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lundi 25 novembre 2024

Pétition contre des coupes brutales dans le budget de la Culture de la région Pays de la Loire


Espaces Magnétiques publie volontiers la pétition qui s'oppose à la folie destructrice d'une élue, en l'espèce la présidente de la région Pays de la Loire, Christelle Morançais, qui annonce des coupes générales, très importantes et brutales dans le budget de la Culture de cette région dès l'année prochaine, et suivante. On peut indiquer qu'elle est de formation commerciale, ayant travaillé pendant vingt ans dans l'immobilier au sein de TPE/PME et de grands groupes. En février 2024, elle a annoncé rejoindre Horizons, parti présidé par l'ancien Premier ministre Édouard Philippe. 
— On peut signer la pétition à cette adresse  >  ICI 
Espaces Magnétiques
La région Pays de la Loire, qui comptait 3.873.096 habitants en 2022, comprend cinq départements : Loire-Atlantique (44, chef-lieu : Nantes), Maine-et-Loire (49, chef-lieu : Angers), Mayenne (53, chef-lieu : Laval), Sarthe (72, chef-lieu : Le Mans) et Vendée (85, chef-lieu : La Roche-sur-Yon).
Région Pays de la Loire


           PÉTITION        

Pays de la Loire : mobilisation des artistes et professionnel·les de la culture contre les sévères coupes budgétaires envisagées par la Région

Nous sommes des artistes, travailleuses et travailleurs dans la culture, liés aux Pays de la Loire. Nous sommes choqué·es par les récentes déclarations de la présidente du Conseil Régional, Madame Christelle Morançais, et terrifié·es par les arbitrages budgétaires qui seraient prévus au vote de l'assemblée régionale du 19 décembre 2024.

 

ll serait donc question d'une coupe drastique allant jusqu'à 73% du budget de fonctionnement de la culture, interrompant totalement dès 2025 les subventions allouées aux festivals, aux théâtres, aux musées, aux opéras, aux maisons d’auteur·rices, aux centres d’art, aux productions audio-visuelles, aux artistes, mais aussi aux clubs sportifs et aux associations œuvrant pour l'égalité Femme/Homme et la solidarité. C’est un coup porté à la société civile tout entière. Aucune autre région n’a fait de tels choix à l’échelle nationale.   

 

Nous avons choisi de vivre dans cette magnifique région et d’y développer nos activités. C'est ce territoire que nous arpentons chaque jour avec nos mots, nos œuvres, nos spectacles, nos concerts, nos images, nos films, parcourant les bibliothèques, les écoles, les collèges, les lycées, les maisons de quartiers, les librairies, les maisons de retraites, les hôpitaux, les prisons ... Et c'est dans ces lieux que nous travaillons.

 

Chaque jour, nous constatons la vitalité culturelle de cette région. Nous savons qu’elle est le fruit de décennies du travail patient de femmes et d’hommes engagé·es qui ont œuvré à la décentralisation culturelle, faisant en sorte que les communes, les départements, les régions et l’État s’entendent pour créer des institutions ouvertes à toutes et tous, soutenir les initiatives citoyennes, l'entrepreneuriat culturel et faire vivre le patrimoine. 

 

Ce modèle français, qui repose sur le financement croisé des collectivités et de l'État, a produit partout émancipation, désenclavements et partage des savoirs. C'est ce modèle qui a engendré la diversité culturelle et l'attractivité des régions et des villes de France que le monde entier nous envie. 

 

Tout cela est aujourd’hui violemment attaqué par la Région Pays de la Loire, qui sous couvert de la cure d'austérité imposée aux collectivités par le gouvernement Barnier, annonce 100 millions d'économie (quand on lui en demande 40), dont une bonne partie prise sur la culture, le sport, l'égalité Femme/Homme et les solidarités, arguant que “dans de nombreux domaines, la région n’a plus vocation à intervenir, ou à intervenir autant”. 

 

Ce virage politique, pris sans concertation aucune et du jour au lendemain, ferait vaciller tout l'écosystème en fragilisant ses grands équilibres. 

