vendredi 15 juin 2012

Tunisie : le cheikh Houcine Laâbidi appelle au meurtre d'artistes

« Cheikh Houcine Laâbidi (cf. photo à droite), Imam de l'institution multiséculaire de la mosquée Zitouna [à Tunis] et président de sa commission générale a accusé, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux depuis deux jours, les artistes d’Al Ebdellia - dont les oeuvres ont déclenchées les émeutes salafistes - de mécréance.

Lors d’un prêche à la mosquée Zitouna, le Cheikh a indiqué que « les œuvres exposées par les artistes d’Al Ebdillia constituent une violation de la religion et du symbole de l’Islam et une atteinte à l’honneur du prophète ». Cette vidéo en date du jeudi 14 juin 2012, contient une incitation explicite au meurtre contre les artistes d’Al Ebdellia. En effet, selon Houcine Laâbidi celui qui offense le sacré doit être exécuté selon la chariaa : « Celui qui a fait çà est un mécréant selon les textes explicites,  son sang doit être versé et il doit être exécuté », cette dernière phrase a été répétée par le Cheikh à trois reprises et à haute voix. »

« En réponse à ces appels au meurtre, le ministère des Affaires Religieuses a déclaré que le Cheikh sera déchu de son poste. Le conseiller du ministre des Affaires Religieuses, Ali Lafi a indique que l’imam de la Zitouna sera interdit de prêche dans toutes les mosquées tunisiennes.

Il a ajouté que les déclarations du Cheikh Houcine Laâbidi sont « irresponsables et passibles de poursuites judicaires ». Ali Lafi a souligné que le ministère des Affaires Religieuses va prendre les mesures nécessaires concernant les prédicateurs en charge de l’Imamat des mosquées. » (source : ici)


NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ
Manifestation de soutien à la Liberté d'expression en Tunisie

jeudi 14 juin 2012

Manifestation de soutien à la Liberté d'expression en Tunisie + Situation des artistes en Tunisie

« Celui qui insulte le prophète doit être tué même s'il s'excuse, c'est une règle de l'Islam » (al-Khatib al-Idrissi, chef des salafistes tunisiens; en savoir +). 
SOURCEAmbiance délétère en Tunisie après la vague d'émeutes, Isabelle Mandraud, Le Monde, 14 juin 2012, cf. plus bas.
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APPEL DES ASSOCIATIONS DÉMOCRATIQUES ET ORGANISATIONS POLITIQUES TUNISIENNES
VENDREDI 15 JUIN 2012 A PARTIR DE 18H30
Prés de L'AMBASSADE DE TUNISIE (ici)
PLACE André TARDIEU -  Sortie du MÉTRO ST. FRANÇOIS XAVIER (ligne 13) [7°ardt.]
POUR L’ARRÊT DES EXACTIONS DES SALAFISTES ET DES NERVIS ET CONTRE LES MENACES EXERCÉES SUR LES LIBERTÉS EN TUNISIE
POUR LA DÉFENSE DES LIBERTÉS INDIVIDUELLES
CONTRE LA GUERRE DE RELIGION IMPOSÉE PAR LES SALAFISTES

Paris le 13 juin 2012,

Les associations et organisations politiques démocratiques tunisiennes en France, appellent à un rassemblement, prés de l’Ambassade de Tunisie pour condamner les violences perpétrées simultanément, ces deux derniers jours, par des nervis et des groupes extrémistes religieux.

Après avoir sévi ces derniers temps, entre autres, contre les journalistes, les intellectuels, syndicalistes, les enseignants, les militants démocrates et les artistes, les salafistes et les nervis ont détruit et lacéré des œuvres d’art, jugées blasphématoires, lors d’une exposition intitulée « le Printemps des Arts » au palais d’Abdellia, à la Marsa. 

