vendredi 1 août 2014

Livre & exposition : Mouvement. Du terrain vague au dance floor, 1984-89






















La réédition du livre Mouvement. Du terrain vague au dance floor, 1984-89, publié initialement en 2012, qui traite à Paris de la naissance de ce que l'on ne nomme pas encore hip hop mais Mouvement, est l'opportunité pour la galerie parisienne Celal d'une exposition qui porte le même nom, mais concentre son regard sur le graff — avec aussi des œuvres d'aujourd'hui — quand l'ouvrage associe musique, danse et graff. 

« Ces photos inédites de l’époque, capturées par un jeune japonais fraîchement débarqué, Yoshi Omori, et les textes d’acteurs clés, Jay One Ramier et Marc Boudet, font revivre l’émergence de ces pratiques artistiques cultivées par une jeunesse déchaînée, libre et créative.

Se dessinent à travers ces pages une époque et un monde nouveaux, avec ses lieux (les terrains vagues de Stalingrad, le Forum des Halles, Chez Roger boîte Funk, le Globo...), ses styles (jeans serrés laissant place aux baggys, écharpe Burberry...), ses objets emblématiques (K7, emblèmes Volkswagen arrachés...), ses acteurs aux pseudos improbables (Ash, Colt, Skam, Psychose...), ses groupes (breakers, smurffeurs, d-jays, taggeurs, racailleux, dépouilleurs...) et ses légendes naissantes ou confirmées (Assassin, NTM, Cut Killer, Raggasonic en France ; Public Enemy et Afrika Bambaataa aux USA). Autant d’éléments qui concourent à la création de nouvelles esthétiques, à l’origine des cultures urbaines d’aujourd’hui. (...)

Les 150 photos de l’ouvrage en sont les traces impérissables, capturant l’effervescence qui se déploie des terrains vagues de Stalingrad aux dance floors du Globo. Phénomènes hétéroclites où la mixité sociale a encore droit de citer, le hip hop et le graffiti deviennent les points de ralliement d’une génération. Se mêlent rapidement aux soirées fils de bonne famille et ceux qui sont déjà des «people» : Jean Paul Gaultier, les Rita Mitsouko, le créateur Azzedine Alaïa... Porté par la création de nouvelles radios - et notamment de Radio Nova - et le bouche à oreille, le hip hop étend finalement son emprise sur la capitale et la France. »
Fabien Rivière

Facebook de Mouvement. (contient une riche galerie de photos)

LIVRE 
Mouvement. Du terrain vague au dance floor, 1984-89
Images de Yoshi Omori, Textes de Marc Boudet et Jay One Ramier 
Rédaction Stéphane Rançon, Traduction de Tristan Stansbury et Anthony Ghilas 
Conception Graphique de François Brochenin 
Sur une idée originale de Marc Boudet et Jay One Rami
Edité par LO/A Edition, Prix : 35 €. En savoir +
Livre broché, 220 × 305 mm, 192 pages, Fr/Engl, 150 images ISBN : 978-2-37192-001-9
Date de Publication : Mai 2014

EXPOSITION 
Mouvement. Du terrain vague au dance floor, 1984-89
Commissaire d'exposition Fabien Hulin 
Jusqu'au 5 septembre 2014, 14h-19h, du mardi au samedi, GRATUIT. En savoir +
Galerie Celal 45 rue St Honoré 75001 Paris. M° Châtelet Les Halles. Tél : 01 40 26 56 35

VUES DE L'EXPOSITION 
Photos Fabien Rivière pour Espaces Magnétiques    

mercredi 30 juillet 2014

Danse : Prix du Syndicat de la critique 2013/2014

À la fin de chaque saison, le Syndicat professionnel de la critique de théâtre, de musique et de danse — auquel nous n'appartenons pas — distribue ses Prix de la critique. Le palmarès 2013/2014 a été dévoilé. Il nous semble pertinent.
Fabien Rivière

DANSE :
GRAND PRIX : « D’APRÈS UNE HISTOIRE VRAIE » de Christian Rizzo (Festival d’Avignon, Théâtre de la Ville - Paris). Photo Christophe Agostinis

