Affichage des articles dont le libellé est Concours. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Concours. Afficher tous les articles

samedi 11 juin 2022

Le concours Danse élargie 2022 sera retransmis en direct sur Youtube


Danse élargie est un concours fondé en 2010 par le danseur et chorégraphe Boris Charmatz qui dirige alors le Centre chorégraphe national de Rennes, renommé Musée de la danse, et Emmanuel Demarcy-Mota, directeur du Théâtre de la Ville à Paris.

Il vise à faire émerger une nouvelle génération de chorégraphes. Il se veut ouvert à « des artistes de toutes les générations et de toutes disciplines. » Tous les deux ans, il présente lors d'un week-end de juin une vingtaine de créations. Le premier jour 20 pièces de dix minutes sont proposées, le second jour dix finalistes demeurent. Le nombre minimum d'interprètes est fixé à trois. Un jury est composé d'artistes, un autre jury de membres du public. Il est gratuit. 

Pour cette édition, 18 pièces ont été retenues sur 454 projets issus de 63 pays et 76 nationalités. Grande nouveauté cette année, la retransmission des œuvres en direct sur le canal Youtube du théâtre. Plutôt que de donner une simple liste des participant-e-s il a semblé plus intéressant de présenter les visages des créatrices et créateurs.     
Fabien Rivière
VISUELS Captures d'écran Espaces Magnétiques (sinon, indiqué)


NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ : 
Danse élargie 2021 : une très bonne édition
Danse élargie 2021 : acte 2 (avec Smaïl Kanouté et Mellina Boubetra)

SAMEDI 25 JUIN 
(18 projets)
Retransmis en direct  > ICI 

11h15      Ouverture de la première journée 

11h30      1—   COCONUT EFFECT   Ioanna Paraskevopoulou   GRÈCE   Photo Facebook
11h45      2—   TRIBU[T]   Clémence Baubant   FRANCE 
12h          3—    HELP    Yoko Omori  JAPON
12h15      4—    BOUFFÉES    Leïla Ka  FRANCE
12h30      5—    D.I.S.C.O (DON'T INITIATE SOCIAL CONTACT WITH OTHERS) 
 Josépha Madoki FRANCE 
12h45       6—    CORE  Jerson Diasonama  FRANCE

13h        Pause déjeuner

14h30      7—    UNE FAMILLE SINGULIÈRE  Claire Durand-Drouhin  FRANCE
14h45      8—     BREAK  Bruce Chiefare  FRANCE   breakdance
15h           9—    ROI MUSCLÉE  Louise Buléon Kayser   FRANCE
15h15      10—   WHAT DID YOU DO BEHIND THE CURTAIN ?  
Stereo48 Dance Company - Abdallah Damra & Amir Sabra  PALESTINE 
Photo Facebook
15h30       11—   MER PLASTIQUE (WORK IN PROGRESS)  Tidiani N’Diaye  FRANCE/MALI
15h45       12—   MEEPAO  Surjit Nongmeikapam  INDE   Photo Facebook

16h Pause

16h30      13—   LA PREMIÈRE DANSE POLITIQUE  Josué Mugisha  BURUNDI
16h45      14—    MIREILLE  Collectif ÈS (Jérémy Martinez, Émilie Szikora, Sidonie Duret) FRANCE
Photo DR
17h         15—     HAIRY  Dovydas Strimaitis  FRANCE/LITUANIE
17h15 16— A BIG BIG ROOM FULL OF EVERYBODY'S HOPE  Amit Noy  NOUVELLE ZÉLANDE 
17h30  17— MULTI-PRISES  Yasmine Hadj Ali, Antoine Kobi, Ike Zacsongo-Joseph  FRANCE 
Photos Portraits Pro réunis par Espaces Magnétiques
17h45    18— KLAPPING  Ahilan Ratnamohan & Feras Shaheen • BELGIQUE/AUSTRALIE

18h      Fin des performances

DIMANCHE 26 JUIN 
(12 projets sélectionnés) 

14h15—    Ouverture de la deuxième journée 

14h30— 6 projets

16h—       Pause

16h30—      6 projets

18h—      Fin des performances

19h30—      Crash Test dans les Jardins des Champs-Élysées
Suivi de la Cérémonie de remise des prix en salle
Retransmis en direct sur la chaîne YouTube du Théâtre de la Ville

lundi 11 décembre 2017

Concours (re)connaissance : entre Censure, Ennui et Découverte

Le guichet du théâtre où se déroule (re)connaissance, La Rampe, à Échirolles, Photo Fabien Rivière