Les violences se sont ensuite propagées, dans les quartiers populaires de la ville de Tunis : Intilaka, Ettadhamen et Essijoumi, ainsi que dans les villes de la banlieue nord : La Marsa, Carthage et le Kram, semant la panique et le désarroi durant la nuit. Elles ont également atteint les gouvernorats de Jendouba, Sousse, Monastir et Tatouine. Suite à quoi, un couvre-feu nocturne a été institué à Tunis et dans quatre régions.

Ces groupes se sont aussi attaqués au Tribunal de Tunis à Essejoumi, où ils ont incendié le bureau du procureur. A Jendouba, ville du nord-ouest tunisien, des groupes salafistes ont incendié le siège régional du syndicat U.G.T.T. (Union Générale Tunisienne du Travail) et les sièges de trois partis politiques : le parti communiste des ouvriers de Tunisie, le mouvement des patriotes démocrates et le parti républicain. Il faut rappeler que les groupes salafistes accompagnés de casseurs, ont déjà attaqué à Jendouba plusieurs locaux de la police et des débits de boissons alcoolisées. Ces groupes bénéficient depuis plusieurs mois, d’une réelle impunité, et ce malgré la gravité de leurs actes.

Les signataires de cet appel dénoncent ces actes graves, attentatoires aux libertés et à la démocratie qui surviennent après l'appel, relayé par des chefs salafistes tunisiens, du chef d'Al-Qaïda, Aymen Adhawahiri, au soulèvement des Tunisiens pour l’instauration de la Charia en Tunisie.

Ils condamnent ceux qui appellent à l’affrontement religieux et qui utilisent illégalement les mosquées comme bases arrière, pour propager leurs discours haineux.

Les signataires exigent du gouvernement, la prise de mesures urgentes, pour neutraliser ces semeurs de troubles, violents et intolérants, qu'ils soient d’ailleurs, salafistes ou casseurs au service des contre-révolutionnaires, et qui s’attaquent à tous ce qui ne partagent pas leurs convictions fascistes.

Nous mettons en garde le gouvernement contre la poursuite de ces violences organisées par des salafistes et des nervis, et lui rappelons qu’il est le garant de la sécurité de toutes les personnes et les biens. 

Les signataires refusent que la Tunisie devienne un champ de bataille, ce qui aurait des conséquences désastreuses pour le développement économique et réaffirment la nécessaire ouverture de notre pays, au reste du monde.

Les signataires appellent les démocrates et les défenseurs des droits de l’homme tunisiens de Tunisie ou à l'Étranger, ainsi que nos amis Maghrébins et Machrequins, Français et Européens qui se sont mobilisés avec nous pour chasser le dictateur Ben Ali, à se mobiliser encore une fois, pour la défense de la tolérance, des libertés et de la démocratie en Tunisie. 

Cette mobilisation est urgente, pour contrecarrer les violences des salafistes, des casseurs et de leurs commanditaires et pour défendre les libertés ; de création, de croyance et d’expression, de presse, syndicale et associative.

POUR L’ARRET DE LA VIOLENCE DES SALAFISTES ET DES NERVIS EN TUNISIE
POUR LE RESPECT DES LIBERTÉS ET DES DROITS DE L’HOMME EN TUNISIE
POUR LES OBJECTIFS DE LA RÉVOLUTION : DIGNITÉ, TRAVAIL ET LIBERTÉ

Premiers signataires : A.D.T.F. – A.I.D.D.A. – A.T.N.F. – Collectif 3C – C.R.L.D.H.T. – Ettakatol / France – F.T.C.R. – Filigrane – M.C.T.F. – P.C.O.T. – Parti Républicain – R.E.M.C.C. – U.T.A.C. – U.T.I.T. – Vérité pour Farhat Hached
Et le soutien des
Associations : A.C.O.R.T. – A.M.F. – C.E.D.E.T.I.M. – E.M.C.E.M.O. / pays bas – F.C.M.A. – Le Manifeste des Libertés – Na'oura / Bruxelles – R.E.M.D.H. – SOS Migrants / Bruxelles
Syndicats : C.F.D.T. – Force Ouvrière – Union syndicale Solidaires.
Partis : E.E.L.V. – F.A.S.E. – N.P.A. – P.C.F. – P.G.