 

Nous dénonçons ce qui s’apparenterait à un plan social de la culture. Cette décision serait mortifère pour les 150 000 emplois concernés, qu'ils soient permanents ou intermittents, et pour tout un ensemble de professions libérales et de petites entreprises qui gravitent autour du secteur de la culture publique, hautement créateur d'emplois et de richesse économique.  

 

Nous dénonçons l’incohérence d'une politique régionale qui dénature par ses choix dangereux ses trois priorités politiques : la jeunesse, l’emploi et la transition écologique.

 

Nous dénonçons une dialectique visant à créer de la division au sein de la société, à désigner les bonnes et les mauvaises manières de produire de la vie artistique et culturelle, alors que c'est la combinaison d'un secteur public de la culture en bonne santé avec des industries culturelles dynamiques qui fait la richesse et la variété du tissu culturel français. 

 

Nous demandons, enfin, que les mécanismes démocratiques soient respectés, et que les acteurs et actrices culturel·les soient concerté·es dans la prise d’une décision aussi lourde de conséquences pour l’ensemble des électeur·rices, citoyen·nes, usager·es ligériens et ligériennes.


Les premiers signataires

 

Zaho de Sagazan, autrice, compositrice, interprète et musicienne ; Alain Mabanckou, écrivain, directeur artistique du festival Atlantide ; Alice Zeniter, autrice, metteuse en scène ; Christophe Honoré, réalisateur, scénariste, écrivain et metteur en scène ; Anna Mouglalis, comédienne ; Daniel Pennac, écrivain ; Phia Menard, chorégraphe et plasticienne ; Dominique A, auteur, compositeur, interprète ; Emily Loizeau, autrice-compositrice-interprète ; Pierrick Sorin, artiste plasticien ; Marielle Macé, écrivaine et enseignante ; Mathieu Amalric, réalisateur et acteur ; Philippe Katerine, chanteur, auteur, compositeur, acteur ; India Hair, comédienne ; Patrick Bouchain, architecte ; Jeanne Cherhal, autrice, compositrice, interprète ; Alexis HK, auteur compositeur interprète ; Vanessa Wagner, pianiste ; Edwy Plenel, journaliste, cofondateur de Mediapart ; Ezra, Beatboxer, Directeur artistique Cie Organic Orchestra ; François Morel, auteur, acteur ; Jean Rouaud, auteur, prix Goncourt 1990 ; Jérôme Clément, président du festival Premiers Plans d'Angers, ancien directeur du CNC, ancien président d'Arte ; Henri Texier, compositeur, contrebassiste de jazz ; Brigitte Giraud, écrivaine ; Amala Dianor, chorégraphe ; Etienne Davodeau, auteur de bande dessinée ; Marc Caro, réalisateur ; Tanguy Viel, écrivain, scénariste ; Xavier Veilhan, plasticien ;  Pierre Bordage, écrivain ; Rachid Ouramdane, président-directeur de Chaillot-Théâtre national de la danse ;  SUITEICI  


mercredi 3 janvier 2024

Culture - 4° texte de soutien au peuple palestinien

Drapeau palestinien


                                                  
TRIBUNE Mediapart, 2 janvier 2024  Site

Révolte de la conscience

« C’est avec un sentiment d’horreur et de révolte que nous assistons à la poursuite acharnée du massacre à Gaza ». Plus de 100 personnalités, dont de nombreux artistes, signent cette lettre à Emmanuel Macron pour lui demander d'user de toute son autorité pour imposer un cessez-le-feu immédiat (...) et relancer le processus politique qui permettrait de « sortir enfin de ce conflit qui n’en finit pas et menace la paix du monde. »
 
Monsieur le président,

C’est avec un sentiment d’horreur et de révolte que nous assistons à la poursuite acharnée du massacre à Gaza. Suite à l’attaque du Hamas, l’Etat d’Israël se livre à une véritable entreprise d’extermination des Palestiniens, dans la bande de Gaza mais aussi dans plusieurs lieux de Cisjordanie. Déjà plus de 20 000 morts, dont 9 000 enfants ! Des camps de réfugiés, des écoles de l’ONU, des hôpitaux bombardés... Au prétexte de « traquer les terroristes », des journalistes, des poètes, des ingénieurs sont tués, parfois avec toute leur famille, lors d’attentats ciblés. C’est le peuple et l’élite de la société palestinienne que l’armée d’occupation israélienne cherche à décimer.

