jeudi 11 septembre 2014

Le directeur du Centre de Développement Chorégraphique (CDC) d'Avignon répond à l'article de Ladanse.com

Mis en cause par le site Ladanse.com (ici), Emmanuel Serafini, directeur du Centre de Développement Chorégraphique (CDC) Les Hivernales à Avignon, a répondu le 11 septembre sur sa propre page Facebook (ici). 
Philippe Madala sur son site la danse.eu tient des propos qui nécessitent de ma part de sinon d'y répondre du moins de les commenter...

On ne peut pas manipuler des mots lourds de sens et lourds de conséquences tels que "censure" pour se créer des occasions d’ivresse devant son blog…

Ainsi, toi, Philippe Madala - que je connais depuis 30 ans - qui sais trouver mon numéro – et même mon courriel – pour me demander d'acheter une pub pour faire fonctionner ton site, aujourd'hui, tu n’as pas su trouver le temps ni, me dis-tu, l’envie de m’appeler pour savoir ce qui s’était exactement passé… Non ! tu préfères colporter des rumeurs, des « on-dit » qui attentent gravement à ma personne, qui visent de facto mon équipe mais surtout qui ne reflètent pas LA VERITE…

Tu te trompes de cible.
 
Tu me prêtes les propos de M Simonot…, articules ton article pour illustrer l' idée qu’il y a un danger – danger que je ne nie pas et que je vis au quotidien avec une dizaine d’élus FN à la Ville d’Avignon et où le second Vice Président de l’agglomération est FN… - mais tu te trompes de cible… Et comme il n’y a plus beaucoup de Zola de nos jours, je me dois de prendre moi-même ma défense…

Alors, cher Philippe Madala, si tu avais pris la peine - comme l’aurait fait n’importe quelle personne soucieuse de faire éclater LA vérité, - de me demander une explication sur le déroulement chronologique des choses tu aurais appris que :

- j’ai fait savoir à Christian Ubl et à son administratrice mais surtout à mes partenaires (DRAC PACA, ARCADE) en octobre/novembre 2013 que j'étais intéressé à aider Christian Ubl en le programmant en juillet 2014 au CDC.

- A cette date, Shake it out n’existait pas… la pièce devant être créée en mars 2014… tu parles de « choix »… on ne choisit que ce que l’on a vu et c’est ce que j’ai fait… c’est donc une « intention » que j’ai donnée plutôt qu’un choix ferme, définitif, sans retour en arrière…

- Entre novembre 13 et mars 14 – Christian Ubl m’a demandé s'il pouvait engager des démarches pour assurer des représentations dans un contexte plus confortable (en déposant un dossier à l’ADAMI, à la SPEDIDAM… D’ailleurs tu étais là puisque cela s’est fait lors des PSO au KLAP, bref). Au vu des précédents spectacles et singulièrement du solo Wolfi qui servait de base au travail autour de Shake it out, je n’avais aucune raison de les en empêcher…

- Je suis donc allé avec une de mes collaboratrices voir le spectacle au CCN d’Aix à sa création mi Mars… et plusieurs arguments m’ont poussé à envisager une autre voie plutôt que de programmer ce spectacle. J'ai exprimé mes réserves : la pièce ne me semblait pas « aboutie » et, dans tous les cas, Christian Ubl n’avait pas le temps de la retravailler avant Avignon. Ma responsabilité est de ne pas envoyer au casse pipe un artiste à Avignon l’été… car l'objectif de l'opération au CDC est de permettre aux compagnies de présenter leur travail aux programmateurs pour créer le plus d'ouvertures possibles en terme d'achats de spectacles, de retombées médiatiques. C'est dans cet esprit que les propositions ont été faites à Christian Ubl. Il en a accepté toutes les conditions… Je lui ai proposé non pas de présenter deux des trois volets de Shake it out – vérifie tes sources ! - mais un seul, le premier qui est parfaitement composé, et d’y joindre la matrice de cette pièce à savoir son solo Wolfi … et ce programme a, non seulement remporté un très vif succès auprès du public et des professionnels, mais a permis de faire découvrir Christian Ubl et plusieurs aspects de son univers…

Ton fameux plaidoyer du type qui a peur ne tient donc pas !
Par ailleurs en mars, à la veille des élections municipales, je prédisais un score sans précédent de l’extrême droite à Avignon. L’Histoire m’a donné raison, malheureusement. Tu noteras que j’ai été le premier – voir l’article de Brigitte Salino dans Le Monde – à affirmer que si le FN gagnait la Ville d’Avignon, je resterai dans cette ville.

