mardi 3 décembre 2024

Mdou Moctar (Agadez, Niger), Funeral for Justice + Oh France + Imouhar

Extraits de l'album Funeral for Justice sorti le 3 mai 2024.
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
MDOU MOCTAR

AGADEZ, NIGER Capture d'écran Espaces Magnétiques


dimanche 1 décembre 2024

Swiss Dance Week Paris 2024 : excellente édition

                                                    

Nous proposons un retour en photos sur l'édition 2024 du Swiss Dance Week Paris, en français Semaine de Danse Suisse Paris, qui s'est révélée excellente. La manifestation est organisée du 21 au 28 novembre par des théâtres en coopération avec le Centre Culturel Suisse (CCS) de Paris, hors les murs puisqu'il est en travaux, renommé Centre Culturel Suisse On Tour. La manifestation bénéficie du soutien de Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture.

Elle a proposé deux chefs-d'œuvre, L'Œil nu de Maud Blandel, revu au Théâtre Public Montreuil (notre article ICI) et blackmilk de Tiran Willemse (notre article ICI), le très bon solo méditatif d'Aurélien DougéAux lointains, vu juste avant à l'Atelier de Paris, et le joyeux Geh nicht in den Wald, im Wald ist der Wald, en français Ne va pas dans la forêt, dans la forêt il y a la forêt, de Tabea Martin, au Théâtre Berthelot de Montreuil. Enfin, Ruth Childs exposait à l'Atelier de Paris, son Fun Times, particulièrement réjouissant une grande partie du temps, qui ne parvient pas vraiment à trouver sa fin.  
Fabien Rivière
                                               
MAUD BLANDEL  L'Œil nu
 L'Œil nu, de Maud Blandel, Photos Pascal Gely 
TIRAN WILLEMSE   blackmilk
Tiran Willemse, Photo Laïla Kaletta
AURÉLIEN DOUGÉ  Aux lointains
Aux lointains, d'Aurélien Dougé, Photo Margaux Vandassi 
TABEA MARTIN  Geh nicht in den Wald, im Wald ist der Wald
Geh nicht in den Wald, im Wald ist der Wald, de Tabea Martin,
Capture d'écran Espaces Magnétiques
RUTH CHILDS  Fun Times 
Fun Times, de Ruth Childs, Photo Marie Magnin


samedi 30 novembre 2024

La déflagration Tiran Willemse (« blackmilk »)

Tiran Willemse, Photo Laila Kaletta


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« (...) un livre doit être la hache pour la mer gelée en nous » écrit Franz Kafka, alors âgé de 20 ans, à son ami Oskar Pollak, historien d'art tchèque, en janvier 1904. Cette remarque qualifie parfaitement le solo de cinquante minutes que signe et interprète Tiran Willemse, blackmilksud-africain qui vit à Zurich (Suisse) et Berlin (Allemagne)un soir glacial de fin novembre 2024 à l'Atelier de Paris, dont on sort singulièrement secoué pour ne pas dire bouleversé. On peut citer cette autre réflexion de l'écrivain : « Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? »

Le « nous » concerne aussi bien l'artiste que le spectateur, la danse contemporaine devant réussir à échapper au statut de gentil ou inoffensif divertissement, produit que l'on consomme sans que cela change grand chose à notre perception des choses, ni à notre vie. Routine et paresse, en quelque sorte. 

Tiran Willemse dans blackmilk, Capture d'écran Espaces Magnétiques 
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Sans doute, dans le feuille de salle, le chorégraphe explicite-t-il la démarche qui est la sienne. Faut-il en parler ici, un peu, beaucoup, à la folie, pas du tout ? On préfère l'option "pas du tout." C'est qu'il nous semble qu'il s'agit d'abord de l'auto-portrait d'un homme, une espèce de road movie solitaire, qui traverse différents paysages, intérieurs et extérieurs, paysages mentaux déroutants, courageux, vertigineux, de jour et de nuit : « L'art est, comme la prière, une main tendue dans l'obscurité, qui veut saisir une part de grâce pour se muer en une main qui donne » écrit aussi Kafka. Obscurité est un mot proche d'humanité. 