Au moins, c'est clair : Espaces Magnétiques n'était pas le bienvenu au concours (re)connaissance, qui se déroulait les 24 et 25 novembre à Échirolles, au sud de Grenoble (France)Dans un premier temps, nous avons pourtant été invité à participer à un voyage de presse (au départ de Paris) à l'invitation du service de presse indépendant extérieur à la manifestation, qui fait son travail. Dans un second temps, nous sommes informés que notre voyage est annulé. Aucune raison n'est fournie. Nous apprenons seulement que l'initiative de cette décision revient à Philippe Quoturel, coordinateur du pôle production et médiation du Pacifique. Nous l'appelons pour en connaître la raison. Au téléphone, il joue l'étonné, celui qui ne sait rien. Il promet de nous rappeler le jour qui suit. Il n'en sera rien. Façon d'avouer le malaise. Manifestement, on nous reproche quelque chose, mais on ne peut pas nous le dire. Est-ce inavouable ? Nous reproche-t-on notre précédent article, publié à l'occasion de notre dernière venue, en 2013 (Le concours (Re)connaissance 2013 mi-figue mi-raisin) ? (re)connaissance serait-il rancunier ? Faut-il parler de représailles ? On peut remarquer que dans la revue de presse de l'édition 2013, notre article était le plus long et fouillé, occupant 8 pages sur 27 (soit 30 %). Cette année nous avons été accrédité sans problème à Boston et Minneapolis (États-Unis), Bruxelles (Belgique),  Berlin (Allemagne), Lausanne et Bern (Suisse), Avignon, Strasbourg et Paris (France) notamment. D'une façon générale, il n'y a que très peu de journalistes présents. Vouloir entraver le travail d'un des rares qui fait le déplacement n'est pas très malin, et alimente l'hypothèse qu'il s'agit d'entretenir et protéger un entre-soi problématique. 

C'est le symptôme d'une situation plus générale : depuis une décennie au moins, les théâtres sont tout-puissants. Et ils n'hésitent pas à écarter tout ce qui peut gêner leurs actions. Au mépris du respect dû à la plus élémentaire démocratie. Mais on peut se demander si les collectivités locales doivent continuer à subventionner des lieux et événements culturels qui s'adonnent à de telles pratiques ? La liberté de la presse ne devrait-elle pas d'ailleurs être inscrite dans les cahiers des charges des équipements ? D'autant plus que les milieux culturels adorent critiquer et déconsidérer les milieux politiques, qui les financent, et aiment à se présenter comme un possible (contre)modèle pour la société. Mais les politiques sont, eux, au moins, élus par la population pour une période plutôt courte, fixée à l'avance, cinq ans en général.

UN CONCOURS  

Le jury de cinq professionnels, lors de la pause repas d'une heure, à « la table verte » comme nommée 
par un membre du jury en référence amusée à La Table verte (1932) du chorégraphe Kurt Jooss, dans un gymnase proche où mangent les professionnels, Photo Fabien Rivière  

Mais revenons au projet de (re)connaissance : c'est un concours qui entend défendre le travail « de chorégraphes confirmés mais encore peu identifiés ou peu diffusés ». Il se déroule chaque année depuis 2009, sur deux jours, chaque fois dans un lieu différent de la région Rhône-Alpes. Une petite structure, le Pacifique - Centre de développement chorégraphique national (CDCN) à Grenoble, et une grosse structure, la Maison de la Danse à Lyon, en sont à l'origine. Cette année 16 « partenaires » nationaux participent à la manifestation : 1 théâtre national, 4 scènes nationales, 5 centres chorégraphiques (sur 19), 2 maisons de la danse, 1 centre de développement chorégraphique national, 1 scène conventionnée, 1 festival de danse et 1 association Musique et Danse (liste complète en fin d'article). Le concours de déroule sur deux jours, au rythme de six propositions quotidiennes d’une durée d’entre 10 et 30 minutes, interrompues par 1 heure de repas pour les professionnels, qui vont manger dans un gymnase tout neuf proche. 

Un autre concours a vu le jour en 2010, Danse élargie, qui se déroule tous les deux ans à Paris en juin. C’est une initiative de Boris Charmatz qui dirige le Musée de la danse - Centre Chorégraphique National (CCN) de Rennes et de Bretagne, et du Théâtre de la Ville - Paris (on peut lire notre compte-rendu de l'édition 2016 Danse élargie entre Danse de surface et Danse du monde). Son principe : 20 propositions de 10 minutes et comprenant au moins 3 interprètes. Il a fait le choix d'un jury d’artistes, quand (re)connaissance est composé en 2009 par exemple quasi-exclusivement de programmateurs. Un effort a été fait cette année en conviant une journaliste danse qui a du métier, Marie-Christine Vernay, qui a longtemps travaillé pour Libération, et un chorégraphe qui a de la bouteille, Fabrice Lambert.