Gaza, qui était déjà depuis des années un ghetto, une prison à ciel ouvert, est maintenant un camp de concentration dont les habitants sont promis à la mort, violente ou lente, par la faim et la soif provoquées par la privation délibérée d’eau et d’alimentation !

Depuis la Seconde Guerre mondiale, nous avons connu peu d’entreprises meurtrières telles que celle-ci. Il est sidérant de constater que des descendants des victimes du nazisme se comportent à leur tour aujourd’hui en génocidaires racistes pour qui les autres, les Palestiniens, ne sont que des « animaux » pour reprendre l’expression de plusieurs hauts responsables israéliens. Ils sont en train de détruire l’héritage spirituel et humaniste du peuple juif et entachent durablement son honneur.

Qu’il soit juif ou arabe, - donc sémite, aussi -, ou de tout autre origine, aucun d’entre nous ne peut être soupçonné d’antisémitisme et nous n’acceptons pas le détournement de langage, qui pour dédouaner un régime colonial d’apartheid, assimile anti-sionisme et antisémitisme. En vertu de cette confusion organisée, beaucoup d’intellectuels et de pacifistes juifs, en Israël et dans le monde, peuvent être et sont parfois traités d’antisémites.

Pour notre part, nous ne pouvons pas rester silencieux devant l’hypocrisie qui consiste à renvoyer dos à dos bourreaux et victimes. Oui nous pensons que Benjamin Netanyahu est un criminel de guerre et que son cas relève de la Cour Internationale de Justice !

Nous pensons qu’un peuple opprimé a le droit de résister et de s’insurger, et ne partageons pas pour autant l’idéologie ni les méthodes du groupe Hamas dont la stratégie s’avère désastreuse pour la population de Gaza… Mais en matière de terrorisme, l’État d’Israël bat tous les records. Devant la disproportion des armes et du nombre des victimes, nul ne peut invoquer un quelconque droit à la vengeance. Nous sommes bien loin de l’antique loi du talion.

Nul ne peut invoquer non plus le droit d’Israël à préserver sa sécurité. La « solution finale » que Netanyahu et son gouvernement sont en train de mettre en œuvre ne résoudra rien. Elle ne peut au contraire que nourrir la haine, la volonté de revanche et la violence. C’est son action qui pousse aujourd’hui la majorité de la population palestinienne dans les bras du Hamas.

Il n’y a pas d’avenir pour les juifs d’Israël, ni pour les Palestiniens, sans la cohabitation pacifique des uns avec les autres.

Il n’y a pas d’avenir et pas de paix sans justice, sans reconnaissance des droits du peuple palestinien, sans respect des résolutions de l’ONU.

En tant que président de la République française nous vous demandons d’user de toute votre autorité pour imposer un cessez-le-feu immédiat, l’organisation de secours d’urgence pour la population de Gaza, la reconstruction des maisons, des services publics de santé, d’éducation et la reprise du processus politique pour sortir enfin de ce conflit qui n’en finit pas et menace la paix du monde.

(Signataires à retrouver au bas de la page initiale : Site)

dimanche 24 décembre 2023

Culture - Trois textes de soutien au peuple palestinien

Drapeau palestinien
                                                  
TRIBUNE  Mediapart, 7 novembre 2023  Site 

La scène culturelle française en soutien au peuple palestinien

« Nous dénonçons l'insupportable silence, voire complicité de nos politiques, et plus largement de la communauté internationale. » Plus de 7000 artistes de la scène française, travailleurs et travailleuses de l'art, unissent leurs voix pour exprimer leur solidarité envers le peuple palestinien. Ils et elles appellent à la mobilisation collective pour le cessez-le-feu, et à « mettre un frein à la politique coloniale de l’État israélien ». 

Nous, artistes de la scène française, travailleurs et travailleuses de l'art, unissons nos voix pour exprimer notre solidarité et notre soutien au peuple palestinien.

Nous faisons appel à vous aujourd'hui Madame Rima Abdul-Malak, ministre de la culture, et vous directeurs et directrices d'institutions artistiques. Nous portons à votre attention notre profonde inquiétude face aux événements se déroulant actuellement dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. 

