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mercredi 21 mai 2025

Biennale de la danse de Lyon 2025 : "Populaire"

Conférence de presse parisienne de la Biennale de la danse de Lyon 2025, (de g. à d.) Laurent Bayle
(Pdt, Conseil d'administration, Biennale de Lyon), Sabine Longin (Direction générale, 
Biennale de Lyon),
Rachida Dati, Tiago Guedes (Direction artistique, Biennale de la danse de Lyon),
Marianne Feder (Adjointe à la programmation), Photo Fabien Rivière
 

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— Par Fabien Rivière 

La question, importante, est venue, in extremis, par un journaliste, à la toute fin de la conférence de presse parisienne de la Biennale de la danse de Lyon, organisée exceptionnellement cette année dans les murs du Ministère de la Culture, en présence de la Ministre de la Culture Rachida Dati : comment a évolué votre budget depuis la précédente édition ? Il est passé de 6,2 millions d'euros en 2023 à 6 millions d'euros cette année, soit une baisse de 200.000 €, ce n'est pas rien, ou - 3,2 %,  sans tenir compte de l'inflation (2 % en 2024). La réponse à cette situation était donnée au tout début, mine de rien, en exposant les collaborations prestigieuses pour compenser cette baisse, avec de nouveaux partenaires, inattendus : le programme BRASIL AGORA ! - Vibrations chorégraphiques du Brésil contemporain, organisé dans le cadre de la saison Brésil - France 2025 (soutien à huit chorégraphes et collectifs), le Centre Pompidou à Paris, qui va fermer en septembre pendant 5 ans jusqu'en 2030 (soutien à 3 femmes chorégraphes : Eszter Salamon, Dorothée Munyaneza et Gisèle Vienne), et enfin le Festival d'Automne à Paris (programme Tânia Carvalho - Pierre Boulez). 

Juste avant la conférence de presse de la Biennale de la danse de Lyon, Photo Fabien Rivière

Concrètement, s'il y a plus de lieux qui présentent des pièces (57 cette année contre 51 lors de la précédente édition en 2023, + 11,8 %), il y a moins de spectacles proposés (40 contre 48 en 2023, - 16,7 %), moins de représentations (135 contre 181 en 2023, - 25,4 %) et moins d'artistes présents (500 contre 875 en 2023, - 43 %). Les ressources de la Biennale proviennent à 50 % de fonds publics et à 50 % de fonds privés.  

La ministre a ouvert la rencontre, dans une intervention investie de 7 minutes. Elle affirmera que la Biennale de danse de Lyon « n'est pas pour les initiés », qu'elle est « populaire », que la danse est « la deuxième pratique amateur du pays après le football », et que « les contraintes budgétaires pèsent sur tout le monde ». Sur les travailleurs en effet, mais pas vraiment sur les plus riches, affirmerait un économiste, évoquant notamment la fraude fiscale et l'optimisation fiscale. Poursuivant : il s'agit de « se réapproprier son corps et l'espace public »« La danse est un langage universel », c'est « un bien commun »« Une Biennale réussie, c'est quand y'en a partout [au sens de visible dans toute la ville] ». Il s'agit de « faire réfléchir, penser le monde qui nous entoure ». La Biennale, « c'est une véritable réussite populaire. » 

Escalier d'accès à la conférence de presse, Photo Fabien Rivière

CHIFFRES 

La Biennale de danse de Lyon se déroule donc du samedi 6 au dimanche 28 septembre 2025 (soit 23 jours) et en région jusqu'au 17 octobre 2025.

À travers 40 spectacles (48 en 2023, - 16,7 %)  — 
135 représentations (181 en 2023, - 25,4 %)  —
58 chorégraphes — 
500 artistes (875 en 2023, - 43 %)  —
24 créations et premières en France (21 en 2023, + 12,5 %)  — 
14 pays — 
57 lieux (51 en 2023, + 11,8 %) dans 28 villes de la métropole de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes  — 


                                                      

La Biennale de la danse de Lyon s'organise autour de : 