Tiran Willemse est un exceptionnel danseur, solide, souple, concentré, précis. Il accueille le public dans la pénombre, de dos, pieds nus, portant un jogging et sweat noirs à capuche rabattue sur la tête, le visage dissimulé un certain temps. On songe au solo de dos de Trisha Brown (1936-2017)If You Couldn't See Me, vu lors du festival Montpellier Danse le siècle précédent, en plein air.

 Tiran Willemse dans blackmilk, Capture d'écran Espaces Magnétiques


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Il va finir par enlever son sweat, puis son t-shirt, comme des peaux qu'on abandonne. Il nous fait face, dans un sourire certes, mais qui suggère exactement le contraire. Dans un cadre toujours très rigoureux qui évite la facilité et le pathos. Il semble perdre alors le contrôle, un homme est-il en train de perdre pied devant nous et devenir fou ? Dérèglements impressionnants. Secousses. Mais la vie demeure plus forte, en tout cas pour le moment. La beauté de la vie.   

À la fin du spectacle, quand l'obscurité se fait, les applaudissements débutent. Comme si de rien n'était, notre homme se dirige vers le mur du fond de la scène, enfile la chaussure qui lui manque, puis se dirige vers nous sur la pointe des pieds, lentement, comme s'il portait un kimono, dans une tenue et élégance toute japonaise. Vif, à l'affût, il observe le public tranquillement, il n'est pas dupe, mais rayonne dans un extraordinaire sourire.
Fabien Rivière
blackmilk, de Tiran Willemse, Atelier de Paris ICI, La Cartoucherie, Centre Culturel Suisse On Tour ICI, 27 et 28 novembre 2024.   

— Tiran Willemse : « Je viens d'une famille noire sud-africaine de la classe ouvrière, aux ressources très limitées. J'ai toujours pu compter sur mon corps. Je me souviens que lorsque j'étais jeune, j'ai toujours voulu jouer d'un instrument, mais ma famille n'avait pas d'argent pour m'en acheter ou m'en procurer un. J'ai simplement commencé à danser, parce que c'est la seule chose pour laquelle je n'avais besoin de rien d'autre que de moi-même. » (source : PW-Magazine, ICI
(« I come from a black working-class South African family with very limited resources. My body was always what I could count on. I remember when I was young I always wanted to play an instrument, but my family had no money to buy or get me one. I just started dancing, because it’s the only thing I didn’t need anything else but myself for. »)

— La proposition s'inscrit dans le Swiss Dance Week Paris, organisé, du 21 au 28 novembre 2024, par des théâtres en coopération avec le Centre Culturel Suisse (CCS) hors les murs puisqu'il est en travaux, renommé Centre Culturel Suisse On Tour. La manifestation bénéficie du soutien de Pro Helvetia - Fondation suisse pour la culture

mardi 26 novembre 2024

Kendrick Lamar (USA), squabble up

Extrait de l'album GNX sorti le 23 novembre 2024.
squabble up = se disputer, se quereller, se chamailler
L'ALBUM (écoute) > youtube 
L'ALBUM VERSION RALENTIE (écoute et achat)  >  bandcamp  

lundi 25 novembre 2024

Pétition contre des coupes brutales dans le budget de la Culture de la région Pays de la Loire


Espaces Magnétiques publie volontiers la pétition qui s'oppose à la folie destructrice d'une élue, en l'espèce la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, qui annonce des coupes générales, très importantes et brutales dans le budget de la Culture de cette région dès l'année prochaine, et suivante. On peut indiquer qu'elle est de formation commerciale, ayant travaillé pendant vingt ans dans l'immobilier au sein de TPE/PME et de grands groupes. En février 2024, elle a annoncé rejoindre Horizons, parti présidé par l'ancien Premier ministre Édouard Philippe. 
— On peut signer la pétition à cette adresse  >  ICI 
Espaces Magnétiques
La région Pays de la Loire, qui comptait 3.873.096 habitants en 2022, comprend cinq départements : Loire-Atlantique (44, chef-lieu : Nantes), Maine-et-Loire (49, chef-lieu : Angers), Mayenne (53, chef-lieu : Laval), Sarthe (72, chef-lieu : Le Mans) et Vendée (85, chef-lieu : La Roche-sur-Yon).
Région Pays de la Loire


