jeudi 8 décembre 2016

Séminaire - Histoire culturelle de la danse 2016-2017

Organisatrices : Elizabeth CLAIRE – CNRS-CRH (enseignante principale) & Vannina OLIVESI – CRAL
Ce séminaire propose d’explorer l’histoire des danses sociales et spectaculaires dans une perspective culturaliste, attentive à l’articulation et aux écarts entre les pratiques et les représentations. On étudiera deux axes :
– transnationalisme et circulation des danses,
– genre et rapports sociaux de sexe dans l’histoire de la danse.
2° et 5° lundis du mois de 14 h à 17 h (salle 13, 105 bd Raspail 75 006 Paris), du 14 novembre 2015 au 12 juin 2017. Séances supplémentaires le 24 avril 2017 (salle 8, 105 bd Raspail 75006 Paris) et le 15 mai 2017 (salle 13, 105 bd Raspail 75006 Paris).
14 novembre 2016 :
    INTRODUCTION GÉNÉRALE   
12 décembre 2016 (Genre) :
Vannina OLIVESI (CRAL), « La féminisation du corps de ballet de l’Opéra, 1770-1860 : historiographie, méthodes, résultats ».
Lectures : Lynn Garafola, « The Travesty Dancer in Nineteenth-Century Ballet », Dance Research Journal, Vol. 17/18, Vol. 17, n° 2 – Vol. 18, n° 1 (Autumn, 1985 – Spring, 1986), pp. 35-40.
Marian Smith, « About the House », in Roger Parker, Mary Ann Smart (ed.), Reading Critics Reading : Opera and Ballet Criticism in France from the Revolution to 1848, Oxford, Oxford University Press, 2001, pp. 215-236.
30 janvier 2017  (Genre) :
Florence FILIPPI (Univ. Rouen), « Souvenirs, mémoires et correspondances : l’actrice au miroir de ses mots (XVIII°-XIX° siècles)».
Lectures :
Aurore Evain, « Les autrices de théâtre et leurs œuvres dans les dictionnaires dramatiques du XVIIIe siècle », communication, 1ères Rencontres de la SIEFAR : Connaître les femmes de l’Ancien Régime. La question des recueils et des dictionnaires, Paris, 20 juin
2003 ; en ligne ici.
Viv Gardner, « By Herself : the actress and autobiography, 1755-1939 », in Maggie B. Gale, John Stokes (ed.), The Cambridge Companion to the Actress, Cambridge, NY, Melbourne, Madrid, CT, Singapore, SP, 2007, pp. 173-192.
[Lecture facultative et complémentaire : Edwige Kellet-Rahbé, « ‘Du théâtre ! ma fille !’ : actrices en romancie aux XVIIe et XVIIIe siècles », communication pour la Society for Seventeenth Century French Studies conference, Londres, 10-12 sept. 2009. En ligne ici.
13 mars 2017 (Circulations) :
Stéphanie GONÇALVES, (Postdoctorante, Fonds National de la Recherche scientifique belge (FNRS) et CRH), « Maya Plissetskaya à Rome : Guerre froide, circulations et transferts culturels (1983-1985) ».
Lectures :
Béatrice Joyeux-Prunel, « Les transferts culturels. Un discours de la méthode »,
Hypothèses, 2003/1 (6), pp. 149-162.
Sylvain Dufraisse et al., « Les Soviétiques hors d’URSS : quels voyages pour quelles expériences ? », Les Cahiers Sirice, 2016/2 (N° 16), pp. 11-18.
[Lecture facultative et complémentaire : Marie-Pierre Rey, « Préface », Les Cahiers Sirice 2016/2 (N° 16), pp. 5-9.]
24 avril 2017 :
 [attention, en Salle 8, 105 bd. Raspail] (Circulations)
Laure GUILBERT, « Moving geographies. La danse en exil dans l’entre-deux-guerres ».
Lecture : Marion Kant, « Anti-fascist theater and dance in Californian exile: ‘For the time being a row of palm trees is nothing but a nice façade,’ Jewish Culture and History, Jeffrey Fear, Paul Lerner (dir.), Jewish Culture and History. Behind the Screens: Immigrants, Émigrés, and Exiles in Mid Twentieth-Century Los Angeles, 17:1-2, 2016, pp. 94-114.
15 mai 2017 (Genre) :
Felicia MCCARREN (Institut des Études Avancées de Paris, Tulane Univ.),
« Planting Dance : Entre l’histoire naturelle et l’histoire culturelle du genre en danse »
Lecture : le choix de lecture sera précisé en janvier.
29 mai 2017 (Circulations) : 
Julia PREST (University of St Andrews), « La politique de la danse aux Antilles françaises »
Lectures : Moreau de St.-Mery, De la danse, Parme, Bodoni, 1801. Disponible sur MANIOC, la Bibliothèque numérique Caraibe Amazonie Plateau des Guyanes, en ligne ici.
Lillian Moore, « Moreau de Saint-Mery and ‘Danse’ », Dance Index, Lincoln Kirstein, Paul Magriel, Donald Windham (eds.), V:10 (October 1946), pp. 231 -260.
12 juin 2017 :
CONCLUSION et ACTUALITÉS DE LA RECHERCHE
Table ronde historiographique avec Marie GLON (Univ. Lille III) à l’occasion de la sortie d’un numéro d’European Drama and Performance Studies consacré à la danse et à la morale et d’un numéro de Clio. Femmes, Genre, Histoire dédie à la danse.
Lecture : sélection d’un texte du numéro d’EDPS : La danse est-elle vraiment immorale ?
Plus d’informations sur le site de l’Ehess
La bibliographie associée au séminaire est téléchargeable ici.
Nous contacter : histoireculturelle.danse@gmail.com