LE DÉFILÉ (7 sept.)  —  élaboré par 8 chorégraphes
CRÉATIONS  —  
DIFFUSION  —  
DANSE DANS L'ESPACE PUBLIC (gratuit) — 
CLUB BINGO (2° éd., 6>27 sept., 13 soirées) — 
FORUM * (nouveau, 17>21 sept., gratuit) — 
5 curateurs-curatrices (Brésil, Australie, États-Unis, Mozambique, Taiwan) invitent chacun un artiste ou collectif
FOCUS DANSE (9° éd., 16>20 sept.) — 12 spectacles en 5 jours
RENCONTRES ET RDV PROS (9>27 sept.) 
FORMATIONS Artistes (8>27 sept.) 
PROJETS PARTICIPATIFS 
À TOI ! (parcours offert à 17 jeunes de 14 à 16 ans) 
L'ÉDUCATION ARTISTIQUE ET CULTURELLE 
SCOLAIRES ET GROUPES 
EN FAMILLE 
EXPOSITION Eszter Salamon

                                                     

LES SPECTACLES EN SALLES
À VOIR   À DÉCOUVRIR   PEUT-ÊTRE 

CRÉATIONS 
Lia Rodrigues (Brésil) Borda 
Eszter Salamon Landscaping 
Ballet de l'Opéra de Lyon (Anne Terese De Keersmaeker La Nuit transfigurée (2014), Mercedes Dassy Deepstaria Bienvenue (2020), Katerina Andreou We Need Silence)  
Andréa Givanovitch (France) Leather Better  
Alejandro Ahmed - Grupo Cena 11 Eu não sou só eu em mim [Il n'y a pas que moi en moi]
Original Bomber Crew (Brésil) VAPOR : Ocupação Infiltrável 
Miet Warlop (Belgique)  INHALE DELIRIUM EXHALE 
Dalila Belaza (France) ORAGE Notre article > La danse noire de Dalila Belaza
Christian Rizzo (France)  à l'ombre d'un vaste détail, hors tempête 
Jan Martens (Belgique)  THE DOG DAYS ARE OVER 2.0
Nina Laisné - François Chaignaud - Nadia Larcher  Último Helecho  
Collectif ÈS - CCNO Centre chorégraphique national d'Orléans  About Lambada 
Marco da Silva Ferreira (Portugal) F*cking Future 
Davi Pontes & Wallace Ferreira (Brésil)  Repertório N.2 
Aina Alegre - CCN de Grenoble FUGACES  Notre article > Aina Alegre célèbre Carmen Amaya
Emmanuel Eggermont  Open my chest and place our tomorrows inside
Julien Fournet L'Enfance majeure 
Dresden Frankfurt Dance Company - William Forsythe Undertainment + Ioannis Mandafounis Lisa
Dorothée Munyaneza  Myriade
Collectif A/R    Dancing
Philippe Decouflé  Entre-temps 
Feeling First (Mounia Nassanger + Battle + Slam) Notre article Mounia Nassangar
Tânia Carvalho - CNSMD* Lyon + Paris Tout n'est pas visible, tout n'est pas audible (Pierre Boulez) *Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon + Paris 

DIFFUSION 
Eszter Salamon MONUMENT 0.10 : The Living Monument 
Gisèle Vienne (France) Crowd
Mercedes Dassy (Belgique)  Spongebabe in L.A (4 Love & Anxiety)
Simon Le Borgne  Ad Libitum  Notre article > Festival Excentrique : Simon Le Borgne
Marco de Silva Ferreira - Collection tout-terrain - CCN de Normandie 
Yuval Pick (France)  Into the Silence
Idio Chichava (Mozambique) Vagabundus 
Calixto Neto & Luiz de Abreu  O Samba do Crioulo doido 
Leïla Ka (France)  Maldonne 

dimanche 9 mars 2025

La Biennale de danse du Val-de-Marne célèbre les imaginaires de la nuit

Affiche de l'édition 2025 de la Biennale de danse du Val-de-Marne

— Par Fabien Rivière 

La Biennale de danse du Val-de-Marne, dans ce département limitrophe du sud de Paris, va fêter pendant un mois sa 23° édition, du 12 mars au 11 avril, célébrant « les imaginaires de la nuit» La nuit de la douceur ou de l'agitation, de la poésie, des rêves et de l'imagination. Soit 27 chorégraphes proposés dans 25 lieux. 

Il s'agit aussi de mêler danse contemporaine et danses populaires, autour de cinq « constellations. »

Des nuits flamenca avec :
— Aina Alegre (qui propose FUGACES),
— Dominique Brun et François Chaignaud (Un Boléro
— Israel Galván (Solo), 
— María del Mar Suárez/La Chachi (Taranto Aleatorio), 
— Pol Jiménez (Lo Faunal
— Fernando López Rodríguez (Flamenco queer). 

