vendredi 25 avril 2025

Hommage - Pere Ubu (USA), The Modern Dance

David Thomas, leader du légendaire groupe de rock états-unien Pere Ubu, de Cleveland dans l'Ohio le long de la frontière avec le Canada, formé en 1975, est mort le 23 avril à 71 ans, alors qu'il finissait son nouvel album. 
The Modern Dance est le premier album du groupe, sorti en 1978.
—— Face A : 
1-  Non-Alignment Pact – 3:18
2-  The Modern Dance – 3:28
3-  Laughing – 4:35
4-  Street Waves – 3:04
5-- Chinese Radiation – 3:27
—— Face B
Face B 
1-  Life Stinks (Peter Laughner) – 1:52
2-  Real World – 3:59
3-  Over My Head – 3:48
4-  Sentimental Journey – 6:05
5-  Humor Me – 2:44

mercredi 23 avril 2025

Mark Pritchard, Beautiful People (ft. Thom Yorke)

Extrait de l'album Under The Sun, publié le 13 mai 2016.
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp
NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ (en 2025) : 

Mark Pritchard & Thom Yorke, Gangsters + This Conversation is Missing Your Voice + Back in the Game

Nouvelle collaboration entre l'Australien de Sydney Mark Pritchard et le britannique Thom Yorke (Radiohead, Atoms For Peace et The Smile) pour un album à paraître le 9 mai, Tall Tales (précédemment > Mark Pritchard, Beautiful People (ft. Thom Yorke).
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp
POCHETTE DE L'ALBUM 

dimanche 20 avril 2025

Concert et sortie du nouvel album de Heavy Lungs - Un morceau : Ballerina

Danny Nedelko de Heavy Lungs, dans la seconde partie du concert au Supersonic (Paris),
le 17 avril dernier, Photos Fabien Rivière

Jeudi dernier, intense concert du groupe britannique de Bristol Heavy Lungs, un des meilleurs de la scène rock mondiale, à Paris au Supersonic, à Bastille, quatuor comprenant le chanteur Danny Nedelko, impressionnant performer, — il fêtait d'ailleurs ses 32 ans, on lui a offert un bouquet de tulipes rouges au début du concert pour l'occasion —, et vendredi, sortie du nouvel album, excellent, du groupe, Caviar, qui comprend le morceau Ballerina, puissante décharge d'énergie.

Avant la soirée, Danny Nedelko porte un magnifique perfecto noir, avec au dos un dessin et le nom du groupe. Cheveux noirs très courts, bronzé, détendu, il semble venir de la plage. Il débute la performance en chemise blanche avec quelques bandes bleues verticales. À mi-parcours d'un concert puissant d'une heure, il se met torse nu. Le batteur, George Garratt, souriant, l'est depuis le début. Le chanteur dévoile ses tatouages, dont, au niveau du cœur, une enclume. Sans doute elle suggère à la fois la résistance aux coups, du sort, du destin, de la vie. Et la forge, lieu artisanal et artistique à la fois, proche des éléments primordiaux de la matière et de la vie, extrêmement résistante. Comme les puissances de l'alchimie. Notre homme, non pas fixe derrière son micro, bouge de façon extraordinairement inventive dans l'ensemble de l'espace (cf. vidéo ci-dessous). Il descendra un court moment dans le public qu'il traverse tranquillement ce soir. Public qui va joyeusement pogoter par ailleurs. Certains vont un temps s'agenouiller, et tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre. On songe à l'agitation joyeuse des fêtes villageoises moyenâgeuses.  
Fabien Rivière
L'ALBUM CAVIAR (écoute et achat)  >  bandcamp 

TOURNÉE européenne > bandcamp (à la droite de la page)

FACEBOOK du groupe  >  ICI


EXTRAIT DU CONCERT au Supersonic - par indiegilles

LYRICS — PAROLES  >  Ballerina
When you’re on the pitch, you kill it  — Quand tu es sur le terrain, tu déchires
I can hear the ground, they’re cheering — Je peux entendre le sol, ils applaudissent  
You enter the room, so graceful — Tu entres dans la pièce, si gracieux
Like a ballerina, weightless — Comme une ballerine, en apesanteur
So weightless — Tellement en apesanteur 