Alors, censure ? Non, bien sûr... non
Il n’y a pas eu « censure » puisque l’artiste avant juillet 2014 a proposé de présenter sa pièce en plusieurs tableaux. A l’Usine Ephémère seul le troisième volet "des drapeaux" a été présenté … Christian Ubl lui même reconnait qu'il est possible de prendre toute ou partie de cette œuvre sans l’endommager…
Censure non puisque dans le premier tableau de shake it out il y a force drapeaux et il se termine par des artistes nus sur scène... c'est à se demander si tu as vu la pièce !

A ce stade, il faut réaffirmer que le Directeur d’un équipement culturel doit et peut faire des choix… c’est ce que j’ai fait…

Ce qui a compliqué la situation, c’est que pour ne pas mettre en péril le projet de la Compagnie, j’ai donné trop tôt mon accord pour que mon éventuel choix ou non choix ne soit pas sans conséquence de part et d’autre…

Il y a toujours deux attitudes possibles dans la vie : suspecter ou faire confiance.
Il me semble que dans les moments assez compliqués que nous vivons où tout est sans arrêt remis en cause, il faille s’attaquer ensemble aux vrais ennemis et non pas tirer sur ses amis, sinon ses alliés…

A quoi sert donc cette délation, lancée sur la place publique sans que le principal intéressé n’en soit au minimum informé ? Sans que les lecteurs ne puissent en vérifier les fondements ?
Quelles sont ces méthodes ?
Quel est ce droit de dire, sans vérifier, n’importe quoi sur n’importe qui ?

A tremper ainsi ta plume dans le fiel tu auras mis en cause un directeur et son équipe qui depuis des années travaillent sans relâche à défendre les artistes...
sans doute auras tu perdu un peu de crédibilité aux yeux des lecteurs... car j'ai bon espoir que les gens ne soient pas dupes...

Quel gâchis !

Emmanuel Serafini

mercredi 10 septembre 2014

Censure et auto-censure (épisode 1) : Le Centre de Développement Chorégraphique (CDC) Les Hivernales - Avignon

Avons nous perdu notre capacité de dire, d'énoncer ? De quoi et de qui avons nous peur ? Le climat de droitisation des esprits a t'il atteint notre pensée à tel point qu'il nous est devenu presque impossible d'assumer pleinement nos choix ?
 
Censure des opérateurs et auto-censure des artistes sont de nouveau quotidien dans le milieu chorégraphique. Le FN et Civitas ont ils déjà gagnés la bataille après leur succès à la dernière élection européenne et la manif pour tous ?
 
En effet j'ai appris cet été, une affaire pour le moins inquiétante voire révoltante : Au CDC Les Hivernales, Christian Ubl et sa création "Shake it out" n'a pas pu être programmé dans son intégralité. Cette création comporte 3 parties et seulement 2 parties ont pu être visible durant 10 jours lors de "L'été, au CDC, particulièrement danse #3". Mais pourquoi donc ? Parce ce que trop longue, non, parce ce que pas aboutie, non. Parce ce que le directeur du CDC Les Hivernales après avoir choisi et proposé de programmer cette pièce, a jugé que la 3ème partie de "Shake it out" ne pouvait pas être visible dans son théâtre, en invoquant qu'elle pourrait provoquer des manifestations pro-FN devant celui-çi. Incroyable, non ?
  