Des nuits des étoiles montantes, « un parcours à la rencontre de créatrices et d’œuvres prometteuses » : 
— Dalila Belaza (Orage)
— le Collectif ÈS (About Lambada et LOTO3000
— Eisa Jocson (née aux Philippines) et Venuri Perera (Sri Lanka, vit à Amsterdam) (Magic Maids)
— Tatiana Julien (En fanfaaare !
— Soa Ratsifandrihana (franco-malgache) (Fampitaha, fampita, fampitàna)

Des nuits afro« Un voyage musical et chorégraphique de Maputo [capitale du Mozambique] à Kinshasa [capitale de la République Démocratique du Congo] » : 
— Idio Chichava (Mozambique) (Vejo Anjos que atravessam o sol na minha sala [en français, Je vois des anges traverser le soleil dans mon salon])
— Supa Rich Kids / Oulouy (Afrikan Party
— Alain Platel, Fabrizio Cassol et Rodriguez Vangama (Coup Fatal). 

Des nuits catalanes, : 
Aina Alegre (FUGACES)
— Guillem Mont de Palol (La danse de Vitry)
— Pol Jiménez (Lo Faunal)
— Supa Rich Kids / Oulouy (Afrikan Party)

Ajoutons une constellation, celle des Explorateurs-trices :
Fabrice Lambert (RENVERSE)
— Gaëlle Bourges (La petite soldate
— Paradox-Sal (groupe de house dance exclusivement féminin, 16 danseuses) (Woman)
— Tom Cassani (Iterations
— Ayelen Parolin (Zonder)
— La Chachi (Taranto Aleatorio)
— Nacera Belaza (La nuée)
— François Chaignaud (Récital) 
— Massimo Fusco (Corps Sonores Juniors
Fabrice Lambert, RENVERSE, photo Alain Julien 
Idio Chichava, Vejo Anjos que atravessam o sol na minha sala, Photo Mariano Silva
Aina Alegre, FUGACES, Photo Nathalie Sternalski
Tatiana Julien, En fanfaaare !, Photo Hervé Goluza
Dominique Brun et François Chaignaud, Un Boléro, Photo Laurent Paillier

samedi 18 janvier 2025

18° Journées internationales du film sur l'art 2025

Forêt, d'Anne Teresa De Keersmaeker et Némo Flouret, Photo Anne Van Aerschot
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Le Louvre à Paris présente les 18° Journées internationales du film sur l'art du mercredi 5 au dimanche 9 mars 2025, dans l'Auditorium Michel Laclotte. 

Cette édition s'organise autour de trois thèmes : Danser le musée (4 projections) - Mode et cinéma (2 projections) -  Histoires d’art (4 projections).  En savoir +

Danser le musée : 
— Mercredi 5 mars à 19h30 : Soirée d’ouverture – Avant-première de Forêt, film de Evi Cats.
Anne Teresa de Keersmaeker et Némo Flouret ont chorégraphié Forêt spécifiquement pour la Grande Galerie et les « salles rouges » du Louvre à Paris en décembre 2022.

> Projection suivie d’un échange avec Anne Teresa de Keersmaeker, Nemo Flouret et Evi Cats et d’une performance.

Jeudi 6 mars à 14h : Avant-première de la version restaurée de Ballet (1995), 2h50, film de Frederick Wiseman. 
Film documentaire consacré au travail de l'American Ballet Theater (ABT) de New York et ses tournées à Athènes et Copenhague. 

> Projection suivie d’un échange avec Frederick Wiseman, 95 ans, et Brigitte Lefèvre, danseuse, chorégraphe, directrice de la danse de l’Opéra de Paris de 1995 à 2014.

Dans le cadre de la rétrospective « Fred Wiseman, nos humanités. Chapitre 2 » Cinémathèque du documentaire à la BPI.

 —Jeudi 6 mars à 18h : Carte blanche au Centre Pompidou, Danser le musée.

Au travers d’une sélection d’exemples commentés de films, la séance réunit trois invités pour croiser leurs regards : 

> Projections et échange avec Olga de Soto, chorégraphe, Valérie Da Costa, historienne de l’art et Linus Gratte, centre Pompidou.

Dimanche 9 mars à 18h30 : Soirée de clôture – Avant-première Petites joueuses, 35 mn, film de Julie Charrier.
À l’occasion de l’exposition « Figures du fou. Du Moyen Âge aux Romantiques », le danseur et chorégraphe François Chaignaud a conçu Petites joueuses en forme de parcours immersif et continu dans le Louvre médiéval. (notre article > François Chaignaud affole-t-il le Louvre avec ses «Petites joueuses» ?)

