mercredi 1 juin 2016

Intermittents - Samuel Churin : Mobilisons-nous, rien n’est perdu

Mobilisons-nous, rien n’est perdu 
 (publié le 1er juin)

Lundi 30 mai se sont réunies les 8 confédérations lors d’une réunion au Medef sur l’assurance chômage en général et sur les intermittents en particulier. Ce sont ces organisations qui régulièrement décident de nos vies sur l’assurance chômage comme sur la sécurité sociale. Pour rappel ces 8 confédérations sont composées du MEDEF, UPA et CGPME (employeurs) et CGT, FO, CFDT, CFTC, CGC (salariés). Pour rappel aussi le Medef a un droit de véto sur tous ces accords puisque sa signature est obligatoire. 

Toute la question était de savoir si les confédérations allaient valider l’accord du 28 avril signé à l’unanimité par les syndicats du secteur (Cf mon texte « 13 ans »). Le chiffrage à 90 millions d’euros était considéré comme acceptable et l’accord devait être intégré sans en modifier une ligne. 

Voilà ce qui s’est passé : la CFDT a démonté point par point l’accord, à commencer par les droits liés aux congés maternité les déclarant juridiquement illégaux. Pour info, une grande partie de ces droits sont déjà dans la présente convention, les arguties juridiques de la CFDT ne tiennent donc pas. 

De manière générale les 3 syndicats CFDT, CFTC, et CGC ont refusé l’accord en déjugeant de fait la signature de leurs propres syndicats professionnels (CFDT spectacle, CFTC spectacle et CGC spectacle).

Au fond peu importe les détails. Tout cela est une preuve supplémentaire que le dialogue social n’existe pas. Que ce paritarisme là (appelé ainsi parce que composé d’employeurs et de salariés) est pourri. Que cela fait bien trop longtemps que nous subissons les conséquences de cette mafia. Qu’il faut relire le « discours sur la servitude volontaire » pour bien comprendre le rôle que joue la CFDT pour le MEDEF, la CFTC pour la CFDT, etc etc … Et quand la CGT essaye de faire des contre-propositions, elle n’est jamais entendue.

Cette mafia est très loin de défendre les premiers concernés, elle ne s’en préoccupe pas. Elle sert ses intérêts faits de tactiques politiques et d’idéologies, faits d’enveloppes sous le manteau quand Denis Gautier Sauvagnac (négociateur pour le Medef lors de l’accord de 2003) avait pour mission de « fluidifier le dialogue social ». Oui ce sont des faits, à tel point que ce mafieux aux valises bien remplies a été condamné à de la prison pour cela. 

Cependant, nous n’avons pas à nous décourager. 

Et comme je l’écrivais dans un précédent texte nous allons nous battre comme des lions. Il est hors de question que le MEDEF/CFDT nous confisque notre victoire. 

Que faire ?

La prochaine et dernière date de négos est le [jeudi] 16 juin. 

Tout d’abord, rappeler que l’accord du 28 avril a été signé par nos employeurs. C’est aussi le leur ! Ainsi, il est grand temps qu’ils nous aident concrètement dans notre combat, et pas seulement par de jolis discours. 

Quant à nous, nous devons d’abord nous réunir massivement partout. Le nombre de participants à une AG est déjà une action. Il est le signe que nous ne les laisserons pas mettre à la poubelle le fruit d’années de travail et de lutte. Nous déciderons ensuite collectivement des actions à mener.

Nous recevons beaucoup de mercis. Le moment n’est pas aux mercis mais à participer à la défense de nos droits. Relayons les appels à rassemblements et participons activement à la lutte.

Nous exigeons que l’accord du 28 avril signé à l’unanimité soit respecté dans son intégralité et appliqué au 1er juillet 2016.

Nous exigeons que l’état refuse de céder au chantage du Medef/CFDT et ne finance pas cet accord. Cette sortie partielle de la solidarité interprofessionnelle serait une bombe à retardement.

Nous exigeons que l’ensemble des chômeurs à activités réduites puissent bénéficier de droits adaptés à la discontinuité. Pas de droit au travail sans droit au chômage.

A Paris Lundi 6 juin à 19 h AG dans un lieu pas encore trouvé, nous attendons qu’un grand théâtre nous ouvre ses portes. 

Soyons très nombreux, ne les laissons pas décider de nos vies.

Nous n’avons pas encore gagné, mais nous sommes loin d’avoir perdu.

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