           PÉTITION        

Pays de la Loire : mobilisation des artistes et professionnel·les de la culture contre les sévères coupes budgétaires envisagées par la Région

Nous sommes des artistes, travailleuses et travailleurs dans la culture, liés aux Pays de la Loire. Nous sommes choqué·es par les récentes déclarations de la présidente du Conseil Régional, Madame Christelle Morançais, et terrifié·es par les arbitrages budgétaires qui seraient prévus au vote de l'assemblée régionale du 19 décembre 2024.

 

ll serait donc question d'une coupe drastique allant jusqu'à 73% du budget de fonctionnement de la culture, interrompant totalement dès 2025 les subventions allouées aux festivals, aux théâtres, aux musées, aux opéras, aux maisons d’auteur·rices, aux centres d’art, aux productions audio-visuelles, aux artistes, mais aussi aux clubs sportifs et aux associations œuvrant pour l'égalité Femme/Homme et la solidarité. C’est un coup porté à la société civile tout entière. Aucune autre région n’a fait de tels choix à l’échelle nationale.   

 

Nous avons choisi de vivre dans cette magnifique région et d’y développer nos activités. C'est ce territoire que nous arpentons chaque jour avec nos mots, nos œuvres, nos spectacles, nos concerts, nos images, nos films, parcourant les bibliothèques, les écoles, les collèges, les lycées, les maisons de quartiers, les librairies, les maisons de retraites, les hôpitaux, les prisons ... Et c'est dans ces lieux que nous travaillons.

 

Chaque jour, nous constatons la vitalité culturelle de cette région. Nous savons qu’elle est le fruit de décennies du travail patient de femmes et d’hommes engagé·es qui ont œuvré à la décentralisation culturelle, faisant en sorte que les communes, les départements, les régions et l’État s’entendent pour créer des institutions ouvertes à toutes et tous, soutenir les initiatives citoyennes, l'entrepreneuriat culturel et faire vivre le patrimoine. 

 

Ce modèle français, qui repose sur le financement croisé des collectivités et de l'État, a produit partout émancipation, désenclavements et partage des savoirs. C'est ce modèle qui a engendré la diversité culturelle et l'attractivité des régions et des villes de France que le monde entier nous envie. 

 

Tout cela est aujourd’hui violemment attaqué par la Région Pays de la Loire, qui sous couvert de la cure d'austérité imposée aux collectivités par le gouvernement Barnier, annonce 100 millions d'économie (quand on lui en demande 40), dont une bonne partie prise sur la culture, le sport, l'égalité Femme/Homme et les solidarités, arguant que “dans de nombreux domaines, la région n’a plus vocation à intervenir, ou à intervenir autant”. 

 

Ce virage politique, pris sans concertation aucune et du jour au lendemain, ferait vaciller tout l'écosystème en fragilisant ses grands équilibres. 

 

Nous dénonçons ce qui s’apparenterait à un plan social de la culture. Cette décision serait mortifère pour les 150 000 emplois concernés, qu'ils soient permanents ou intermittents, et pour tout un ensemble de professions libérales et de petites entreprises qui gravitent autour du secteur de la culture publique, hautement créateur d'emplois et de richesse économique.  

 

Nous dénonçons l’incohérence d'une politique régionale qui dénature par ses choix dangereux ses trois priorités politiques : la jeunesse, l’emploi et la transition écologique.

 

Nous dénonçons une dialectique visant à créer de la division au sein de la société, à désigner les bonnes et les mauvaises manières de produire de la vie artistique et culturelle, alors que c'est la combinaison d'un secteur public de la culture en bonne santé avec des industries culturelles dynamiques qui fait la richesse et la variété du tissu culturel français. 