> Projection suivie d’un échange avec François Chaignaud et Julie Charrier. 

jeudi 9 janvier 2025

Danse - Festival Faits d'hiver 2025 : Mémoire vive

Bernard Glandier (1957 - 2000), Photo Marc Ginot - Les Carnets Bagouet > ICI

Pour la première fois de son histoire déjà longue de 26 éditions, le festival de danse parisien Faits d'hiver annonce une thématique : la mémoire. En souhaitant qu'elle s'inscrive au présent. Bonne idée. Soit, pendant quatre semaines, du 20 janvier au 15 février 2025, la réactivation de travaux de chorégraphes disparus, ou de travaux disparus de chorégraphes vivants, mais aussi quand même des créations d'aujourd'hui. Ainsi, 23 spectacles, dont 9 créations et recréations, se déploient dans 20 lieux en 50 représentations, sans oublier 2 expositions, 2 rencontres, la parution de 2 livres, un film, des ateliers pour danser et une soirée de clôture avec 2 DJ. 

Carlotta Ikeda (1941 - 2014), Photo Francis Lepage  

Dans la première catégorie se trouvent Raimund Hoghe (1949 - 2021) : le talentueux Emmanuel Eggermont a dansé pour lui, il présente About Love and Death - élégie pour Raimund Hoghe Odile Duboc (1941 - 2010) : l’Ensemble chorégraphique du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMDP) remonte Boléro, extrait de Trois boléros, dans une soirée partagée avec le Guadeloupéen Léo Lérus et le Grec installé à Francfort Ioannis Mandafounis ; le doux Bernard Glandier, danseur chez Dominique Bagouet puis chorégraphe, décédé le 7 décembre 2000, à l'âge de 43 ans, des suites de la maladie de Charcot, est présent dans une soirée où l'on découvrira Pouce !, solo qu'il a créé en 1994 et transmis à Thomas Lebrun, Tú, sólo tú, solo créé en 1997, Noce (1999) de Christine Bastin et une création 2024 de Thomas Lebrun, un duo, Le titre n'a pas d'importance ; Carlotta Ikeda (1941 - 2014) à laquelle est consacré un important Hommage, à travers une soirée avec deux de ses interprètes historiques, Yumi Fujitani et Naomi Mutoh, qui se lancent dans une évocation de son univers, une exposition, Carlotta Ikeda : du Japon vers la France, du cabaret au butô, la parution le 7 mars de l'ouvrage Utt, de Muroboshi Kô et Carlotta Ikeda de Geisha Fontaine (Ici), avec visite commentée et projection, sans oublier la pièce Looking for Carlotta de Maëva Lamolière. 

Christine Gérard, Photo DR

Dans la deuxième catégorie sont réunis Jean-Claude Gallotta qui remonte Ulysse, qui date de 1981, avec les 17 interprètes du Groupe Grenade qui ont entre 8 et 13 ans, que dirige Josette Baïz accompagné de la parution du livre Ulysse de Jean Claude Gallotta par Nathalie Yokel (Ici) ; la sympathique Christine Gérard recrée trois de ses chorégraphies, Automnales, Nu perdu et La Griffe (Bio). On peut lire l'ouvrage récent qui lui est consacré, Une parole libre en danse, écrit avec Mélanie Papin (Ici). Est aussi signé Raphaël Cottin seul, L’Éloge des possibles, une soirée dont l'œuvre de départ est créée par Christine Gérard. 

Solus Break de Tom Grand Mourcel,
Photo Gregory Rubinstein - Collectif des Flous furieux

Enfin, du côté des pièces récentes, on verra l'exceptionnel Love Chapter 2 de Sharon Eyal & Gai Behar, et découvrira pourquoi pas le Wakan - Un souffle de Nathalie Pernette, où « elle emprunte le mot wakan – signifiant « sacré » chez les Lakotas, peuple natif d’Amérique du Nord – et imagine une prière dansée dans des espaces chargés de spiritualité », Histoire(s) décoloniale(s) - Portraits croisés de Betty Tchomanga qui est une série chorégraphique en plusieurs épisodes, actuellement 4 soli, et enfin le Solus Break du Lyonnais Tom Grand Mourcel, qui questionne ce qui le fait danser,  « du hip-hop à la techno, en passant par le break, l’acid ou la jungle ». 
Fabien Rivière
Faits d'hiver  >   www.faitsdhiver.com   
VISUEL DE L'ÉDITION 2025