LE COUPLE 

Trois duos ont été consacrés au couple, abordé sous l’angle de la psychologie. Et l’on ne peut pas dire que la psychologie réussisse à la danse contemporaine, comme la narration d’ailleurs. On pourrait même ajouter qu’il s’agira à chaque fois d’un couple hétérosexuel blanc de classe moyenne. Avec h o m e, qui ouvre le concours, Paul Changarnier nous présente un garçon et une fille (et un batteur sur scène, lui-même). On devrait dire un gentil garçon et une gentille fille. Elle est en gentille robe jaune, lui en gentil pantalon et chemise  sombre. Déjà les oppositions sont en œuvre : garçon-fille, sombre-claire. C’est propre. Il y bien une tentative de désarticuler tout cela, mais la gestuelle, tout de soubresaut répétitif, pauvre, est épuisante. La pièce a déjà été présentée à Danse élargie en 2016.  Avec Duo, de Cécile Laloy, qui clôt le concours, voici un grand mec et une petite nana. Ils sont habillés comme s’ils travaillaient dans une banque ou une compagnie d’assurance. Entre les deux, le Lowland de Roser López Espinosa nous expose sa joie à deux. Ça dégouline de bonheur. On peut se demander s’il ne s’agit pas en définitive, en sous-texte comme disent certains, de célébrer la joie du célibat, contre cette terrible fadeur qu’est la camisole du couple (du moins ici).  

OONA DOHERTY  

Hope Hunt and the Ascension into Lazarus
Oona Doherty, Photo DR

Le programme n’indique que les pays dont sont originaires les chorégraphes. Il oublie les villes qui sont pourtant toutes aussi importantes. Ainsi, Oona Doherty est Irlandaise. Mais elle vient de Belfast. Dans son solo, Lazarus and the Birds of Paradise, elle s’intéresse aux jeunes des quartiers populaires. On pourrait ajouter : violemment touchés par les politiques ultra libérales des gouvernements conservateurs successifs (et de ceux qui se disent « de gauche »). La danse contemporaine s’étant construite contre la question du populaire (à quelques exceptions) il est intéressant de la voir revenir sur le plateau. 

Au fond à gauche un container poubelle qui déborde, qui dégueule même. Au milieu du plateau la chorégraphe elle-même, en survêtement bleu foncé XL et T-shirt XXL idem. Les cheveux sont gominés et rejetés en arrière. Une femme masculine ? Les femmes sont-elles sous domination masculine dans les quartiers populaires ? Doivent-elles se masculiniser pour vivre ou survivre ? Oona Doherty possède une puissance expressive certaine. Dans une phrase elle peut vous mener au bord des larmes. En même temps, il nous semble qu'elle demeure entravée. On songeait en contrepoint à la puissance de feu du meilleur des groupes de rap (par exemple l'album Yeezus de Kanye West, sorti en 2013) et de rock (les britanniques Idles sont de Bristol). Elle porte un personnage, une jeune femme, mais la question de l'ego n'est pas totalement réglée. Elle porte un "Je", mais on aimerait qu'elle sache aussi lâcher prise, et joue plus avec l'espace même si elle le fait. Peut-être trop de puissance et de contrôle et pas assez de vraie faiblesse et désarroi. Et si le container poubelle était plutôt au milieu, omniprésent, bouffant l'espace, gênant tout ce bel ordonnancement ? 

RODERICK GEORGE


Fleshless Beast de Roderick George, au Sophiensaele, Berlin, Photo Jubal Batisti 










.
C'est LA découverte du concours, qui justifie à elle seule le déplacement. Le Fleshless Beast, en français Bête sans chair, de Roderick George, né à Houston (États-Unis) et vivant à Berlin (Allemagne), est un véritable électrochoc. Pas uniquement sonore, d'une véritable déflagration. La musique pulse, mélange d’électro et de rap savants. Ultra brut et terriblement sensuel. Une véritable tuerie, comme disent les jeunes. C'est une création de LOTIC (J’Kerian Morgan), lui aussi de Houston (à écouter ICI), collaborateur de Björk et de Hercules and Love Affair, qui joue normalement live (mais absent pour cette date). Le public a découvert les 29 premières minutes d'une œuvre d'une heure créée le 26 octobre 2017 à Sophiensaele à Berlin. 

Saluts à l'issue de Fleshless Beast, de Roderick George, (re)connaissance 2017, Photo Fabien Rivière