Contrairement à ce qui a été affirmé par le président de la République, tous les Français et Françaises ne se tiennent pas à ses côtés pour soutenir le régime colonial d’extrême-droite israélien qui, par son non-respect du droit international a mené à cette tragédie. Il s'inscrit d’ailleurs dans la succession des gouvernements israéliens qui ont bafoué eux-aussi le plan de partition convenu par l’ONU en 1947 comme les multiples résolutions adoptées par l'ONU depuis 1967.

C'est pour cette raison, et parce que nous refusons l'injonction selon laquelle le sionisme est une idéologie soutenue par l'intégralité de la communauté juive, et le Hamas représente l'intégralité de la communauté Palestinienne, que nous publions aujourd'hui cette tribune. Nous affirmons notre droit de remettre en question les actes commis par un gouvernement dont les dérives constituent des violations du droit international.

Nous rejetons l'association dangereuse qui tend injustement à mettre en opposition les civils israéliens et palestiniens, et appelons à combattre d'un élan commun l'antisémitisme sous toutes ses formes, tout autant que la haine envers les Palestiniens et Palestiniennes dont les conséquences dramatiques se lisent aujourd’hui dans les bombardements extrêmes que subissent les habitants de la bande de Gaza.  

SUITE > ICI
Signataires (Une sélection de 2000 signataires sur 6898 à la date du 7 novembre 12:00)

                                                  
TRIBUNE  Télérama, 2 décembre 2023  Site 

“Monsieur le Président…”, le monde de la culture appelle à un cessez-le-feu immédiat à Gaza 

Rebecca Zlotowski, Leïla Bekhti, Laetitia Casta, ​​Édouard Louis, Éric Cantona, Cédric Klapisch… Dans une lettre à Emmanuel Macron, artistes et personnalités de la culture s’unissent pour exiger que tout soit mis en œuvre pour que cesse le massacre. 

« Monsieur le Président,

Notre humanité, et le sens que nous lui donnons, se défait chaque jour un peu plus. C’est avec un effroi et une douleur immense que nous voyons se dérouler une catastrophe insoutenable à Gaza. Ce monde dont on nous tend aujourd’hui le miroir, nous n’y croyons pas plus que nous ne le voulons. 

Nous, citoyennes et citoyens, membres du monde de la culture, appelons à la reconnaissance des droits de tout être humain. Nous rappelons qu’ils sont universels et inconditionnels. Nous disons l’impossible justification morale des immenses désastres, humains, matériels et éthiques, qui gisent à Gaza, désormais décrite par un représentant de l’ONU comme « l’enfer sur terre » (1). Exiger la fin d’un massacre et le respect des droits fondamentaux des êtres humains ne peut pas prêter à controverse quand l’Histoire nous a appris le prix du silence. 

Nous, de toutes les origines et de toutes les confessions, unis par la condamnation de cette catastrophe, vous adressons cette lettre et vous demandons de tout mettre en œuvre pour que ce massacre cesse. Nous vous demandons, Monsieur le Président, d’agir, de vous faire la voix de notre désaccord, de notre révulsion, et de notre espoir. Cette lettre vous appelle à votre devoir. Nous nous lèverons, nous manifesterons, nous écrirons, nous interpellerons, nous nous réunirons, jusqu’à ce qu’il y ait les signes d’un nouveau jour. 

Nous saluons les récents votes de la France au Conseil de sécurité et à l’Assemblée générale des Nations unies, qui, de toute évidence, ne sont pas suffisants. Nous vous exhortons à poursuivre cet élan et à vous faire le représentant de celles et ceux qui, toujours plus nombreux, aux côtés d’innombrables organisations dont l’ONU, Amnesty International, Human Rights Watch, Unicef, Médecins sans frontières ou la Croix-Rouge, exigent un cessez-le-feu immédiat et permanent à Gaza.

