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lundi 7 juin 2021

Quel est l'« A D-N » de Régine Chopinot ?

A D-N, de Régine Chopinot, Photo Vincent Lappartient  

J'ai découvert la nouvelle création de Régine Chopinot, A D-N, à la MC93 – maison de la culture de Seine-Saint-Denis, à Bobigny (93), où elle est en « résidence longue durée de 3 années » (2019 - 2021). Elle définit cette pièce comme « un petit attelage, un petit véhicule ». Ses nombreux voyages, entre 2009 et 2018, dans le Pacifique, ont changé son regard et sa pratique de l'art, et de la vie. Elle explique : « J’apprends à travailler avec la valeur intrinsèque des personnes, des gens. Sans décor, sans costume, sans technique, mon fonctionnement de création se simplifie et s’allège radicalement. » 

Sur le plateau, trois femmes surgissent d'une nuit profonde. Elles s'approchent doucement du public, se tenant par la main. Dans cette scène d'ouverture, elles demeureront au bord du plateau, dans le silence, fermant les yeux une partie du temps. Ces femmes, habillées de noir massivement, semblent sorties d'un film muet en noir et blanc. Elles se nomment Prunelle Bry, Phia Ménard, et Régine Chopinot. 

Puis, l'immensité de l'espace est dévoilé. Excellement éclairé par Sallahdyn Khatir. Sol sombre, qui suggère cependant la surface de l'océan, balayé par une légère brise, et la matérialité de l'eau. Tout au fond, très loin, très très loin, immobile, debout, comme posée sur le banc de sable d'un archipel, Régine Chopinot, comme perdue, éperdue. Comme si la mort rodait, et attendait de pouvoir submerger sa proie. Les deux autres femmes marchent, magnifiquement. 

La chorégraphe avance vers nous lentement. Visage grave. Long cheveux noirs tirés en arrière en chignon. On songe à Martha Graham, où se mélange la prêtresse, la sagesse, et l'ogresse ? La gestuelle est précise et épurée, organique. 

Assis à droite du plateau, le guitariste rock, Nico Morcillo, joue avec calme, puis va monter en intensité. On se dit qu'il est le lien à la vie, qui demeure. Pour combien de temps, on ne sait pas.

La durée annoncée de la proposition est de 50 minutes. On croit alors découvrir ce qui serait la dernière scène. Qui durerait ainsi 10 minutes. Une rupture, à la fois sonore et énergétique. De la musique électro tonique, et de la joie. Comme si la vie reprenait vraiment, ou disons peut-être seulement, la vie urbaine, loin des îles et des archipels. Très belle fin. En fait non, la pièce se poursuit encore 13 minutes, revenant à la thématique initiale, faite d'étendues terrestres et maritimes sauvages. On pensait que Régine Chopinot revenait parmi nous. Non, son esprit est désormais là-bas, à jamais
Fabien Rivière
A D-Nde Régine Chopinotà la MC93 – maison de la culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny (93), du samedi 4 au dimanche 5 juin 2021. Site 

samedi 6 juin 2020

Grace à Lise Brunel, écoutez Nikolais, Descombey, Blaska, Cunningham, Ailey, Lefèvre, Azagury, Reynaud, Waehner, Childs, Cage, Sutton, Yano, Bagouet, Chopinot, de Groat, Piollet et Guizerix !

Lise Brunel, Photo DR

La médiathèque du Centre national de la danse à Pantin (93), vient de mettre en ligne une série d'interviews réalisées entre 1969 et 1983 par la journaliste de danse indépendante Lise Brunel (1922 - 2011, notre hommage). De quoi se réjouir. 
Fabien Rivière

INTERVIEWS DE : 

Alwin Nikolais — juin 1969  

Michel Descombey — octobre 1969

Félix Blaska — mars 1970

Merce Cunningham — juin 1970 

Alvin Ailey — novembre 1970 

Brigitte Lefèvre  ca février 1972

Odile Azagury et Anne-Marie Reynaud — 1976

Karin Waehner — avril 1977

Lucinda Childs — janvier 1978

John Cage — 1979

Sheryl Sutton — novembre 1979

Hideyuki Yano — 1980

Dominique Bagouet — 1982

Régine Chopinot — 1982

Andy de Groat, Wilfride Piollet et Jean Guizerix — 1er avril 1983