNE Le rôle de l’école est d’alléger le poids des déterminismes pour favoriser l’émancipation de tous les élèves. 
L’école doit œuvrer à la déconstruction des stéréotypes de genre. Pourquoi ? Parce qu’ils enferment les hommes et les femmes, les filles et les garçons dans certains rôles et comportements sexués, qui ont des conséquences en terme d’inégalités, de discriminations et de violences. Les salaires inférieurs des femmes, les violences conjugales et les prises de risques «viriles» des jeunes hommes sur la route n’en sont que des exemples parmi tant d’autres. > SUITE 

Mensuel - SO FILM - # 20 - Gérard Depardieu


SO FILM, n°20, mensuel, paru le 9 mai 2014. En kiosques.  

Moutons répondant

Brigitte Lefèvre, directrice de la danse à l'Opéra de Paris pendant 20 ans, à l'heure des bilans


Le 15 octobre 2014, Benjamin Millepied succédera à Brigitte Lefèvre au poste de Directeur de la Danse de l'Opéra national de Paris.

vendredi 16 mai 2014

Benjamin Millepied filme le hip hop avec L'il Buck


Bacchanale (2012). Avec L'il Buck, Ron "Prime Tyme" Myles et Keviorr Taymor (New Styles Krew).


Aria (2012). Avec L'il Buck. 

Remarque : intéressant. Mais dans les deux vidéos — de façon plus accentuée dans la première —, on regrettera le montage très haché, qui ne laisse pas les scènes se développer. Ce qui tue la poésie et l'émotion. Les scènes de danse sont constamment coupées, mais pas la musique. Enfin, on peut trouver ambigu le rôle joué par la musique classique. Plus précisément, cette musique cadre et surplombe, étoufffe; comme une culture légitime face à une culture populaire ?
Fabien Rivière  

lundi 12 mai 2014

Jem Goulding, «Sergei Polunin: The Fragile Balance»


Publié initialement par Nowness.com le 22 août 2013. 


Sergei Polunin: The Fragile Balance

Jem Goulding’s New Film Captures the Inner World of the Restless Prince of Ballet
Leaving Ukraine at the tender age of 13 to join London's Royal Ballet School, Sergei Polunin became the youngest-ever principal dancer in the history of the Royal Ballet at 19, earning him comparisons to 20th century greats Mikhail Baryshnikov and Rudolf Nureyev.

In this touching portrait by artist and director Jem Goulding, Polunin reflects on early triumphs, autonomy and “playing with journalists” while performing at Moscow’s Stanislavsky Theatre. Known for his visceral, adrenaline-charged technique and emotive style, the dance prodigy is making a return to ballet since his controversial departure from London's Royal supertroupe last year.

Goulding assembled footage from a week spent with Polunin on and off the stage in Moscow, where he is currently under the mentorship of Igor Zelensky, the artistic director of the Stanislavsky Ballet. “Sergei was in the middle of an intense rehearsal schedule for his tour of Coppelia, and I sat in on rehearsals every day,” explains the filmmaker, “though I always planned to catch him outside of ballet; sometimes we would be at a restaurant, other times he was fresh out of the shower after training, and tired.”

Shooting on Super 8 and her 16mm Bolex camera, Goulding depicts a seldom seen side of Polunin: From candid moments in Red Square to a spontaneous tour of the Bolshoi. “Sergei is an adrenaline junkie, a thrill-seeker and fearless in many ways,” she adds, “even if some of it comes from youthful naivety, it's still compelling.”

« TOUT ME FAIT RIRE »

Le Riche qui pleure, Millepied qui rit

Le 15 octobre prochain, Benjamin Millepied, 36 ans, entrera officiellement dans ses fonctions de Directeur de la danse de l'Opéra national de Paris. Un poste que Nicolas Le Riche, 42 ans — danseur étoile à la retraite à la fin de la saison —, convoitait. Outre le fait de n'avoir pas été choisi, s'ajoute la déception sinon la colère que le Ministère de la Culture et de la Communication ne lui propose aucun autre poste à l'extérieur de l'Opéra de Paris. Ainsi, on a pu lire le dans Le Figaro du 12 avril dernier (ici) ceci : 