lundi 5 décembre 2016

Article - « Le butô de Hijikata et sa part bataillienne »

Hijikata Tatsumi, Photo DR

On trouve un excellent article sur Le butô de Hijikata et sa part bataillienne, de l'universitaire Patrick De Vos (biographie), dans le numéro du trimestriel Artpress 2, consacré entièrement à la Valeur d'usage de Georges Bataille, n°42, août / septembre / octobre 2016 (sommaire ICI), pages 54 - 59.

Patrick De Vos, Capture d'écran Espaces Magnétiques

EXTRAIT :
« Je me demandais s'il n'y avait pas quelque travail susceptible d'éclabousser ce monde d'une putréfaction définitive, d'y semer une peur crue, j'ai longtemps vécu avec l'envie de toucher du doigt le nœud de colère qui soutient un tel travail  », écrit-il au début de En prison (janvier 1961), un texte à bien des égards programmatique, où il en appelle à une danse comme « forme de protestation contre "l'aliénation inhérente au travail" propre à la société capitaliste », comme « activité autonome », déprise de la sphère de l'utile : « Cet usage du corps dénué de toute finalité auquel je donne le nom de "danse", je le veux être l'ennemi le plus détestable, le plus tabou de notre société de la productivité. Si la danse que je pratique a quelque chose de commun dans ses principes avec le crime, la pédérastie, les cérémonies et les rituels, c'est précisément parce que de la façon la plus ostensible, elle est l'acte même d'une exhibition, en face de ladite société de la productivité, de cette absence de fin ».   

dimanche 4 décembre 2016

Expo - « Provoke, entre contestation et performance - La photographie au Japon 1960 - 1975 »



« Première exposition consacrée à la revue japonaise culte qui a bouleversé l’histoire de la photographie, Provoke, entre contestation et performance, propose une analyse transversale de Provoke, de ses artistes, de son contexte historique et de ses liens avec l’émergence des arts performatifs au Japon dans les années 1960. 

Manifeste à la fois esthétique et philosophique, Provoke a opéré une rupture radicale en seulement trois numéros, publiés en 1968 et 1969. Avec Provoke, les photographes Takuma Nakahira, Yutaka Takanashi et Daido Moriyama, le critique Kōji Taki et le poète Takahiko Okada, imposent un nouveau langage visuel, « rough, grainy and blurred » (brut, flou et granuleux), à même de capter la complexité de l’expérience vécue par chacun et les paradoxes de la modernité subis par tous. Parallèlement à l’essor fulgurant d’une société de consommation sur le modèle occidental, le pays traverse pendant dix ans (de 1960 à 1970) une crise identitaire majeure qui se déploie sur de multiples fronts : bases militaires américaines à Okinawa, bataille contre la construction de l’aéroport de Narita, occupation des universités par les étudiants… (...)
L’exposition Provoke, entre contestation et performance rassemble une collection inédite de « Protest Books » édités par des associations d’étudiants, des syndicats, des photojournalistes professionnels et des artistes photographes, des œuvres et performances de collectifs d’artistes qui ont marqué cette période, des interviews avec Daido Moriyama, Nobuyoshi Araki et Eikō Hosoe, ainsi que plusieurs textes inédits d’historiens et chercheurs japonais, américains et européens.
L’exposition et le livre qui l’accompagne sont le résultat de trois années de recherche et de collaboration entre quatre musées internationaux – l’Albertina à Vienne, le Fotomuseum de Winterthur en Suisse, LE BAL à Paris et l’Art Institute of Chicago aux États-Unis et plus de quarante prêteurs, artistes, collectionneurs, musées et galeries dans le monde entier. »