Il en va de la dignité humaine. Nous sommes horrifiés par la mort de plus de 19 000 Palestiniens dont plus de 7 000 enfants et par l’inacceptable politique d’apartheid mise en place par le gouvernement israélien en Palestine, qu’Amnesty International – dans le sillage de nombreuses organisations des droits humains palestiniennes, israéliennes et internationales (2) – qualifie de « système cruel de domination et de crime contre l’humanité » (3). Nous sommes horrifiés par la mort de plus de 1 200 Israéliens le 7 octobre et la prise d’otages, pour lesquels nous appelons au retour immédiat. Nous partageons l’immense douleur de toutes celles et ceux confrontés à des pertes injustes. 

Nous exigeons l’égalité des droits pour les Israéliens et les Palestiniens. Nous condamnons unanimement les personnes, les organisations et les États responsables ou complices des massacres de civils innocents. Nous condamnons unanimement la haine, où qu’elle soit, et qui qu’elle touche. Nous rejetons sans réserve l’islamophobie et l’antisémitisme, qui nourrissent l’un et l’autre les mêmes abysses. 

Nous dénoncerons aussi désormais tous les actes d’intimidation, de censure et de mise au pas. Nous dénoncerons toute tentative d’entrave à la liberté d’expression de celles et ceux qui défendent l’égalité des êtres. Nous ne céderons pas aux attaques de celles et ceux qui veulent le crime, la rage, la guerre et l’aveuglement, et qui tentent d’imposer le silence à celles et ceux qui élèvent leurs voix contre l’intolérable.

Nous sommes guidés par les valeurs qui constituent la raison d’être de la culture et de l’humanité, et par ce regard que l’on se doit de garder toujours rivé sur le sort que l’on y fait à l’autre. Nous rejoignons aujourd’hui les millions de personnes qui demandent partout la fin de ce désastre. 

Nous sommes et resterons bouleversés par l’injustice, mus par la solidarité, et unis pour la reconnaissance des droits de tous les êtres humains. 

Monsieur le Président, Il est encore temps de sauver les cœurs vivants et battants de Gaza, et avec eux notre humanité à toutes et tous. »
   
     La pétition est à retrouver sur le site
Vous pouvez également la signer en cliquant ici.