If you know, you know — Si tu sais, tu sais
If you don’t I’ll show you — Si tu ne sais pas, je te montrerai

If you need a hand I’ll spot you — Si tu as besoin d'aide, je te l'offre
Got and ear to lend, like Van Gogh —  J'ai une oreille à prêter, comme Van Gogh
Everything I said is earnest — Tout ce que j'ai dit est sérieux
Cross my heart and die, I promise — Traverse mon cœur et meurs, je le promets
I promise — Je le promets

Like a ballerina — Comme une ballerine 

The fog will burn away in time — Le brouillard se dissipera avec le temps
You’ll make it through the other side — Tu arriveras à passer de l'autre côté

MR FAMOUS (album Caviar)

POCHETTE DE L'ALBUM CAVIAR

mercredi 16 avril 2025

Projection du documentaire : « Karin Waehner, L'Empreinte du sensible »

Karin Waehner, Photo DR

EXTRAIT VIDÉO  >  ICI

Dans le cadre de l'exposition consacrée à des grandes figures de la danse expressionniste en France, La danse, une histoire de transmissionExpo photo - La danse expressionniste : Jérôme Andrews, Jacqueline Robinson et Karin Waehner

Galerie Le Fil rouge, 4 rue Wurtz, Paris 13° - Mardi 6 mai, 20h30, gratuit -
galerielefilrouge.fr
Dans le cadre de la journée internationale de la danse  

Film de Marc Lawton et Sylvia Ghibado, 2002, durée : 73 mn.   

« Consacré  à l’une des pionnières de la danse moderne en France, ce film sur Karin Waehner, danseuse, chorégraphe et remarquable pédagogue, est étoffé de  multiples témoignages émouvants. Chorégraphes, critiques et danseurs de  plusieurs générations, dont Angelin Preljocaj, évoquent son  enseignement, tandis que de rares documents d’archives montrent son  parcours artistique et le situent dans l’Histoire.

Une bonne part du travail de la danse  contemporaine se déroule dans le secret de la transmission, fruit de la  grande qualité pédagogique de danseurs et chorégraphes qui œuvrent  souvent dans l’ombre. Cette « empreinte du sensible » découvre tout un pan  de l’histoire de la danse. Née en 1926, Karin Waehner a étudié et dansé  chez Mary Wigman, puis séjourné à Buenos Aires, avant de s’installer en  France en 1953 où elle a créé et enseigné jusqu’à la fin de ses jours en 1999. Défrichage à mains nues, travail sur le ressenti, mise en état,  nécessité intérieure, le travail de la chorégraphe allemande porte sur  la sensation. Celle d’un corps lentement modelé mais aussi partagé par  l’histoire. Un corps critique qui assume et reconduit le geste dont il  est le médiateur. Cette délicate et rigoureuse démarche d’appréhension  de la mémoire est aussi largement évoquée et commentée par elle-même. 

Source : Irène Filiberti »

Expo photo - La danse expressionniste : Jérôme Andrews, Jacqueline Robinson et Karin Waehner

Nature, de Jérôme Andrews, Photo Michel Gérardin
Jérôme Andrews, Festival d'Avignon, 1974, Photo Samy Poliatchek 
Discours primitif, 1959, de Karin Waehner, Photo Jo Babout
Jacqueline Robinson, Photo DR
 Garcia Lorca, si je meurs laissez ouverte la fenêtreIsabelle Roland-Gosselin et Delphine Ribinsky, 
Chorégraphie Delphine Ribinsky, Photo Pierre Fabris
.
   « Parler de transmission en danse, c’est s’intéresser aux empreintes laissées dans les corps et à leur devenir. À partir de 3 grandes figures de la deuxième moitié du 20ème siècle que furent 
Jérôme Andrews [états-unien, 1908 - 1992, à 84 ans], 
Jacqueline Robinson [anglaise, 1922 - 2000, à 77 ans] 
et Karin Waehner [allemande, 1926 - 1999, à 72 ans], 
[tous trois installés en France, et mort-e-s à Paris] l’exposition souhaite mettre en valeur l’héritage venant de la danse expressionniste allemande qui a marqué une génération de danseurs. Les photos des œuvres des uns et des autres ont valeur de témoignage autant que d’inspiration…  »   
— PS. Né Jerome Andrews aux États-Unis, le chorégraphe francisait volontiers son nom en Jérôme Andrews. 