(Philippe Madala, Ladanse.com, fondateur et directeur) > SUITE

lundi 8 septembre 2014

Dave St-Pierre défend La Grande Fente et interpelle Les producteurs / diffuseurs / facilitateurs

Publié sur la page Facebook de Dave St-Pierre (ici), chorégraphe.
Dave St-Pierre
4 septembre, à proximité de Montréal
L'Agora de la danse La danse sur les routes du Québec RQD - Regroupement québécois de la danse

dans la même veine que mon post précédent et que ça m'inquiète.

Chers producteurs, diffuseurs et autres facilitateurs tel que L'Agora de la Danse et Parcours Danse (La danse sur les routes du Québec), entre autres.

Cette intervention critique certaines de vos façons de faire dans notre milieu, plus particulièrement les nombreuses demandes des intervenants, cités ci-haut, à changer le nom de la compagnie de danse contemporaine La Grande Fente. [Isabelle Boulanger, site]
Je, Dave St-Pierre, supporte inconditionnellement les membres de la compagnie La Grande Fente dans leur position de ne pas changer leur nom.

Quel est le but de demander à une compagnie de changer son nom?
Pourquoi leur dire que sinon, il est improbable qu'ils jouent dans votre théâtre?
C'est quoi cette merde?

Les producteurs / diffuseurs / facilitateurs se font-ils les chiens de garde de la bonne conscience, de l'ordre, de la bienséance et de la rectitude?
Pourquoi se sont-ils donné ce pouvoir? Pourquoi choisissent-il les règles du jeu?
Pourquoi ont-ils des "lois" improbables qu'ils sont les seuls à connaître (et à appliquer)?
Pourquoi régissent-ils un milieu comme une mafia ? Pourquoi obliger les artistes à s’inscrire au regroupement de la danse ? Pourquoi y aurait-il qu’une seule façon de faire dans ce milieu ? Le message lancé semble clair ; tu entres dans notre cercle de privilégié et tu pourras tourner au Québec. Quels sont vos réels intérêts ?

L’artiste est encore une fois relégué à n’être qu’un simple produit, une marionnette que l’on peut manipuler et utiliser à sa guise pour son propre intérêt. 

Vous exigez une rigidité qui en fait ne sert à personne et qui blesse et affaiblit le milieu.

J'ai besoin d'explications. En fait, beaucoup de monde a besoin d'explications. Depuis trop longtemps il y a de l'ingérence artistique. 

J'aime croire que votre travail, votre mandat, chers producteurs / diffuseurs / facilitateurs, serait de valoriser l'artiste, le respecter, le comprendre et supporter sa vision artistique. Et non de niveler vers le bas et rendre tout spectacle, photo, texte ou nom de compagnie propre et sain à la consommation. Vous ne protégez personne en faisant cela. 
Je croyais que votre mission était d’offrir une diversité, faire découvrir des artistes singuliers, qui ont le pouvoir de faire réfléchir. Si vous n’êtes pas en mesure d‘offrir cela aux artistes et à votre milieu, à quoi servez-vous vraiment ? 
Au lieu de "prévenir" les coups, pourquoi ne pas permettre cette rencontre entre la Grande Fente et le public? Quels échanges incroyables pourraient sortir de cela? Vous manquer gravement de sensibilité. 

Le nom de leur compagnie, La Grande Fente, est effectivement un nom avec plusieurs niveaux de compréhension. Avec aussi beaucoup d'humour, d'intelligence, de séduction et de politique. Il y a également un aspect marketing à ne pas négliger. Ce nom est un statement. Elles affirment haut et fort qui elles sont et ce qu'elles font.

Ces filles ont le potentiel de faire bouger des choses, de faire réfléchir, de brasser les idéaux reliés au milieu de la danse contemporaine, au public, à l'art contemporain et peut-être même à la femme. Mais ce n'est visiblement pas quelque chose qui est reconnu et/ou supporté par les producteurs / diffuseurs / facilitateurs, qui voudraient plutôt que la Grande "Feinte" (sic) servent leurs idéaux et intérêts (qui ne brassent pas grand chose on s'entend) avant tout.