Signataires (extrait sur un total de plus de 5.600) :
Noée Abita ; Antoine d’Agata ; Kamir Aïnouz ; Sofia Alaoui ; Aïtor Alfonso ; Oulaya Amamra ; Méryll Ampe ; Silvia Ammon ; Gil Anselmi ; Danielle Arbid ; Swann Arlaud ; Lotte Arndt ; Cynthia Arra ; Ariane Ascaride ; François Aubart ; Guillaume Aubry ; Gaspard Augé ; Cédric Aurelle ; Philippe Azoury ; Rosa Attab ; Agnès B. ; Laëtitia Badaut Haussmann ; Ismail Bahri ; Bonnie Banane ; Eva Barois de Caevel ; Lauren Bastide ; Éric Baudelaire ; Marie Bechetoille ; Melha Bedia ; Leila Bekhti ; Aurélien Bellanger ; Neil Beloufa ; Yasmine Benkirane ; Meryem Benmbarek ; Meriem Bennani ; Dali Benssalah ; Farid Bentoumi ; Houda Benyamina ; Flavien Berger ; Omar Berrada ; Victoire du Bois ; Lucie Borleteau ; Mohamed Bourouissa ; Rachida Brakni ; Iris Brey ; Celeste Brunnquell ; Tania Bruna-Rosso ; Laure Calamy ; Eric Cantona ; Baptiste Carrion-Weiss ; Laetitia Casta ; Christophe Chemin ; Marie Chênel ; Luc Chessel ; Louise Chevillotte ; Antoine Chevrollier ; Julie Crenn ; Jagna Ciuchta ; Clara 3000 ; Corine ; Alain Damasio ; Jean-Pierre Daroussin ; Jonathan Debrouwer ; Claire Denis ; Virginie Despentes ; Émilie Dequenne ; Audrey Diwan ; Alice Diop ; Mati Diop ; Malik Djoudi ; Caroline Ducey ; Elodie Dufour ; Virginie Efira ; Sayyid El Alami ; Ismaël El Iraki ; Mohamed El Khatib ; Didier Eribon ; Annie Ernaux ; Pauline Etienne ; Cécile B. Evans ; Adèle Exarchopoulos ; Imane Farès ; Corentin Fila ; Sophie Fontanel ; Jackson Tennessee Fourgeaud ; Florian Gaîté ; Vanina Géré ; Hélène Giannecchini ; Sara Giraudeau ; Félix de Givry ; Brigitte Giraud ; Thierry Godard ; Fiona Godivier ; Alain Gomis ; Lilith Grasmug ; Faïza Guene ; Naïla Guiguet ; Sophie Guillemin ; Alice Guittard ; Habibitch ; Rym Hachimi ; Joana Hadjithomas ; Adèle Haenel ; Zita Hanrot ; Arthur Harari ; Kaoutar Harchi ; Arthur Harel ; Loïc Hecht ; Clotilde Hesme ; Izia Higelin ; Armel Hostiou ; Cédric Ido ; Tewfik Jallab ; Alma Jodorowsky ; Khalil Joreige ; Katia Kameli ; Karim Kattan ; Reda Kateb ; Farida Kelfa ; Martha Kirszenbaum ; Tarik Kiswanson ; Lyna Khoudri ; Cédric Klapisch ; Ariane Labed ; Lafawndah ; Geoffroy de Lagasnerie ; Rebecca Lamarche-Vadel ; Emilie Lauriola ; Charlotte Le Bon ; J. M. G. Le Clézio ; Erwan Le Duc ; Noëlig Le Roux ; Thomas Lélu ; Alice de Lencquesaing ; Thomas Lévy-Lasne ; Julien Lilti ; Philippe Lioret ; Florence Loiret Caille ; Judith Lou Levy ; ​​Édouard Louis ; Marie-Ange Luciani ; Ingrid Luquet-Gad ; Alex Lutz ; Saif Mahdhi ; Paul Maheke ; Maïwenn ; Enora Malagré ; Guslagie Malanda ; Philippe Mangeot ; Felix Maritaud ; Laila Marrakchi ; Valerie Massadian ; Chloé Mazlo ; Mohamed Mbougar Sarr ; Elli Medeiros ; Salma Mochtari ; Christophe Montenez ; Pedro Morais ; Lucas Morin ; Anna Mouglalis ; Léa Mysius ; Estelle Nabeyrat ; Stanislas Nordey ; Émilie Notéris ; Lewis OfMan ; Felipe Oliveira de Baptista ; Owlle ; Philippe Parreno ; Caroline Pascal ; Daphné Patakia ; Antonin Peretjatko ; Nahuel Perez Biscayart ; Amélie Pichard ; François Piron ; Bettina Pittaluga ; Caroline Poggi ; Clara Ponsot ; Paul B. Preciado ; Philippe Quesne ; Tahar Rahim ; Natacha Ramsay-Levi ; Jules Reinartz ; Jérémie Renier ; Camille Richert ; Olivia Ross ; Badroudine Said Abdallah ; Ludivine Sagnier ; Céline Salette ; Thomas Salvador ; Maud Santini ; Meriem Sebti ; Niels Schneider ; Pierre Schoeller ; Liv Schulman ; Patrick Sobelman ; Apolonia Sokol ; Artus Solaro ; Zinedine Soualem ; Mohamed Sqalli ; Eleonora Strano ; Mara Taquin ; Sandra Terdjman ; Florence Tetier ; Jenna Thiam ; David Thion ; Antoine Thirion ; Ramdane Touhami ; Claire Touzart ; Justine Triet ; Nadia Turincev ; Arnaud Valois ; Marine Vazzoler ; Gisèle Vienne ; Karin Viard ; Jonathan Vinel ; Hugo Vitrani : Camille Vivier Eduardo Williams ; Arieh Worthalter ; Maud Wyler ; Jean Pascal Zadi ; Sofiane Zermani ; Rebecca Zlotowski ; Khadija Zeggaï ; Dali Zourabichvili. 