La danse, une histoire de transmission
Du mardi 29 avril au samedi 10 mai 2025
Vernissage le mardi 29 avril (À partir de 18h30) - journée internationale de la danse Site

Tous les jours, à 17h, projection du documentaire de n + n Corsino, Jerome andrews, forwards and backwards [Jerome Andrews, en avant et en arrière], 1992, 55 mn.
Jerome Andrews
— Organisation : Odile Cougoule
Lundi au samedi (sauf 1er et 8 mai) – entrée libre de 16h à 19h.

Galerie Le Fil Rouge - 4 rue Wurtz 75013 Paris www.galerielefilrouge.fr

Merci aux photographes :  Jo Babout, Agnès Bonnot, Jean Claude Carbonne, Jean Luc Dugied, Jean Gros Abadie, Christian Ganet, Gilles Hattenberger, Vincent Laratta, Éric Lucas, Dominique Mérigard, Geneviève Stephenson, Jean Luc Telesfort.

dimanche 13 avril 2025

Lawrence Hart (London, UK), Surrender Yourself

Extrait de l'album quatre titres du même nom paru le 26 février 2025.
Lawrence Hart (aka Duncan Tootill) 
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 

vendredi 11 avril 2025

Ceramic Dog (USA), Lies My Body Told Me

Ceramic Dog est un trio états-unien constitué de Marc Ribot, Shahzad Ismaily et Syd Straw.
Le titre est le premier morceau de l'album Your Turn, le deuxième du groupe, publié le 30 avril 2013. 
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
— Video : 
Directed by B.A Miale
GoGo Dancer: Anna Coppa Cabana
POCHETTE DE L'ALBUM 


mardi 8 avril 2025

dimanche 6 avril 2025

Radio 4 (New York), Dance to the Underground (Sidecar Remix) - by gato_ (Barcelona, Spain)

« A tribute to both the forgotten Radio 4 band and the Dance to the Underground club held every week at Sidecar (BCN). »
— NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ : 

mardi 1 avril 2025

Loris Kingolo danse dans : Étienne de Crécy — World Away feat Alexis Taylor

Extrait de l'album un titre paru en novembre dernier. 
ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
Repris dans son nouvel album huit titres Warm Up, en français S'échauffer, publié le 14 mars dernier.
POCHETTE DE L'ALBUM


dimanche 30 mars 2025

La danse noire de Dalila Belaza (« Orage »)

Dalila Belaza dans Orage, Photo DR

La nouvelle création de Daliza Belaza se nomme Orage. On songe à Oh rage ! Allez savoir pourquoi. Oh rage !, Oh désespoir ! ? Peut-être. Elle est à voir dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne. 

Un plateau vide, dans une ambiance nocturne. En son centre Dalila Belaza. À sa droite, un peu plus profondément, un guitariste, discret. Rien moins que Serge Teyssot-Gay, qui, en 1980, en classe de seconde, rencontre dans un lycée catholique de Bordeaux, Bertrand Cantat, et forme un groupe de rock qui se nommera quelque temps plus tard, Noir Désir, jusqu'à son arrêt en 2003. Il crée en 2005 le duo Interzone avec l'oudiste syrien Khaled Aljaramani rencontré à Damas lors d'une tournée de Noir Désir, avec qui il réalise cinq albums. Suivent de multiples collaborations. 

Ils sont tous les deux habillés de noir. Elle dans un vêtement très large, qui peut suggérer, un temps, une camisole de force. Lui, crane lisse, mine de moine. Avec sa guitare électrique il délivre un rock bruitiste puissant. Il est debout, immobile, seule sa main droite bouge, comme grattant ou chatouillant la basse. Il parlera plus tard justement de « déluge électrique »

Il s'agit d'une improvisation. Rien n'est écrit, ou préparé avant. Refaire ce qui a fonctionné la veille ne marche pas, explique-t-il. Il faut être présent. Il souhaite que cette disponibilité soit à l'œuvre aussi dans la vie (quotidienne), afin de permettre des rencontres imprévues. 