Ils sont cinq, dans une combinaison noire, avec un magnifique masque de céramique noir sur le visage. Le plateau est blanc. Ils évoluent dans une légère brume, constante. Magnifiques éclairages subtils : blanc, blanc cassé, vert, etc. Les interprètes suggèrent, dans leurs silhouettes et motricités, un univers peuplé de Fantômas. C'est un personnage apparu dans la littérature française en 1911, qui ne va pas cesser de fasciner cette dernière ainsi que le cinéma. C'est un criminel qui défie la police. Des forces souterraines et nocturnes sont à l'œuvre. Ici, les interprètes sont à la fois corps (chair) et esprits (malins). Le poids de leur corps est plus léger. Qui, comme dans la mythologie, peuvent apparaître et disparaître à volonté, et se changer, pourquoi pas, en cyprès, par pudeur. Un certain nombre d'enjeux demeureront secrets. Il nous semble qu’il existe, au delà des différences, une fraternité avec le to a simple, rock ’n’ roll ... song. de Michael Clark que nous avons vu récemment à Bern (Suisse) dans cette présence massive des fantômes (à lire ICI). Nous n’en avons pas l’habitude, mais nous n’avons pas à en avoir peur non plus. Le rapport à l’Histoire est puissant. Il ne s’agit pas d’être dans la célébration béate du moment présent ou de fantasmer un passé mythique. Il s’agit de négocier, dans la mesure du possible, avec le passé, de jouer avec lui quand c’est possible. Pas de psychologie ou de névrose, mais des forces où l’énergie vitale est constamment en jeu. On peut y voir aussi les marionnettes de l'allemand Oskar Schlemmer (1888 - 1943). 


Roderick George a 32 ans. Il est né en 1984 dans une banlieue pauvre de Houston (état du Texas), confronté au racisme. Il y étudie la danse classique puis la technique moderne à l'école de Alvin Ailey. En 2003, il part à New York où il danse pour le Cedar Lake Contemporary Ballet en 2005, puis le Sidra Bell Dance NY et le Kevin Wynn Collection. Il décide de rejoindre la Suisse pour le Basel Ballet/ Theater Basel en 2007, puis la Suède avec le GöteborgsOperans DansKompani en 2012. Et enfin, il rejoint la Forsythe Company en février 2014 jusqu'à sa dissolution fin juin 2015 (entre Francfort et Dresde). En tant que danseur ou chorégraphe il a reçu divers prix. Il fonde sa compagnie à Berlin en 2015, et propose sa première création, Dust, d'une durée de 40 minutes, en janvier 2016. Fleshless Beast est sa seconde production dans ce cadre. 

Mais revenons à la question du racisme. À Grenoble, certains professionnels, blancs, ont du mal à admettre, et accepter que l'on puisse en rendre compte, l'interroger, et pourquoi pas le mettre en cause, au nom d'une "neutralité" éminemment suspecte et d'une conception éthérée de l'art (c'est un blanc qui rédige ces lignes). Contrairement à l'avis d'un membre du jury, cette proposition est tout aussi politique que celle de Oona Doherty. Et se contenter  d'affirmer, comme l'ont fait certains professionnels, que cela faisait "trop de bruit" est assez sommaire, car il serait plus juste d'avouer que l'on ne connaît rien au rap et à l'électro, continents diversifiés et immenses pourtant, et, même, que l'on n'aime pas ça, et pourquoi pas que l'on déteste. Mais alors, vit-on encore dans son époque, et non dans une bulle qui sent la naphtaline ? Le rap et l'électro n'appartiendraient pas à la culture savante ? Quoiqu'il en soit, cette proposition a obtenue la 2° position dans les votes du public, ce qui est encourageant (mais cette information importante n'a pas été communiquée à la compagnie). La pièce de Roderick George se trouve confrontée à la vague glaciale de conservatisme en danse qui s'est abattue en France depuis quelque temps, où l'on ne tolère que les gentilles pièces de gentils chorégraphes. Mais si la danse contemporaine veut continuer d'exister, il faudra bien qu'elle accepte de suivre les travaux de chorégraphes qui entendent rendre compte et questionner avec courage et lucidité l'évolution du monde tel qu'il va. 
Fabien Rivière
Kosh
PS #1. On peut regretter que le nom de l'épatant maître de cérémonie, le beatboxer KOSH, de Villeurbanne, personnage chaleureux et talentueux, ne soit même pas indiqué dans la feuille de salle.

PS #2. On trouvera ci-après les prix attribués. 
Nos Prix Espaces Magnétiques seraient : 
                             1er Prix : Roderick George
                             2ème Prix : Oona Doherty