                                                  
TRIBUNE Libération, 28 décembre 2023  Site

Gaza : des cinéastes du monde entier demandent un cessez-le-feu immédiat

Aki Kaurismaki, André Téchiné, Kiyoshi Kurosawa ou encore Rithy Panh demandent l’arrêt des bombardements sur Gaza, la mise en place des couloirs humanitaires et la libération des otages.

par Un collectif de cinéastes

La violence terrible du 7 octobre a fait plonger des Israéliens et des Palestiniens dans un nouvel épisode de tuerie et de cruauté. Il s’en suit actuellement, à Gaza, un massacre d’une ampleur extrême, qui tue par milliers des femmes et des enfants et détruit les conditions minimales de survie de tout un peuple. Nous exigeons l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza, la mise en place des couloirs humanitaires et des moyens matériels réclamée par toutes les organisations internationales et la libération des otages.

Cette situation tragique, des Israéliens l’ont annoncée il y a plus de cinquante ans, comme l’a rappelé le texte lu à Paris le 2 décembre par le cinéaste Avi Mograbi : «Notre droit de nous défendre contre l’extermination ne nous donne pas le droit d’opprimer les autres. L’occupation entraîne une domination étrangère. Une domination étrangère entraîne la résistance. La résistance entraîne la répression. La répression entraîne le terrorisme et le contre-terrorisme. Les victimes du terrorisme sont en général des innocents. La mainmise sur les territoires occupés fera de nous des assassins et des assassinés. Sortons des territoires occupés maintenant !»

Ce texte avait été publié dans Haaretz en septembre 1967, cosigné par Shimon Tsabar, Haim Hanegbi, Rafi Zichroni, David Ehrenfeld, Uri Lifschitz, Arié Bober, Dan Omer, Moshé Machover, Schneour Sherman, Raif Elias, Eli Aminov, Yehuda Rozenstrauch.

Nous nous rallions à ces mots à notre tour aujourd’hui.

Les signataires :
Nadav Lapid, Pedro Costa, Aki Kaurismaki, Wang Bing, Béla Tarr, Apichatpong Weerasethakul, Victor Erice, Radu Jude, Abderrahmane Sissako, Ryusuke Hamaguchi, Walter Salles, Claire Denis, Robert Guédiguian, Kiyoshi Kurosawa, Laurent Cantet, Claire Simon, Cédric Kahn, André Téchiné, Corneliu Porumboiu, Jia Zhangke, Mahamat-Saleh Haroun, Anand Patwardhan, Ira Sachs, Nobuhiro Suwa, Arthur Harari, Philippe Faucon, Patricia Mazuy, Kiyoshi Kurosawa, Rithy Panh, Lav Diaz.

vendredi 14 mai 2021

Tribune (Suisse, Culture) - Certificat vaccinal : non à la discrimination



Parallèlement aux événements tests sur quelques grandes manifestations et à l’élévation des jauges prévue en juin, le Conseil Fédéral envisage d’instaurer un accès sélectif à certains lieux : dès que 40% à 50% de la population aura été vaccinée, l’entrée dans nos institutions, de même que dans les restaurants ou les manifestations sportives de moyenne grandeur, pourrait dépendre du passeport vaccinal, les publics devant attester d’un vaccin ou d’un coûteux et laborieux test PCR pour entrer dans nos murs.

Pour nous, institutions culturelles publiques, être accessibles à touxtes n’est pas un principe discutable. Personnes sans papiers, personnes requérantes, SDF, phobiques, allergiques, sceptiques, vaccinées aux vaccins non-ARN, « provax » ou « antivax », « complotistes » ou « rigoristes » : il ne nous appartient pas de trier nos publics selon les critères que la Confédération n’ose elle-même pas faire appliquer aux autres secteurs. Il a été démontré à de multiples reprises – par des statistiques, par des simulations, par des recherches tout à fait scientifiques – que les théâtres, les cinémas et salles de concert assises, moyennant le port du masque et la distanciation, faisaient courir à leur public exceptionnellement peu de risques de contamination – d’après ces études, moins que les transports publics et beaucoup moins que les supermarchés par exemple.