 

Nous demandons, enfin, que les mécanismes démocratiques soient respectés, et que les acteurs et actrices culturel·les soient concerté·es dans la prise d’une décision aussi lourde de conséquences pour l’ensemble des électeur·rices, citoyen·nes, usager·es ligériens et ligériennes.


Les premiers signataires

 

Zaho de Sagazan, autrice, compositrice, interprète et musicienne ; Alain Mabanckou, écrivain, directeur artistique du festival Atlantide ; Alice Zeniter, autrice, metteuse en scène ; Christophe Honoré, réalisateur, scénariste, écrivain et metteur en scène ; Anna Mouglalis, comédienne ; Daniel Pennac, écrivain ; Phia Menard, chorégraphe et plasticienne ; Dominique A, auteur, compositeur, interprète ; Emily Loizeau, autrice-compositrice-interprète ; Pierrick Sorin, artiste plasticien ; Marielle Macé, écrivaine et enseignante ; Mathieu Amalric, réalisateur et acteur ; Philippe Katerine, chanteur, auteur, compositeur, acteur ; India Hair, comédienne ; Patrick Bouchain, architecte ; Jeanne Cherhal, autrice, compositrice, interprète ; Alexis HK, auteur compositeur interprète ; Vanessa Wagner, pianiste ; Edwy Plenel, journaliste, cofondateur de Mediapart ; Ezra, Beatboxer, Directeur artistique Cie Organic Orchestra ; François Morel, auteur, acteur ; Jean Rouaud, auteur, prix Goncourt 1990 ; Jérôme Clément, président du festival Premiers Plans d'Angers, ancien directeur du CNC, ancien président d'Arte ; Henri Texier, compositeur, contrebassiste de jazz ; Brigitte Giraud, écrivaine ; Amala Dianor, chorégraphe ; Etienne Davodeau, auteur de bande dessinée ; Marc Caro, réalisateur ; Tanguy Viel, écrivain, scénariste ; Xavier Veilhan, plasticien ;  Pierre Bordage, écrivain ; Rachid Ouramdane, président-directeur de Chaillot-Théâtre national de la danse ;  SUITEICI  


vendredi 22 novembre 2024

Danse - Jan Martens célèbre les voix des femmes

Voice Noise, de Jan Martens, Photo Phile Deprez 
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Avec sa nouvelle création Voice Noise, en français Le bruit de la voix, le Belge d'Anvers Jan Martens souhaite donner une plus forte visibilité et crédit aux femmes compositrices et vocalistes novatrices. 

Il s'appuie sur les analyses de la canadienne Anne Carson dans son texte The Gender of Sound, en français Le genre du son, publié en 1995 dans son ouvrage Glass, Irony and God, traduit en français en 2004 par Verre, Ironie et Dieu aux éditions Corti (re-publié en 2023).

Les treize morceaux mobilisés constituent un panorama impressionnant, tant géographique, qu'historique, qui se déploie en Europe (Royaume-Uni, Italie, Norvège et Finlande), en Amérique du Nord (Etats-Unis, côtes est et ouest, et Canada) et en Inde, sur pratiquement un siècle, de 1935 à 2023. Il nous a semblé important de donner un visage et une nationalité à chaque créatrice (cf. ci-dessous).  

Cette diversité est l'exacte inverse du Il Cimento dell’Armonia e dell’Inventione d'Anne Teresa De Keersmaeker et Radouan Mriziga, vu dans la même salle en septembre dernier, qui se proposait officiellement « d’explorer » Les Quatre Saisons d’Antonio Vivaldi, de façon très prudente. Au contraire, avec son Amour, acide et noix le Canadien Daniel Léveillé, sur la même musique, par le travail des corps, réussissait à redonner à Vivaldi une vitalité surprenante et laissait penser qu'il avait composé pour lui.  
  