Ces filles sortent du lot. Et dans ce milieu, tout le monde se bat pour se faire remarquer.
Par peur de ne pas pouvoir présenter, elles ont mis un pied dans un engrenage dangereux. Celui de devenir beige. Et pour avoir été plus de 20 ans dans le milieu, laissez-moi vous dire que cette machine ne s'arrête jamais.

Voici ce que j'aurais à vous dire :

Chers producteurs / diffuseurs / facilitateurs, vous êtes DÉPASSÉS, conservateurs et cruellement en retard. Vous manquez de vision. Selon moi, vous n'êtes plus dans la "game" depuis longtemps. Votre manque d’ouverture est une plaie dans notre milieu.
Ne pas prendre de risque, s’arrêter à un seul mot, une image, un spectacle est réducteur du travail d’une compagnie. Ce manque de confiance nous tuera, et par la bande vous tuera aussi. Comment se fait-il qu'un milieu ait perdu ses lettres de noblesse et descendu aussi bas? Se conformer, surtout en danse contemporaine, c’est inadmissible. Changez de mandat, vous faites mal à notre jeune génération de créateurs.

Et vous tous chers artistes, pourquoi acceptez-vous ce genre d'intervention (relevant de l'ingérence artistique selon moi)?
À force de plier, le milieu va s'appauvrir artistiquement.

Si débat il y a, je demande à ce qu'il se fasse ici même sur cette page facebook.
Tout message privé qui m'est envoyé se retrouvera sur cette page. Les doubles discours ne m'intéressent plus. En privé vous me dites une chose, et en public, tout d'un coup, votre discours change de peur de se faire des ennemis. Pourrait-on, pour une fois, être franc?"
dave st-pierre
 — avec Isabelle Boulanger.

Exposition : "Ballets Russes: The Art of Costume"



Les Japonais ont eu la chance de voir l'exposition Ballets Russes: The Art of Costume, que présentait The National Art Center à Tokyo du 18 juin au 1er septembre 2014 (ici), en provenance de la National Gallery of Australia à Canberra qui l'a proposée en 2010 (ici). Ce qui a donné aussi un catalogue (ici, couverture ci-dessous) distribué par Thames & Hudson Australia, Thames & Hudson UK et University of Washington Press, USA. 


L'exposition était constituée de 144 costumes et accessoires provenant de 33 productions des Ballets Russes (1909-1929), ainsi que des dessins ayant servis à leur conception, de photographies et de programmes originaux. Les costumes sont l'œuvre de Léon Bakst, Alexandre Benois, Nicholas Roerich, Aleksandr Golovin, Henri Matisse, Georges Braque, Natalia Gontcharova, André Derain, Giorgio de Chirico et Pavel Tchelitchew.

Comme l'explique Jean Couturier dans un article publié par Théâtre du blog (ici) : 
Après le décès de Diaghilev en 1929, Léonide Massine «hérita» de la plupart de ses biens mais dès 1934, se sépara d’une partie de sa collection; les costumes dispersés lors de ces premières ventes seront mis aux enchères entre 1967 et 1973; l’Albert Museum de Londres, le Danse Museum de Stockholm, le Theatre Museum d’Amsterdam et enfin la National Gallery of Australia (à l’origine de cette exposition) acquièrent alors ces collections.
Aucune structure culturelle française n’était, bien sûr, présente (l’Opéra de Paris a déjà ses propres archives, mais est-ce suffisant !). Ce qui explique que les plus grandes expositions dédiées aux Ballets russes sont organisées hors de France… 
Fabien Rivière
LÉGENDES
Léon BAKST costume pour Shah Zeman, extrait de Schéhérazade (1910-1930s)
— Léon BAKST Grodno, Belarus (Russia) 1866 – France 1924
designer; M. LANDOFF costumier; Marie MUELLE France costumier
Costume for the Blue God, c.1912
— Extrait de l'affiche de l'exposition.
ET AUSSI - TRÈS BELLE VIDÉO > ICI