Si la Confédération est toutefois tentée de nous imposer un rôle contre nature, discriminateur plutôt que rassembleur, cela n’est donc pas parce que le risque est spécialement élevé mais pour des questions pures de communication, sur le mode de la récompense, ou plutôt de la punition : vous retournerez à vos loisirs lorsque vous aurez joué le jeu de la vaccination. Ce chantage fait à nos dépens n’aurait lieu que parce que la Confédération n’a pas osé aborder de front le débat sur la vaccination obligatoire, et bien sûr n’oserait pas imposer les mêmes règles à Zara ou IKEA, ou aux CFF. Imaginez le tollé si les universités, les écoles, les EMS, les administrations publiques, les transports publics conditionnaient leur accès au vaccin ou au test quotidien ! Nos lieux culturels sont des institutions publiques au même titre que celles-ci. Les hypothèses de mesures faites ces derniers jours, proposées de manière non démocratique et au mépris de toute consultation du milieu, nous menacent directement d’instrumentalisation, dans des buts de politique sanitaire que nous estimons non directement liés à la dangerosité de notre activité. Elles sont une menace énorme pour notre mission et nos valeurs, le cœur de ce pourquoi nous travaillons. Si elles devaient se vérifier, nous serions à nouveau mis dans une position extrêmement problématique, puisque nous ne pourrions pas, éthiquement, logistiquement et financièrement, les mettre en œuvre.

Paru initialement dans Le Temps, 14.05.21.

Par ordre alphabétique :
— Le collectif 2.21  [théâtre de poche multi-salles, Lausanne]
— Cécilia Bovet & Delphine Jeanneret, co-directrices Festival de Cinéma Jeune Public  [Lausanne]
— Bénédicte Brunet et Dominique Hauser, programmation et direction de la Grange de Dorigny, UNIL [Université de Lausanne]
— Grossfeld Gwenaël, directeur du Cinéma Bellevaux   [Lausanne]
— Marie Klay, Martina Pattonieri, direction générale, et Julien Bodivit, Thibault Walter Dimitri Meier, direction artistique, LUFF  [Lausanne Underground Film and Music Festival]
— Myriam Kridi, directrice du festival de La Cité  [Lausanne]
— Stéphane Morey, directeur de la Fête du Slip  [Lausanne]
— Valérie Niederoest et Philippe Saire, co-directeurs du Théâtre Sévelin 36  [Lausanne]
— Dominique Radrizzani, directeur de BDFIL [Festival de bande dessinée, Lausanne]
— Patrick de Rham, directeur de l’Arsenic   [Lausanne]
— Ysaline Rochat et Samuel Antoine, co-directeur.trice du festival Les Urbaines [Lausanne]

mercredi 21 décembre 2016

Un million de plus pour la Culture à Charleroi

Drapeau de Charleroi


La Libre Belgique nous apprend ICI une nouvelle étonnante : la ville de Charleroi, commune de plus de 200.000 habitants située au sud de la Belgique, reçoit pour la culture de la part de la Fédération Wallonie-Bruxelles un million d'euros en plus. La somme sera attribuée uniquement à quatre grandes institutions culturelles : le BPS22 - Musée d'art de la Province de Hainaut (+ 300.000 €), le Musée de la photographie (+ 200.000), le Théâtre de l’Ancre qui propose essentiellement du théâtre et un spectacle de danse cette saison (+300.000) et Rockerill une salle de concert qui se veut « un centre urbain dédié aux cultures populaires, sociales et alternatives » (+ 200.000).  

Alda Greoli, vice-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles et Ministre de la Culture et de l'Enfance explique ses choix : « Je ne voulais pas non plus saupoudrer cette somme et préférais de vrais choix en répondant à un plan de redéploiement qui s’adresse aussi aux jeunes, au public autour de Charleroi et qui aide les institutions de Charleroi à se produire hors des frontières. »

Au moment de sa nomination en avril dernier, elle affirmait « Veiller à ce que la culture soit accessible pour tous » et ajoutait : « La culture, les artistes, pour ouvrir la relation au beau et à l’esthétique ».

On remarquera que Charleroi Danses - Centre chorégraphique de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne figure pas sur la liste. On peut rappeler que le Conseil d'administration de la structure a nommé une nouvelle directrice, la Française Annie Bozzini, 60 ans, en avril dernier pour une entrée en fonction officielle le 3 janvier 2017, pour un mandat de cinq ans.
Fabien Rivière
La Libre Belgique a publié un portrait de Alda Greoli : Alda Greoli, une bosseuse, spécialiste de la santé, à la Culture !, à lire ICI