PERSONNALITÉ CHORÉGRAPHIQUE DE L’ANNÉE : DAVE St.PIERRE pour ce mélange de joyeuse liberté et d’intelligence gestuelle parfois irrévérencieuse qu’il apporte à la danse contemporaine. Photo Facebook de Dave St-Pierre

MEILLEUR LIVRE SUR LA DANSE : « PINA » de Walter Vogel (L’Arche Éditeur).

lundi 28 juillet 2014

L’Atelier de Paris - Carolyn Carlson deviendra, en janvier 2015, un Centre de Développement Chorégraphique (CDC)


À l'origine, en 2009, la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) d'Île-de-France décide d'associer quatre lieux dédiés (en tout ou partie) à la danse à Paris en un Centre de Développement Chorégraphique (CDC) Paris réseau, en préfiguration, comprenant le studio Le Regard du Cygne (20° arrondissement), Micadanses (4°), l'Étoile du Nord (18°) et l'Atelier de Paris - Carolyn Carlson (12°, à la Cartoucherie). 

Cinq ans plus tard ce projet tombe à l'eau, au sens où le regroupement en une structure ne fonctionne pas. Micadanses aurait bien voulu récupérer le label, mais c'est l'Atelier de Paris qui le gagne. 

Une question continue d'agiter les CDC : la direction d'un CDC doit-elle être réservée à une personne qui n'est pas un/e artiste (ce qui est le cas des 9 existants) ? "Mieux" (façon de parler) : Faut-il interdire à un artiste de créer pendant qu'il dirige un CDC (comme cela a été le cas pour le danseur et chorégraphe Fabrice Dugied co-responsable avec Amy Swanson du studio Le Regard du Cygne, qui s'est plié à cette contrainte) ? Si un artiste dirigeant un CDC ne peut pas se programmer dans son lieu, son travail peut-il être présenté dans un autre CDC ? Bref, que disent les textes, ont-ils raison de le dire et quelle est la bonne lecture des textes ? Quoiqu'il en soit, l'Atelier de Paris - Carolyn Carlson, fondée par cette dernière en 1999 (« direction artistique fondatrice »), qui porte son nom, dont elle est « présidente d'honneur » du conseil d'administration et où elle conserve la « direction artistique », est "dirigé" par Anne Sauvage (au sens de « direction générale »). 
Fabien Rivière


Extraits du site de l'Atelier de Paris - Carolyn Carlson, Capture d'écran Espaces Magnétiques, le 28/07/2014

Ludovic, tétraplégique

Ludovic Konstantinow, Photo Camille Bordenet

Par Camille Bordenet, Le Monde.fr, 24 juillet 2014.
Pour son premier appartement seul, Ludovic Konstantinow, 31 ans, dont 16 années de fauteuil roulant pour tétraplégie, a choisi une vue sur la Méditerranée. Cette mer qui lui a pourtant volé l'usage de ses jambes, ses mains et une partie de ses bras, un jour de juin 1998, alors qu'il s'amusait à plonger avec son petit frère du haut d'une digue de la plage du Prado. Le dernier saut aura été fatal. Sa tête cogne le fond, ses 5e et 6e cervicales sont brisées, il ne peut plus bouger. C'est son frère qui alerte les secours.   > SUITE

Festival d'Avignon In - Soutien aux intermittents - "Henry VI" : Cri Silencieux

Henry VI, de Thomas Jolly (durée : 18 heures), a été donné à la Fabrica les 21, 24 et 26 juillet 2014. En savoir +

Livre de photos - Carel van Hees (Pays-Bas) Resistance. Living with AIDS

Paru en 1995. Photographe Carel van Hees, Auteur Mischa Cohen. Bilingue anglais - néerlandais. Éditeur Stichting [Fondation] Aids Fonds site (Amsterdam, Pays-Bas).

