samedi 11 juillet 2015

Pietragalla à Bagnolet : sommée de partir, elle reste








Vue des locaux occupés par la compagnie de Marie-Claude Pietragalla à Bagnolet (93) 

Le Parisien, 10 juillet 2015

Le mépris affiché par Marie-Claude Pietragalla et son compagnon, Julien Derouault, excède au plus haut point les habitants des Coutures à Bagnolet [commune limitrophe de l'Est de Paris]. Car les exigences de ces danseurs pèsent directement sur la qualité de la scolarité des enfants du quartier. « Qu’elle parte tout de suite! », lance une maman. La danseuse étoile et son compagnon sont aujourd’hui sous le coup d’une mise en demeure de la mairie de quitter les lieux au plus tard le 15 juillet 2015. Depuis 2010, la danseuse étoile et le chorégraphe, Julien Derouault, louent à la ville un local de 380 m2 pour la somme dérisoire de 1 000 €par mois. Par courrier du 28 janvier, la ville qui a besoin des lieux pour agrandir le groupe scolaire Jules-Ferry voisin a fait connaître au couple son souhait de récupérer les locaux, d’autant que la convention d’occupation précaire était arrivée à échéance le 7 septembre 2014. La compagnie devait avoir quitté les lieux au plus tard le 1er juillet. 

(...) la star a répondu par voix d’avocat, réclamant à la commune, qui plus est surendettée, le versement d’une indemnité de 140 000 € pour finalement revoir sa copie et abaisser la note à 45 000 €. > SUITE

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Dans La Provence du 7 juillet 2015 (ici), on trouve une interview de Marie-Claude Pietragalla concernant le solo qu'elle représente au Festival d'Avignon Off, avec ce passage :
Une question plus matérielle : la nouvelle municipalité PS de Bagnolet a décidé de ne pas renouveler votre bail. Où sera abritée votre compagnie ?
Marie-Claude Pietragalla : Mes conseils sont saisis du dossier. Ça a été très brutal. C'est en effet le choix politique du nouveau maire de Bagnolet (suite à une pétition des parents d'élèves de l'école voisine, qui réclament la restitution des locaux, NDLR). C'est d'autant plus incompréhensible que notre lieu fonctionne sans subvention municipale. Nous avons investi beaucoup d'argent personnel pour aménager ces studios. Cette Ville met à mal une entreprise culturelle en lançant un ultimatum : des danseurs, techniciens, professeurs viennent y travailler. Malheureusement, je ne suis pas dans les rouages politiques. Mais je m'interroge. C'est symptomatique d'une époque qui maltraite les artistes.
Et la réponse suivante d'une lectrice :
Madame Pietragalla pervertit un peu la réalité quand elle évoque un "choix politique" pour son départ de Bagnolet. Les locaux qu'elle y occupe avaient été préemptés dès 2004 pour bénéficier au groupe scolaire Jules Ferry adjacent.
L'ancienne municipalité PC, que Mme Pietragalla a soutenue lors d'une campagne électorale, les lui a loués en 2011 au titre d'une convention précaire et pour 1000 euros par mois, en attendant qu'elle construise le siège de sa compagnie à Bagnolet.
Curieusement, il n'a plus jamais été question de cette construction et Madame Pietragalla bénéficie donc depuis des années de 450 m² pour un prix défiant toute concurrence. Elle sous-loue par ailleurs ces locaux, ce que ce type de contrat interdit, et n'a jamais rien proposé aux enfants du quartier des Coutures, dont beaucoup viennent de milieux modestes.
Le maire actuel, Tony di Martino, s'est engagé durant sa campagne à ce que ces locaux bénéficient aux enfants de l'école, comme c'était prévu initialement. En novembre dernier, nous, parents d'élèves lui avons rappelé cette promesse, l'école débordant de partout. La municipalité a par la suite laissé six mois à Madame Pietragalla pour déménager au 1er juillet.
Ce qui à ce jour, n'est toujours pas fait.... Au détriment des enfants qui ne pourront probablement pas bénéficier de ces espaces à la rentrée. Mme Pietragalla gère une entreprise privée qui occupe à un prix dérisoire des espaces publics. Mais elle n'hésite pas à faire un chantage financier à la mairie qui, selon elle, devrait financer son départ. Elle ne manque pas d'air. Verena von Derschau

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