lundi 24 décembre 2018

Livre - Anne Teresa De Keersmaeker 2007 - 2017

Couverture du livre 

L'ouvrage de grand format et à la couverture cartonnée Anne Teresa De Keersmaker / Rosas 2007 - 2017 suit les créations récentes de la chorégraphe belge installée à Bruxelles (Belgique), à la tête de sa compagnie, Rosas. Comme il s'agit principalement d'un livre de photos, celles de Anne Van Aerschot et Herman Sorgeloos, il aurait été préférable d'indiquer leurs noms sur la couverture. Anne Van Aerschot travaille à Rosas. L'intitulé de son poste est : « coordination artistique et planning ». 

Il s'agit de suivre dix ans de travail d'une des chorégraphes les plus intéressantes de son époque. Dans un ordre chronologique des œuvres créées (en gras, celles qui nous semblent les plus importantes) : Keeping Still - Part 1 (2007), Zeitung (2008), The Song (2009), 3Abschied (2010) [avec Anne Teresa De Keersmaker, Jérôme Bel et un groupe de musiciens], En attendant (2010) [première au Festival d'Avignon au Cloître des Célestins, lumière du jour, se clôt avec la nuit qui tombe], Cesena (2011) [première au Festival d'Avignon, Cour d'honneur du Palais des Papes, à la levée du jour], Partita 2 (2013) [duo entre Boris Charmatz et Anne Teresa De Keersmaker, vu au Festival d'Avignon dans la Cour d'honneur du Palais des Papes], Vortex Temporum (2013), Golden Hours (As you like it) (2015) [musique Brian Eno], Work/Travail/Arbeid (2015) [dansé dans un musée, au WIELS à Bruxelles et au Centre Pompidou à Paris, par exemple], Die Weise von Liebe und Tod des Cornets Christoph Rilke (2015) [notre article], Cosi fan tutte (2017) [opéra créé à l'Opéra Garnier à Paris, notre article], et Mitten Wir im Leben sind/bach6cellosuiten (2017) [présenté à Paris dans la grande salle de la Philharmonie].

On peut dire que les photographes ont fait un bon travail. Du  côté de l'écrit, le résultat est mitigé, qui débute par un texte de cinq pages de Gilles Amalvi (sous la forme d'une lettre adressée à la chorégraphe), et un autre de dix pages de Floor Keersmaekers, qui, à Rosas, a la charge de la « dramaturgie générale et [du] traitement des archives ». Le premier ne nous apprend pas grand chose, sinon que les périodes artistiques de la chorégraphe sont marquées « par un certain usage de ton propre corps ». Soit. Mais encore ? Il poursuit :  « (...) et comme démonstration plus générale des différents régimes du chorégraphique » [Soit. Mais  encore ?];  « (...) le glissement d'une période à une autre, cela se joue au niveau de ton corps, en tant que nœud (...)  [Soit. Mais  encore ?] ». Le texte de Floor Keersmaeker est d'une autre tenue, plus factuel et plus riche : « Dressant en 2017 un bilan de la décennie écoulée, De Keersmaeker a distingué les cinq points d'ancrage majeurs qui ont constitué la trame de son travail et orienté son désir : une approche de la chorégraphie comme « espace-temps » ; le rapport aux danseurs ; l'observation de la nature ; la pensée orientale des énergies et, enfin, l'art de la calligraphie »

À 50 € la publication de 240 pages, il aurait fallu pourquoi pas proposer pour chaque pièce une interview non complaisante de la créatrice évoquant les enjeux de son travail. À minima, et si Gilles Amalvi avait réalisé un entretien de la chorégraphe ? Le livre n'en demeure pas moins une réussite plastique. 
Fabien Rivière

Anne Teresa De Keersmaker / Rosas 2007 - 2017, éditions Actes Sud (France) et Fonds Mercator (Bruxelles, Belgique), septembre 2018 (parution), 240 pages, 50 €. En savoir +  

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