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ON PEUT LIRE 
Une exposition d'art contemporain à l'origine des heurts à Tunis ? + VIDÉO & PHOTOS, Priscille Lafitte (texte), France24, 14 juin 2012. ICI 
Ambiance délétère en Tunisie après la vague d'émeutes
, Isabelle Mandraud, Le Monde, 14 juin 2012. http://occam.over-blog.com/ 
Couvre-feu en Tunisie, secouée par des émeutes, Isabelle Mandraud, Le Monde, 14 juin 2012. ICI  
Facebook du Printemps des Arts FAIR - Tunis
Le manifeste des 70, Tunis, le 1er juin 2012, Tunisie. ICI

Enquête sur la radicalisation des salafistes tunisiens, Isabelle Mandraud, Le Monde, 21 mars 2012. ICI
PHOTOS L'exposition artistique à l'origine des émeutes, Isabelle Mandraud et le photographe Nicolas Fauqué, Le Monde, 14 juin 2012. ICI

Œuvre lacérée de Mohamed Ben Slama
Les salafistes tissent leur toile dans une Tunisie affaiblie, Élodie Auffray, Libération, 12 juin 2012. ICI 
Contre les salafistes, les artistes tunisiens ripostent, non signé, Libération - Next, 15 juin 2012. ICI
Les « mécréants » tunisiens  se mobilisent, Marie-Christine Vernay, Libération - Next, 17 juin 2012. ICI

L'art tunisien, sacre et massacre, Elodie Auffray, Libération - Next, 21 juin 2012. ICI
« Le repli identitaire est maintenant à son apothéose » INTERVIEW d'Héla Ammar, plasticienne, Elodie Auffray, Libération - Next, 21 juin 2012ICI
« Un besoin de pédagogie » INTERVIEW d'Anouar Trabelsi, président de l'Observatoire des libertés et des politiques culturelles,  Elodie Auffray, Libération - Next, 21 juin 2012. ICI
Repères Salafismes, non signé, Libération, 21 juin 2012. ICI
Tunisie : artistes en dangerClaire Moulène, LesInrocks.com, 22 juin 2012. ICI


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Source : site de l'ambassade de France en Tunisie, le 14 juin 2012

mercredi 13 juin 2012

(1) Fête de la danse : Intelligences des danseurs Magali Duclos, Guillaume Chan Ton et Steven Valade (Cie Käfig - Mourad Merzouki)

Lors de la Fête de la danse (site) ce dimanche 3 juin à Paris, le Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne - Compagnie Käfig que dirige Mourad Merzouki a proposé L'Adaptéune carte blanche aux interprètes avec Magali Duclos, Guillaume Chan Ton et Steven Valade. Il s'agit de remarquables soli accompagnés de musique électronique, notamment Björk. On pourrait parler de hip hop contemporain ou de danse contemporaine hip hop.
Au pied du cinéma UGC de Bercy Village (12°), le public est nombreux et très attentif.

    PHOTOS Fabien Rivière pour Espaces Magnétiques ⓒ     

      Magali Duclos    

  Guillaume Chan Tron   par Caroline Paux   

   Steven Valade   

Le regard de Mouvance d'Arts sur Steven Valade  

    Après coup   
À l'issue de la représentation, nous avons voulu réaliser un portrait de près de chaque interprète. Pour Magali Duclos nous avons capté une rencontre avec une maman et son bébé. Pour Steven Valade et Guillaume Chan Ton, nous choisissons l'espace de la prise de vue, en décalant un peu l'axe (vers le pilier sobre de béton blanc ou la colonne d'un orange chaud et doux). Le visage bronzé et chaleureux de Steven Valade se métamorphose. Guillaume Chan Ton enlève ses élégantes lunettes.