         LE PROGRAMME       
Vendredi 24 novembre — 19h
Paul Changarnier CollectifA/R (Lyon, France)  h o m e  3 interprètes 
Audrey Bodiguel  & Julien Andujar (Nantes, France)  Kromos  2 interprètes 
Marco D’Agostin (Bologne Italie)  Everything is ok  1 interprète
        PAUSE REPAS d'1 heure
Oona Doherty (Belfast, Irlande)
 Lazarus and the Birds of Paradise  1 interprète 
Liam Warren (France) Over  1 interprète
Maud Blandel  (Suisse)  TOUCH DOWN  6 interprètes 
Samedi 25 novembre — 17h30
Samuel Mathieu (Toulouse, France) Guerre  6 interprètes
Roser López Espinosa (Espagne) Lowland  2 interprètes
Roderick George (Berlin, Allemagne)  Fleshless beast  6 interprètes 
          PAUSE REPAS d'1 heure
Malika Djardi (France) Horion  2 interprètes 
Fana Tshabalala (Afrique du sud) Border  1 interprète
Cécile Laloy  (Saint-Étienne, France)  Duo  2 interprètes
         LE JURY          
— Sandrine Mini, Présidente, directrice Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau
— Marie-Christine Vernay, ancienne journaliste danse à Libération
— Fabrice Lambert, chorégraphe
— Jacques Maugein, ancien directeur de Chateau Rouge à Annemasse
— Frédéric Durnerin, directeur Centre Culturel Agora Pôle National des Arts du Cirque de Boulazac
           PRIX         
1er prix du jury
Lazarus and the birds of Paradise de Oona Doherty
Coproduction de 7.000€ avec un temps de résidence au Pacifique Centre de Développement Chorégraphique National (CDCN) Grenoble-Auvergne-Rhône-Alpes
2ème prix du jury
Everything is ok de Marco D’Agostin 
Coproduction de 4.000 €
Prix du public
Lazarus and the birds of Paradise de Oona Doherty 
Coproduction de 4.000 €
 (829 votants sur les deux soirs)
Mention spéciale du jury 
Horion de Malika Djardi 
Tournée

Les (re)connaissances* des 16 partenaires seront communiquées ultérieurement : 
*Les partenaires s’engagent à diffuser un ou plusieurs spectacles ou extraits dans une programmation partagée, à offrir des coproductions, à s’engager sur des accueils la saison suivante. Les structures implantées sur un même territoire favoriseront une synergie dans l’accueil de leur (re)connaissance.

Le montant des prix est attribué par Le Pacifique, la Maison de la Danse, le Théâtre National de la Danse Chaillot – Paris, la MC2 Scène nationale – Grenoble.

        PARTENAIRES       
— Le Pacifique Centre de Développement Chorégraphique National (CDCN) Grenoble - Auvergne Rhône-Alpes 
— La Maison de la danse (Lyon)
— La Rampe et la Ponatière - Scène conventionnée – Échirolles
— CCN2 - Centre Chorégraphique National de Grenoble - direction Rachid Ouramdane et Yoann Bourgeois
— Ballet Preljocaj - Pavillon Noir (Aix en Provence)
— CCNN - Centre Chorégraphique National de Nantes - direction Ambra Senatore
— CCNR - Centre Chorégraphique National de Rillieux-la-Pape  - direction Yuval Pick
— Malandain Ballet Biarritz
— Festival Le temps d’aimer la danse (Biarritz)
— KLAP - Maison pour la danse (Marseille) - direction Michel Kelemenis
— Comédie de Clermont-Ferrand - scène nationale (Clermont-Ferrand)
— La Garance - scène nationale (Cavaillon)
— MC2 - scène nationale (Grenoble)
— Musique et Danse en Loire-Atlantique (Orvault),
— Le Merlan - scène nationale de Marseille 
— Théâtre National de la Danse Chaillot (Paris).

Saluts à l'issue de Guerre de Samuel Mathieu, (re)connaissance 2017,  Photo Fabien Rivière

lundi 20 juin 2016

Concours - Danse élargie entre Danse de surface et Danse du monde


Le concours Danse élargie est une initiative de Boris Charmatz pour le Musée de la Danse - Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne et d'Emmanuel Demarcy-Mota pour le Théâtre de la Ville à Paris. Il se déroule au Théâtre de la Ville, tous les deux ans en juin un week-end. Il se veut ouvert à « des artistes de toutes les générations et de toutes disciplines. » La règle est simple : présenter une pièce de 10 minutes maximum, composée de 3 interprètes minimum. Vingt pièces sont proposées. 

En 2014, 319 dossiers de 37 pays ont été reçus. Pour l'édition 2016, 480 dossiers ont été réceptionnés (soit une augmentation de plus de 50 %) provenant de 50 pays. 34 ont été retenus. 

PASSAGE PAR SÉOUL CETTE ANNÉE



Danse élargie à Séoul avant Paris cette année : un visuel et les lauréats

L'Année de la Corée du Sud en France a été l'occasion d'une première partie du concours organisée à Séoul les 11 et 12 juin au LG Arts Center, où ont été présentés 17 projets ICI, et dont il ressort quatre lauréats (1er prix du jury : Jeong Seyoung pour Deus Ex Machina (Corée du Sud) [Formation exerce (initiée en 1998 par Mathilde Monnier, au sein du Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon (CCN MLR))],  2° prix du jury : Samuel & Mathieu Joseph et Jeff Armand pour Libre sans toi-t (Île Maurice), 3° prix du jury : Gaétan Bulourde pour Spoiled Spring : There  are no more seasons (Belgique), Prix du jury spectateur : Chien-Hao Chang  pour Bout (Taïwan)).