En ouverture, chaque interprète va prendre la parole pour dire ceci : 
« I'm no one's little girl, oh no, 
I'm not I'm not gonna be - cause I don't wanna be
 I never shall be on your family tree - 
Even if you ask me to 
I'm gonna turn you down 
I won't mess you around »
Soit, en français : 
« Je ne suis la petite fille de personne, oh non,
Je ne suis pas, je ne serai pas - parce que je ne veux pas être
 Je ne serai jamais sur ton arbre généalogique
Même si tu me le demandes
Je vais te repousser
Je ne te ferai pas te faire tourner en bourrique »

Les prises de parole en anglais auraient dû être soit prononcées en français soit sous-titrées — Pina Bausch a toujours donné ses pièces en français dans ce théâtre — et pourquoi pas, de la même façon, pour la musique, afin de mieux comprendre certains enjeux, ainsi avec le morceau « Bella ciao sul femminicidio » qu'on ne comprend qu'après ?   

La scène suggère un vieil entrepôt, vaste et vide, plongé dans une relative obscurité, empli de brume, aux murs à la peinture singulièrement endommagée. Beaucoup d'actions se déroulent la nuit, métaphore de cette longue pénombre subie des femmes ? Dans un travail de lumières remarquable au demeurant, signé Jan Fedinger. La scénographie, épurée, est de Joris van Dosterwijk, avec son grand et massif plateau carré noir posé sur le sol au centre de l'espace et sur lequel se déroule la plus grande partie de la danse, et ces enceintes noires qui montent et descendent lentement. 

L'exigence musicale est exceptionnelle, entre possession et méditation. La chorégraphie, qui articule grande rigueur et fort relâchement, sait éviter l'illustration, servie par six excellents interprètes, quatre femmes, Courtney May Robertson, Loeka Willems, Sue-Yeon Youn et Elisha Mercelina, et deux hommes, Steven Michel et Mamadou Wagué. L'enjeu semble être de créer des mondes, des mondes nouveaux. 
Fabien Rivière
Voice Noise, de Jan Martens, Théâtre de la Ville (Paris), du 19 au 23 novembre. En savoir +     
— La bande-son, à écouter sur Spotify : ICI  
BANDE-SON de VOICE NOISE ordre chronologique

Cheri Knight (ville : Olympia, état : Washington [côte ouest]) 1984 
— morceau : Prime Numbers, album : American Rituals - juillet 2022 
ALBUM American Rituals (écoute)  > bandcamp   
Erin Gee (Boston, Massachusetts [côte est])  
— morceau : Mouthpiece I [série, numérotée, développée sur 20 ans] — 2000
Maja S. K. Ratkje [Maja Solveig Kjelstrup Ratkje] (Svartskog, Norvège) 
— morceau :  Trio, album Voice — 2002
Compte Bandcamp  >  ICI   
Camille Yarbrough (États-Unis) 
— morceau : Ain't It A Lonely Feeling [N'est-ce pas un sentiment de solitude] - album : The Iron Pot Cooker [La marmite en fer] — 1975
Debby Friday (Nigéria, puis Toronto, Canada) 
— morceau : Safe, [premier] album : Good Luck — mars 2023 
ALBUM Good Luck (écoute)  > bandcamp   
Kesarbai Kerkar (Inde, 1892 - 1977) 
— morceau : Raag Des, Sakhi Mohan, album : Living Music From The Past — 1935 
The Raincoats [Les Imperméables] (Londres, Royaume-Uni) 
— morceau : No One's Little Girl [La petite fille de personne], album : Moving  — 1977 
Compte Bandcamp  >  ICI 
Ruby Elzy (États-Unis, 1908 - 1943, soprano) 
—  morceau : Sometimes I Fell Like a Motherless Child [Parfois, je me suis sentie comme une enfant sans mère], album : Vocal recital — 1940 
Mary Margaret O'Hara (Toronto, Canada) 
— morceau : Not Be Alright, album : Miss America —  juin 1988
ALBUM Miss America (écoute) > ICI 
Cucina Povera (Helsinki, Finlande)   
— morceau : Varisevalehti, album : Tuhka [Cendre] — 2022 
ALBUM Tuhka (écoute) > bandcamp
Coro delle Mondine di Porporana (Italie)  
— morceau : Bella ciao sul femminicidio — 2019 
Facebook > ICI
Tanya Tagaq (Canada)   
— morceau : Surge [Déferler], album : Sinaa — 2006
Compte Bandcamp > ICI 
Marianne Reidarsdatter Eriksen (Norvège)Trio Mediæval
 morceau : Sol Lucet, album : An Old Hall Ladymass — 2023
Compte Soundcloud > ICI  

mercredi 20 novembre 2024

Exposition - Agnès Geoffray : « Les guérillères »

