mercredi 18 décembre 2013

« Et si Joséphine Baker entrait au Panthéon ? »

— Régis Debray, Le Monde, 16 décembre 2013.
C'est toujours le présent qui se célèbre lui-même en consacrant tel ou tel fantôme tutélaire. Pourquoi, dès lors, ne pas jouer cartes sur table, sans trop se mentir à soi-même ?
En rendant les honneurs du Panthéon à Joséphine Baker [1906-1975], l'époque ne ferait qu'endosser haut et fort ce qu'elle a de singulier, et de plus dynamique. Elle se distingue de ses devancières par ceci que la femme libre, le colonisé, le coloré des confins, le bi ou l'homosexuel, ont fait irruption à l'avant-scène, avec des formes d'art jusqu'alors dédaignées, la danse, le rythme, le jazz, la chanson.
L'esprit des hauteurs a trop censuré le corps, le grand absent des annales homologuées républicaines – même si le sport, la mode et la publicité le rendent omniprésent. Tous ces nouveaux venus, exotiques ou excentriques, n'ont-il pas éventé notre province ? Ils ont, en nous perturbant, beaucoup donné. Notre modernité leur doit son merveilleux, le plus clair de ses battements d'aile et de coeur. On peut leur en rendre grâce. > SUITE
ON PEUT LIRE AUSSI
Joséphine Baker ou la panthéonisation émancipatrice, Antoine Perraud,  Mediapart, 22 décembre 2013. ICI

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