EN 2016, DANSE ÉLARGIE REPREND DES COULEURS

Une seconde partie du concours se poursuit dans la capitale française, où dix-sept autres projets sont invités à se présenter (voir la liste et les photos ci-dessous) les 17 et 18 juin

À Paris, après une première édition 2010 prometteuse, les seconde et troisième éditions furent décevantes, artistiquement parlant (officiellement 2014 « fut un succès au-delà de toute attente » de par le grand nombre de dossiers déposés, « un jury international composé d'artistes de grande renommée et de toutes disciplines », les « centaines d'interprètes sur la scène du Théâtre de la Ville » et les 1800 spectateurs). 

Surprise : en 2016 la manifestation reprend des couleurs (artistiques). 

DANSE DE SURFACE ET DANSE BLANCHE

Mais il faut nuancer : côté négatif, on notera la place majoritaire, statistiquement parlant, des propositions sans grand intérêt, trop propres, fades et vides, de gentils Blancs, — dont on se demande avec une certaine inquiétude sinon angoisse la relation qu'ils entretiennent avec le monde, avec le réel (il y a bien une tentative dans une proposition de traiter de la réalité, mais elle demeure anecdotique), — que nous qualifierons de Danse de Surface (DS). Ou alors faudrait-il parler d'une Danse Blanche (DB) ? Une « Danse ethnique » nous souffle un professionnel paisible en souriant ? D'ailleurs, à l'exception d'une pièce qui mixe des Français et des Coréens du Sud, les Blancs demeurent entre eux (c'est un Blanc qui rédige ces lignes). Pas de mélange. Peu de couleurs. 

C'est aussi ou d'abord la responsabilité du « comité de sélection [des projets retenus], composé de membres des équipes du Musée de la danse, du LG Arts Center et du Théâtre de la Ville, [qui] a longuement et soigneusement étudié chaque projet. »

À l'inverse, ils manifestent la diversité de la France à eux seuls (sur 17 pièces) : Johanna Faye & Mustapha Saïd Lehlouh (et, discrètement, l'espace étant plongé dans l'obscurité totale sauf à la fin, quelques secondes, Pauline Corvellec). Par ailleurs, le Syrien réfugié en France Mithkal Alzghair a fait une partie de ses études ici. Deux, c'est peu.

DE BONNES SURPRISES

Les bonnes surprises n'en sont que plus éclatantes. Déplacement du Syrien Mithkal Alzghair, un trio d'hommes, est un choc bienvenu. Ils sont seuls. Ils entrent comme par mégarde par la droite du plateau, vide, habillés de façon fort simple (pantalon sombre et T-shirt blanc). Un d'eux porte une serviette blanche avec une certaine solennité, qu'il va poser au sol. Leur regard se portent vers nous. Et ils lèvent les bras. Comme si ils étaient en joue. Les gestes sont d'un dépouillement et d'une simplicité bouleversantes. Pas de musique ou de bande son. Le silence. Pas d'effet de lumière/s. Pas de pathos. Des faits, pourrait-on écrire. Plutôt que de dénoncer, le chorégraphe énonce. Le réel. Ce sont des hommes. Mais en même temps il y a un côté personnages de bande dessinée. Ils vont engager une danse (populaire) minimale, à partir du bas du corps, comme si de rien n'était. À la fin, ils vont se disperser doucement dans l'immensité de l'espace plongé dans une pénombre relative, dans une abstraction stupéfiante. 

Déplacement parlerait d'abord de ceux qui sont partis, qui sont devenus des réfugiés. Il est cependant difficile de ne pas y voir aussi ceux qui restent. 

À la demande de la directrice du studio Le Regard du Cygne, à Paris, Amy Swanson Salmon, un jeune garçon de dix ans, Victor, a donné son ressenti : 
 

Après deux créations en Syrie, Mithkal Alzghair vient en France en novembre 2009. Il a alors 29 ans, bientôt 30. La révolution de mars 2011 va changer la donne, rentrer au pays devenant beaucoup trop dangereux. Il obtient le statut de réfugié politique. 

Il va étudier à exerce, formation initiée en 1998 par Mathilde Monnier, au sein du Centre chorégraphique national de Montpellier Languedoc-Roussillon (CCN MLR), de 2011 à 2013.

