lundi 6 avril 2015

Chambéry - Mobilisations contre les menaces pesant sur le milieu culturel et la Scène nationale

Vue de la salle de l'Espace Malraux - Scène nationale de Chambéry, Photo DR

Chambéy est une ville de plus de 58.000 habitants située dans le département de la Savoie dont elle est la préfecture, en région Rhône-Alpes. 

Lors des dernières élections municipales de 2014, un maire UMP a succédé à un PS. 

Dans le domaine culturel, l'Espace Malraux - Scène Nationale de Chambéry et de la Savoie, est un établissement important proposant théâtre, danse. musique, cirque, et spectacle jeune public.  

Le quotidien Le Dauphiné vient de donner l'alerte le 5 avril avec un article intitulé La culture chambérienne au régime sec avec la baisse prévue des subventions (à lire ICI). On y trouve ceci : 
Le 13 avril prochain, le conseil municipal votera les subventions. Celle destinée à l’Espace Malraux devrait être réduite de 22 %, soit 320 000 €. Dès vendredi, les salariés distribuaient un tract faisant état d’une “décision impitoyable et d’une annonce tardive sans concertation”, qui compromettrait l’avenir de l’établissement. Ils redoutent une mise en chômage technique pendant plusieurs mois et une remise en cause de la programmation de la prochaine saison. L’Espace Malraux emploie 36 salariés permanents et près de 80 intermittents. Ils mettent en avant le rayonnement d’une “scène nationale” – elles sont 70 en France – qui aura accueilli 73 spectacles et 110 000 spectateurs cette saison. Les salariés rappellent aussi les retombées économiques pour la ville (fournisseurs, hôtels, restaurants, commerces…). (...) 
Vendredi soir, un collectif se créait, réunissant salariés de l’Espace Malraux, de la MJC, de centres sociaux, artistes, administrateurs du Festival du premier roman… Tous craignent une baisse de leur subvention. Et ils comptent bien s’inviter au prochain conseil municipal.
L'adjointe à la culture explique que Chambéry a trop longtemps assumée seule une grande partie du financement des équipements culturels qui profitent bien au delà de la ville. 

Mais les acteurs culturels redou-tent que si Chambéry se désen-gage, les autres collectivités en fassent de même. 

D'un côté, on peut indiquer l'éditorial du dernier numéro du journal municipal, Chambéry Magazine (1), où le maire fait état des problèmes financiers graves de la ville : 
Faire face à une baisse des dotations de l’État, annoncée au lendemain des élections municipales, qui fera vraisemblablement perdre à Chambéry 25 millions d’euros de recettes entre 2015 et 2019.
Faire face à une baisse importante des fonds de concours et des cofinancements du Département et de la Région, impactés eux aussi par les baisses de dotations de l’État.
Faire face à l’envolée du franc suisse et à l’effondrement du rapport euro/franc suisse qui fait grimper de manière vertigineuse le taux d’un de nos emprunts toxiques à 26 %, soit une augmentation des annuités estimée à 900 000 euros sur une année.
Région Rhône-Alpes (avec Lyon, Grenoble, Annecy et Chambéry)

D'un autre côté, dans le même journal municipal, le Groupe majoritaire explique (p. 47) : 
Nous devons positionner Chambéry à coté de Lyon et Grenoble, devenues métropoles, et face à Annecy qui s’est engagée dans une démarche de fusion avec 13 autres communes pour créer une ville nouvelle de plus de 135.000 habitants. Cette concurrence entre villes voisines est une course que l’on ne peut se permettre de perdre. [cf. carte de la région Rhône-Alpes ci-dessus] 
Alors que les offres culturelles de Lyon, Grenoble et Annecy sont bonnes, c'est pour Chambéry, si elle veut demeurer compétitive, se tirer une balle dans le pied que d'affaiblir considérablement la sienne. 
Fabien Rivière
(1) Trimestriel, n° 121, février - mars - avril 2015, page 3. À consulter ICI (format pdf)

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