Agnès Geoffray, Tout geste est renversement, 2024, 50x33 cm
Agnès Geoffray, La femme penchée, 2023, 160x110 cm
Agnès Geoffray, Ripostes (projection de dispositives sur photos)
Agnès Geoffray, Ripostes (projection de dispositives sur photos)
Agnès Geoffray, Ripostes (projection de dispositives sur photos)
Agnès Geoffray, Parades, 25X22 cm

Exposition d'Agnès Geoffray : « Les guérillères », à Contretype - Centre d'art photo, à Bruxelles (Belgique).  En savoir + 
— On peut lire l'article suivant : Les Guérillères d’Agnès Geoffray, de Guillaume Lasserre, Mediapart, 20 novembre 2024. ICI 

jeudi 14 novembre 2024

Vertigineux - Sara Forestier témoigne sur toutes les violences dans le milieu du cinéma

L'actrice et réalisatrice française Sara Forestier a témoigné à l'Assemblée nationale le 7 novembre dernier pendant un peu plus d'une heure, devant la Commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité. Ses paroles concernent le milieu du cinéma et sont hallucinantes, rendant compte de violences physiques, sexuelles et psychiques, qui concernent aussi bien des mineurs que des majeurs. 
Fabien Rivière 

mardi 12 novembre 2024

François Chaignaud affole-t-il le Louvre avec ses «Petites joueuses» ?

 François Chaignaud dans le Louvre médiéval, 2024, Musée du Louvre / Florence Brochoire

Comme le Museum of Modern Art (MoMA) à New York, à la pointe dans ce domaine, ou la Tate Modern à Londres, le Louvre à Paris a compris l'importance de l'art de la danse et de la performance. Ainsi, pour la troisième année consécutive, il propose de l'art vivant dans ses murs. En 2022, Anne Teresa De Keersmaeker et Némo Flouret présentaient Forêt (Ici), en 2023, Jérôme Bel et Estelle Zhong Mengual, Danses non humaines (Ici).

Cette année, c'est François Chaignaud, avec Petites joueuses, qui affronte la redoutable commande de Luc Bouniol-Laffont, directeur de l’auditorium et des spectacles au Louvre. Comment ne pas se faire écraser par l'histoire et le poids symbolique du lieu ? Qui plus est quand la création se déroule en dialogue avec l’imposante exposition Figures du fou. Du Moyen âge aux Romantiques, qui réunit dans les espaces du hall Napoléon entièrement rénové, — qui est passé de 1.090 m² à 1.430 m² (soit plus de 30 % de surface) —, plus de trois cents œuvres, prêtées par 90 institutions françaises, européennes et américaines. 

C'est un lieu sans œuvres mais chargé d'histoire qui a été retenu par le chorégraphe : le Louvre médiéval. Ce fut d'abord un château fort, chargé de défendre Paris, édifié entre 1190 et 1202. On y accède après avoir traversé une enfilade de couloirs. Un petit groupe de spectatrices et spectateurs se retrouve à l'arrêt devant une porte métallique grise fermée, devant laquelle un homme en noir nous donne quelques consignes : pas de photos, pas de bruit, possibilité de rebrousser chemin pour revenir voir certaines scènes, et aussi, on va entrer un par un, toutes les 15 secondes.

L'endroit, dans une relative pénombre, suggère une base sous-marine. Des murs de briques massives blanches, un plafond de béton brut, et au sol, selon les endroits, de la terre, de la pierre, du bois, ou surtout un élégant béton poli. 

Petites joueuses, de François Chaignaud, Photo Louis de Ducla - Musée du Louvre 
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Le parcours se déroule en 7 stations, nommées autour de la notion de souffle, successivement, poétiquement, Les ballonnées, L'exhalée, L'insufflée, La soupirante, Les fumeuses, La vibrante, Les éventées, La soufflante. 