dimanche 27 juillet 2014

Avis de tempête sur la culture en Allemagne


« Alors que les intermittents français s'inquiètent de la réforme de leur statut, en Allemagne le monde de la culture s'alarme également. Le directeur du théâtre de Manheim a pris sa plume pour écrire une lettre ouverte. Il exprime l'angoisse des créateurs de spectacles vivants face à l'objectif imposé aux municipalité de ne plus être endettées du tout d'ici 2020. Or la culture en Allemagne dépend de l'argent public, et beaucoup d'artistes craignent qu'elle ne soit sacrifiée sur l'autel de la vertu financière. Le reportage Nathalie Daïber. »

Lettre du Collectif des salariés du festival IN d'Avignon à François Hollande


Avignon, le 24 juillet 2014

Monsieur François Hollande,

Nous sommes le collectif des salariés du festival IN d'Avignon.

Nous sommes artistes, techniciens, chargés de production, de communication, de billetterie, secrétaires, ouvreurs, nous sommes en CDD, en CDI, intermittents, intérimaires, vacataires et nous sommes donc représentatifs, à tous ces titres, d'une grande partie des travailleurs français.

Nous vous écrivons cette lettre aujourd'hui car vous et votre gouvernement nous mettez à l'agonie.

Le 14 janvier 2014, vous avez déclaré «Ce n'est pas à un moment de chômage élevé qu'il faut réduire les droits des chômeurs».

Une phrase parmi tant d'autres, une promesse de plus qui nous a fait croire que le respect de la personne et des droits sociaux fondamentaux faisait encore partie de vos priorités.

Malheureusement, votre gouvernement a agréé le 26 juin une réforme de l'assurance chômage proposée par des partenaires sociaux non représentatifs et n'ayant pas pour volonté de maintenir et de renforcer la solidarité interprofessionnelle.

Cette réforme, malgré les maigres propositions que vous nous avez faites dans l'espoir de nous contenter, n'est rien de plus qu'un cadeau fait au MEDEF, qui a obtenu un peu plus de liberté pour que les grandes entreprises s'enrichissent d'avantage pendant que les travailleurs peinent à vivre décemment et perdent les droits qui permettent à l'être humain de conserver sa dignité.

Nous vous parlons des 6 chômeurs sur 10 qui ne sont pas indemnisés.

Nous vous parlons d'amoureux de la culture qui sont prêts à sacrifier leurs spectacles et se mettre en péril pour vous atteindre, nous vous parlons de pères et de mères de famille qui ne peuvent pas s'arrêter de travailler, mais pensent à entamer une grève de la faim pour être enfin écoutés.

Nous vous parlons de l'injustice sociale qui a poussé le monde du spectacle à prendre le flambeau de la révolte dans le but que vous, Président de la République élu par le peuple, respectiez l'engagement qui était le votre au moment de l'élection présidentielle.

Vous employez suffisamment d'experts pour connaître aujourd'hui les ravages que ce nouveau protocole occasionnera très rapidement sur des millions de personnes.

Mais il n'est pas trop tard, il n'est jamais trop tard!

Des artistes d'autres pays d'Europe ont entendu notre combat et nous demandent de les aider à faire valoir les même idées sociales dans leur pays afin que les propositions justes que nous défendons servent d'exemple à leurs gouvernements.

Monsieur François Hollande, nous vous proposons aujourd'hui d'avoir le courage d'être le porte-parole de la justice sociale pour toute l'Europe.

Vous pourrez même expliquer à ceux qui ne pensent que par la finance, que la culture et la solidarité sont des moyens de lutter contre la crise, à travers les retombées économiques qu'elles engendrent.

Ne nous décevez pas une fois de plus et saisissez cette occasion de redonner à votre Parti socialiste, dont vous êtes actuellement le fossoyeur, le vrai sens du mot «socialisme».

Toutes nos tentatives pour ouvrir les yeux des membres de votre gouvernement ont échoué jusqu'à présent, vous êtes la seule personne à pouvoir rétablir la vérité.

Respectez-nous, respectez-vous, donnons l'exemple.

Respectueusement,

Le collectif du Festival IN d'Avignon