Après le studio Le Regard du Cygne à Paris les 24 et 25 mars 2016, Déplacement sera présenté : 
— à Berlin (Allemagne) dans le cadre de Tanz im August les 2 et 3 septembre ICI
 Onassis cultural center à Athènes (Grèce) les 26 et 27 octobre 
— Goethe institut à Bratislava dans le cadre du Nu Dance Festival ICI (Slovaquie) le 16 novembre 
— Les Treize Arches – scène conventionnée à Brive-la-Gaillarde ICI le 26 novembre
— Louvre-Lens ICI le 22 janvier 2017
— Le Vivat à Armentières dans le cadre de Vivat la danse ! 20 ans en 2017 le 25 janvier 2017 ICI 
— Centre de Développement Chorégraphique (CDC) de Toulouse ICI les 27 et 28 janvier 2017

La version solo de Déplacement dansée par Mithkal Alzghair sera visible lors du Festival d'Avignon Off dans le cadre de la Belle Scène Saint-Denis (cf. notre La Danse au Festival d'Avignon 2016 OFF) du 16 au 22 juillet à 10h, à A Corner in the World - Istanbul Independent Performing Arts Festival ICI (1-10 octobre) en Turquie le 6 octobre — qui sera consacré aux travaux en provenance du Moyen-Orient — et pendant les Petites Scènes Ouvertes ICI au Centre de Développement Chorégraphique (CDC) Le Cuvier à Artigues-près-Bordeaux le 1er décembre.  

*   *   * 
JumpStyle HardJump Shuffle @ Berlin HardStyle Germany, Alexanderplatz 

(La)Horde est un collectif créé par Marine Brutti, Jonathan Debrouwer et Arthur Harel en 2013 à Paris. Il s'intéresse au jumpstyle. C'est un genre de musique électronique techno hardcore qui apparaît à la fin des années 90 aux Pays-Bas et en Belgique, qui associe une forme de danse pratiquée lors de fêtes underground. Le mouvement va se diffuser mondialement. Du côté d'internet on trouve de courtes vidéos d'une personne ou d'un groupe dansant dans l'espace privé ou public. 

L'intérêt pour cette danse se développe en trois temps : la création de Avant les gens mourraient pour l'Ecole de Danse Contemporaine de Montréal (EDCM) en 2014, le court métrage de 16 minutes Novaciéries ICI présenté dans les festivals (de cinéma, mais pas seulement) en 2015, et aujourd'hui To Da Bone en 2016.

Le titre de la pièce, To Da Bone — en françaisJusqu'à l'os —  associe de l'argot anglais, To Da (pour To The), à de l'anglais, la norme linguistique et son contraire. Les interprètes se connaissent depuis longtemps, mais ne s'étaient jamais rencontrés physiquement. Ils sont dix, huit jeunes hommes et deux jeunes femmes, qui ont adopté le look normcore : baskets, pantalon plutôt jean 501 (pas trop serré et pas trop large) et une veste de sport (ici, colorée). On lit sur internet qu'il s'agit d'« une esthétique de la normalité » et de « non-style ». (La)Horde aurait souhaité associer des performers afro-états-uniens et indonésiens, mais cela n'a pas été possible, et nous voici avec dix Blancs. Ils ont conscience que c'est problématique. 

Le groupe, compact, est en mouvement dans une mécanique sans fin, d'où un individu sort un temps, pour revenir dans la meute tout aussi mécaniquement. C'est réussi, un peu trop « viril » au sens où tout cela porte une agressivité certaine. Cette discipline peut faire penser à un entrainement de militaires ou de néo-nazis. À la fin on se dit qu'après la représentation ils vont tous aller « casser du pédé. » L'esthétique jumpstyle est en fait plurielle : sur internet, les vidéos sont bon enfant, souriantes et détendues, le film Novaciéries suggère la désolation, To Da Bone la potentialité d'une confrontation future violente. En leur remettant le deuxième prix du jury, Vincent Macaigne expliquait : « Ce qu'on a récompensé est vraiment très beau, parce que ça nous a parlé d'une forme de colère qu'il peut y avoir en Europe. Il y avait une sorte d'énergie à nos yeux tribale, politique et contemporaine. On a aussi voulu féliciter le travail de recherche de danse. » Mais on peut percevoir cette énergie comme régressive, et dangereuse. Il existe un danger à trop l'esthétiser. La montrer est une chose, expliquer les conditions socio-historiques qui rendent possibles son apparition en est une autre, plus difficile, plus ambitieuse et plus nécessaire. Au cinéma on dirait que tout cela est un problème de cadrage : le spectre est large entre la dénonciation et l'accord, en passant par le constat qui se veut neutre. (La)Horde défend le droit à un « regard non autoritaire ». Mais il nous semble que la réflexion sur le cadrage doit se poursuivre, en dissipant l'ambiguité. 

Johanna Faye & Mustapha Saïd Lehlouh ont présenté FACT. La ville en est le sujet principal : son patrimoine, ses mutations, ses espaces, les déplacements et les trajectoires de ses habitants, les mouvements de masse et les mouvements de foule. Ils ont recruté des interprètes aux formations diverses : deux danseurs jazz contemporain, quatre danseurs hip hop et un danseur électro. Les chorégraphes présentent des corps chargés d'énergie dans une écriture élégante. Cette croyance dans les potentialités du corps n'est pas si fréquente et doit être saluée. La prise de parole sur scène est encore maladroite mais les deux chorégraphes comprennent et progressent vite. 