Il quitte l'Opéra et il est en colère. Tout roi de la scène soit-il, le roi est nu. «J'aurai fait une haute école d'administration, je devrais trois ou sept années à l'État. Là, j'ai été formé pendant trente-cinq ans par l'École nationale de danse et le Ballet national de l'Opéra de Paris et le ministère [de la Culture] ne m'a rien proposé. Quand vous avez fait toute votre vie dans le ballet pourtant “national” de l'Opéra de Paris, le ministère vous catalogue comme le protégé d'une institution et un représentant de la danse bourgeoise. Or si vous y êtes admis, que la concurrence y est si rude et que les plus grands créateurs s'y pressent, c'est tout de même que vous avez été bon à un moment donné!», dit-il, s'avouant «stupéfait du peu qu'une étoile de l'Opéra représente en France».

De fait, la candidature de son comparse Benjamin Pech [40 ans] à la tête du Ballet de Marseille, seconde compagnie hexagonale grâce à Roland Petit, n'a même pas été considérée par le ministère qui lui a préféré celle d'Emio Greco, chorégraphe contemporain italien [installé à Amsterdam; son travail fut présenté pendant plusieurs années au Théâtre de la Ville - Paris; ancien interprète de Jan Fabre].

Cela n'empêche pas Nicolas Le Riche de tourner à travers la France depuis peu son programme Itinérances — dansé par trois étoiles de l'Opéra de Paris — composé de Critical Mass de Russell Maliphant (interprètes : Nicolas Le Riche et Russell Maliphant), Annonciation d'Angelin Preljocaj (Clairemarie Osta et Eleonora Abbagnato / Isabelle Ciaravola), Odyssée de Nicolas Le Riche (Clairemarie Osta et Russell Maliphant), Shift de Russell Maliphant (Russell Maliphant) et Le jeune homme et la mort de Roland Petit (Eleonora Abbagnato / Isabelle Ciaravola et Nicolas Le Riche). 

Un autre programme sera présenté au Théâtre des Champs-Elysées les 4 et 5 novembre 2014, Carte Blanche à Nicolas Le Riche (ici) dans le cadre du Festival Transcendanse : Suite of Dances de Jerome Robbins (danseur : Nicolas Le Riche), Annonciation d'Angelin Preljocaj (Eleonora Abbagnato et Clairemarie Osta), Critical Mass de Russell Maliphant (Nicolas Le Riche et Russell Maliphant), Aires Migratoires. septuor chorégraphique de vol dansé d'Hervé Diasnas et Odyssée de Nicolas Le Riche (Clairemarie Osta et Nicolas Le Riche).
Fabien Rivière
Nicolas Le Riche, Photo Anne Deniau

dimanche 11 mai 2014

Pour le directeur du Festival d'Avignon, l'austérité dans la culture "c'est du meurtre"

Olivier Py devant l'affiche 2014 du Festival d'Avignon - Photo Christophe Raynaud de Lage - Festival d'Avignon

(AFP, Paris, 10 mai 2014) - Le directeur du festival d'Avignon, Olivier Py, a estimé que la politique d'austérité dans le domaine de la culture était un "meurtre", samedi sur France Inter. [Le 7/9 du week-end, 8h20-8h29, écouter (de "68:47" à "76:07" ]

"La situation de crise a réduit les budgets du ministère de la Culture. Je pense que c'est une mauvaise idée. Dans l'ensemble, la politique d'austérité me semble une très mauvaise politique. Et la politique d'austérité au ministère de la Culture, c'est du meurtre, tout simplement!", a-t-il déclaré, rappelant que son festival avait été touché par "un gel de 7%" de son budget. 

"Dans des économies qui sont aussi fragiles et, finalement aussi pauvres, ce sont des économies qui sont idéologiques", a jugé Olivier Py. 

"Par exemple, la ville d'Avignon met dans le festival 1,9 million, mais, en échange, la ville gagne [chaque année] 25 millions. Donc, il faut arrêter de considérer que la culture est une sorte de luxe nécessaire à la civilisation, c'est un secteur économique de pointe! C'est pour ça que les politiques d'austérité ne sont pas justes dans ce secteur", a-t-il insisté, expliquant que cette édition du festival serait centrée sur "la découverte et la jeunesse". 

Olivier Py avait menacé entre les deux tours des élections municipales de délocaliser la manifestation si l'extrême droite emportait l'élection.