Provoke, entre contestation et performance, LE BAL, Paris (France), jusqu'au dimanche 11 décembre 2016. En savoir +   

Exposition photos - Eikoh Hosoe, « Barakei - Portrait de Yukio Mishima »

Eikoh Hosoe, discutant de la photographie japonaise 
dans son studio à Tokyo en 1989, Photo Sally Larsen

La galerie Éric Mouchet, à Saint-Germain-des-Prés à Paris (6° arrondissement), propose jusqu'au 23 décembre une exposition du photographe japonais Eikoh Hosoe, né en 1933 et aujourd'hui âgé de 83 ans, Barakei - Portrait de Yukio Mishima

Couverture de Barakei – Killed by RosesEikoh Hosoe, Yukio Mishima.   

Eikoh Hosoe a participé à des collectifs tels que Jūnin-no-Me en 1956-57, et VIVO au début des années 1960. Il a aussi collaboré avec le co-fondateur de la danse Butoh Tatsumi Hijikata. Le photographe est remarqué en 1961 pour son livre superbement réalisé – Man and Woman – qui « transcende l’art de l’érotisme par sa théâtralisation graphique ». Puis en 1963, Hosoe crée avec Yukio Mishima l’album Barakei – Killed by Roses (à voir ICI), qui met en scène le sulfureux auteur, et élève le photographe à une notoriété internationale fulgurante. Dans Barakei, Mishima, toujours dénudé, « est alternativement capturé au milieu des ors kitsch de sa maison de Tokyo, ou dans le studio de danse désert de Hijikata, quand d’autres prises de vue rendent hommage à son amour pour la peinture renaissante européenne, et particulièrement pour son iconographie très charnelle du martyr de Saint Sébastien. »
Fabien Rivière

Galerie Éric Mouchet - 5, rue Jacob 75006 Paris, jusqu'au vendredi 23 décembre 2016. 
Du mardi au samedi 11h à 13h et de 14h à 19h. www.ericmouchet.com

NOUS AVONS PUBLIÉ : 
Exposition Photo à Arles - « Pas de deux » : Kazuo Ōno par Eikoh Hosoe et William Klein
Eikoh Hosoe avec Tatsumi Hijikata, Le nombril et la bombe atomique

    VUE DE L'EXPOSITION     
Photos Fabien Rivière
Eikoh Hosoe, Ordeal by Roses #34, 1961; Ordeal by Roses, épreuve au platine palladium tirée dans le studio d'Hosoe à Karuizawa en trois épreuves en 1988, image 74 x 54 cm, encadrement 81 x 61 cm, pièce unique, signé et numéroté, 281 
Eikoh Hosoe, Ordeal by Roses #33, 1961; Ordeal by Roses, épreuve au platine palladium tirée dans le studio d'Hosoe à Karuizawa en trois épreuves en 1988, image 54 x 74 cm, encadrement 61 x 81 cm, pièce unique, signé et numéroté, 272 

Eikoh Hosoe, Ordeal by Roses #05, 1961; Ordeal by Roses, épreuve au platine palladium tirée dans le studio d'Hosoe à Karuizawa en trois épreuves en 1988, image 74 x 54 cm, encadrement 81 x 61 cm, pièce unique, signé et numéroté, 280 
   À L'ORIGINE : UN LIVRE   
Couverture de l'ouvrage paru en 1986 en France aux éditions Hologramme,
édition originale japonaise 1971, Shueisha Inc., Tokyo. Première édition de 1963, seconde édition modifiée et finalisée avec Mishima, avant son suicide
le 25 novembre 1970 à 38 ans, publiée le 30 janvier 1971.  

Eikoh Hosoe avec Tatsumi Hijikata, Le nombril et la bombe atomique

Navel and atomic bomb (Heso to genbaku, へそと原爆) date de 1960.