PRIX ESPACES MAGNÉTIQUES

Quoiqu'il puisse arriver (nous écrivons avant la remise des prix), nous avons décidé, comme en 2014 ICI, d'attribuer les PRIX ESPACES MAGNÉTIQUES : 
— Premier Prix : Mithkal Alzghair   Déplacement    SYRIE  /  TURQUIE
— Deuxième Prix : COLLECTIF (LA)HORDE Marine Brutti - Jonathan Debrouwer - Arthur Harel  TO DA BONE  FRANCE / QUÉBEC / HONGRIE / PAYS-BAS / POLOGNE / UKRAINE 
— Troisième Prix : Johanna Faye & Mustapha Saïd Lehlouh   FACT   FRANCE 

PRIX DANSE ÉLARGIE 

— Premier Prix du Jury :
 Mithkal Alzghair   Déplacement    SYRIE  /  TURQUIE
— Deuxième Prix du Jury :
 COLLECTIF (LA)HORDE Marine Brutti - Jonathan Debrouwer - Arthur Harel 
TO DA BONE  FRANCE / QUÉBEC / HONGRIE / PAYS-BAS / POLOGNE / UKRAINE 
— Troisième Prix du Jury :
 Lyon-Eun Kwon  Glory    CORÉE DU SUD 
— Prix du Jury de spectateurs : 
Eirini Papanikolaou  Anthemoessa  GRÈCE
— Prix du Jury de spectateurs avec mention spéciale :
 Lyon-Eun Kwon  Glory   CORÉE DU SUD 
— Prix de la Technique : 
Eirini Papanikolaou  Anthemoessa  GRÈCE
Fabien Rivière
PHOTOS Fabien Rivière ©

On peut lire nos articles :
Le concours Danse élargie 2010 en photos
Photos et Analyses- 3° édition du concours Danse élargie 2014
Concours Danse élargie : que donne la cuvée 2015 ?

DEUX JURYS : 
— Un « jury d'artistes » (avec Eun-Me AHN directrice artistique de Eun-me Ahn company, chorégraphe, performeuse CORÉE DU SUD, Lee Bul plasticienne CORÉE DU SUDLucinda Childs chorégraphe USA, Tiago Guedes chorégraphe, directeur du théâtre municipal de Porto-Rivoli et Campo Alegre  PORTUGAL, Young-Kyu Jang musicien CORÉE DU SUD, Vincent Macaigne acteur, metteur en scène FRANCE, Dorothée Munyaneza musicienne, chorégraphe, comédienne FRANCE/RWANDA) au nombre de sept. 
— Un « jury de (neuf) spectateurs. »

VIDÉOS des projets sélectionnés sur Numéridanse.tv ICI


Sur les 17 projets proposés samedi,
 il demeure 10 Finalistes présentés dimanche, notés  F  
Nous avons fait précéder les propositions les + intéressantes de        

SAMEDI 18 juin — 
11h30 - 13h 
1.    Marion Schoevaert, Violaine Schwartz & Annamirl Van Der Pluijm
       MOLOCH   CORÉE DU SUD / FRANCE  
2.    Laurent Cèbe Les gens qui doutent   FRANCE     F  
3.    Eirini Papanikolaou  Anthemoessa   GRÈCE     F  
          4.    Johanna Faye & Mustapha Saïd Lehlouh  FACT   FRANCE     F  
           5.    DAL project  Erase the moon    CORÉE DU SUD      F  
6.    Pauline Corvellec BLACK AND LIGHT   FRANCE      F 
Capture d'écran Espaces Magnétiques
14h15 - 15h45
           7.    COLLECTIF (LA)HORDE Marine Brutti - Jonathan Debrouwer - Arthur Harel TO DA BONE  FRANCE / QUÉBEC / HONGRIE / PAYS-BAS / POLOGNE / UKRAINE     F  
8.    Jean Hostache & Garance Silve  Le Sacre du printemps   FRANCE
              9.    Mithkal Alzghair   Déplacement    SYRIE  /  TURQUIE      F  
10.   Cie Popùliphonia - Romain Pichard  Blue Monday    FRANCE     F  
11.   Lyon-Eun Kwon  Glory   CORÉE DU SUD      F  
12.   Paul Changarnier - Collectif A/R   h o m e    FRANCE

16h - 17h15
13.  ATELIER 37.2  GRAFT, danse d’une espèce à venir   FRANCE /  ITALIE /  CANADA
14.  Maud Blandel  TOUCH DOWN     SUISSE /  BELGIQUE /  PORTUGAL     F  
15.  Jasmina Krizaj & Cristina Planas Leitão  The Very Delicious Piece XL  
                 PORTUGAL / SLOVÉNIE     F  
16.  Christos Papadopoulos - Leon and Wolf company  OPUS  GRÈCE
17.  Pierre Piton  Capillotractée   SUISSE / LITUANIE