Énorme surprise que cette douceur (mais pas toujours), que cette ambiance amniotique, ce silence ou ce chant émouvant déclamé allongé et dans la pénombre, ou encore ces différentes postures qui suggèrent des gargouilles mais sans rictus forcés, ou ces créatures qui jouent avec un ballon rouge très léger avec une élégance folle. Les pièges étaient nombreux, tous évités avec intelligence. 
Fabien Rivière 
Petites joueuses, de François Chaignaud, Louvre médiéval, Musée du Louvre (Paris),  4 - 16 novembre 2024.  En savoir + 

Exposition Figures du fou. Du Moyen âge aux Romantiques, Musée du Louvre (Paris), Hall Napoléon, 16 octobre - 3 février 2025.  En savoir + 

ET AUSSI, AUTOUR DE L'EXPO FIGURES DU FOU :                             
—  LA NUIT DES FOUS - vendredi 17 janvier 2025 de 18h30 - 23h 
(avec Portrait du Louvre en 10 histoires de fous par Thomas Schlesser - Madame Arthur chahute le Louvre Avec la participation exceptionnelle de François Chaignaud - (La)Horde Ballet National de Marseille, cour Marly pour une performance en continue au milieu des sculptures - Zaho de Sagazan, Concert de clôture sous la Pyramide)
—  CONFÉRENCES 
—  CONCERTS Chants et musiques de la folie
—  CONFÉRENCE Dieu aime-t-il les fous?
—  COLLOQUE INTERNATIONAL Faire le fou. L’art des bouffons dans l’Europe moderne
—  VISITES HANDICAP 
—  ATELIERS 
—  ATELIER PHILO 
Affichette juste avant d'entrer dans Le Louvre médiéval, Photo Fabien Rivière

lundi 11 novembre 2024

Loup Marcault-Derouard nous parle du « Gods and Dogs » de Jiří Kylián

Loup Marcault-Derouard est aussi interprète de Jeff Buckley dans le Grace de Benjamin Millepied. 
— Gods and Dogs a été créé à l'origine le 13 novembre 2008 pour le Nederlands Dans Theater (NDT II). ici, reprise pour le Ballet de l'Opéra national de Paris, en décembre dernier. Durée : 24 minutes. 
Fabien Rivière

samedi 9 novembre 2024

machìna : HÖR, Berlin - Jan 4, 2023

machìna à The Salon by NADA & The Community, 20/10/2024, Photo Fabien Rivière
J'ai découvert la DJ machìna lors de son set à l'occasion de The Salon by NADA & The Community (site), à Paris, foire d'art plastique. le dimanche 20 octobre dernier.  
Fabien Rivière

jeudi 7 novembre 2024

The Twilight Sad (Glasgow, UK), Last January


Extrait du groupe britannique The Twilight Sad, en français Le Crépuscule Triste, présent dans l'album Oran Mor 2020,  publié le 26 décembre 2020. La vidéo a été mise en ligne il y a deux mois. 
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 

mardi 5 novembre 2024

Exposition Hans Op de Beeck à Templon New York

Hans Op de Beeck, Zhai-Liza (Mother's Shoes), 2024, polyester, polyamide, coating, 114 × 72 × 72 in. — 45 × 28 1/4 × 28 1/4 cm, edition of 5 + 2 AP, © Hans Op de Beeck

Une exposition du plasticien belge Hans Op de Beeck, né à Turnhout, au nord du pays, 55 ans, Whispered Tales, en français Histoires chuchotées, occupe les 500 mètres carrés de la galerie new yorkaise Templon. L'artiste est connu pour ses œuvres sculpturales monumentales, souvent monochromes.
Fabien Rivière
Exposition Hans Op de BeeckWhispered Tales7 novembre - 21 décembre 2024, Templon New York,  293 Tenth Avenue New York, NY 10001, USAEn savoir +    

 Hans Op de Beeck, Zhai-Liza (angel), 2024, polyester, polyamide, enduit, 81 × 59 × 59 cm