Il ne cessera, dans un premier temps, d'observer la performeuse, puis ses yeux sembleront se perdre dans le lointain du ciel. Dans les hauteurs, trois rangées de onze projecteurs pour assurer les lumières, redoutablement efficaces.    

Après la vision de la pièce, et après l'écriture de tout le reste de cet article, on découvrira les propos de la chorégraphe dans la revue Cahiers de danse (cf précisions en fin d'article) : « Qu'il s'agisse de mon travail de création ou de transmission, je m'aperçois que je prépare assez peu : je me mets plutôt en situation de tensions, voire de péril. Anticiper et projeter mentalement mes gestes serait en contradiction avec les états d'écoute, de conscience et d'hypervigilance que je recherche. » (p. 24) 

Mais poursuivons. Comme ancrée au sol, la danseuse tressaille, défaille, comme prise dans des turbulences, pantin désarticulé. Possédée ? Mais par quelles forces ? On songe un temps à un film de science-fiction, à du David Lynch. D'un côté le corps est perturbé, de l'autre on se dit qu'il est aussi question de lâcher-prise. Pour quel but ? Par quel chemin ? Elle va s'assoir, s'allonger de profil, etc. Elle va disparaître vers le fond de scène, puis réapparaître. Elle semble justement pouvoir voyager dans l'espace et le temps (cf notre critique de son Au cœurICI). Elle suggère, un temps, un grand guignol moyenâgeux, puis, allongée vers le fond à gauche du plateau, elle est un simple corps mort indiscernable, une dépouille, d'on ne sait qui, sans pathos. Puis, elle réapparait au centre du plateau, dans une gestuelle plus fluide, comme (légèrement) allégée ? Comme une patineuse artistique qui glisse sur le sol gelé. Elle sollicitera aussi le ciel. 
Fabien Rivière
Orage, de Dalila Belaza, La Briqueterie (94), Vitry-sur-Seine, dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne, vu le 27 mars (notre présentation). en savoir + 

TOURNÉE 2025 
Jeudi 10 avril  —  L’Azimut - Théâtre La Piscine, Châtenay-Malabry. En savoir +  
16-17 septembre  —  Focus Danse, Biennale de la danse de Lyon, Lyon.
25-26 septembre  —  La Coupole - Théâtre Sarah Bernhardt, Théâtre de la Ville, Paris.
 
LIRE 
Une interview de Dalila Belaza à retrouver dans le dernier numéro de la revue bilingue français-anglais de la Briqueterie, à Vitry-sur-Seine (94), — qui organise la Biennale de danse du Val-de-Marne, — "Accueillir le vide", pp 24-27, dans Cahiers de danse, n°2, dossier : Sommeils, 9 €. En savoir + 

samedi 29 mars 2025

La danse vitale de Fabrice Lambert (« Renverse »)

Renverse, de Fabrice Lambert, Photo Alain Julien
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En 2020, le français Fabrice Lambert présentait Seconde nature, un quatuor (notre article La vitesse de Fabrice Lambert). Cinq ans plus tard il propose Renverse, pour huit interprètes, découvert lors de la Biennale de danse du Val-de-Marne. 

Autant Seconde nature, au demeurant excellent, est urbain, nocturne, digital, tendu, chimique, désespéré, autant Renverse est aérien, sinon cosmique, hors du temps, nature, sinon naturel, volontaire. La pièce débute dans un grondement la nuit, dont on ne sait ce qu'il présage. Les interprètes portent des costumes légers bleus, couleurs soutenues ou pastel, comme au printemps ou l'été. La danse est écrite, très riche mais toujours lisible. Le chorégraphe défend un engagement physique constant, un solide optimisme, l'émerveillement premier de l'enfant, de quoi faire ricaner les cyniques et les blasés, contrebalancé par les inquiétudes de la musique. Une écriture des corps tonique et bondissante, entre lignes droites, spirales et cassures. On doit assumer chaque instant pleinement, dans une jouissance du moment, intense, semble nous dire le chorégraphe. Le tout est une merveille de vitalité. 

À celles et ceux qui prétendent qu'une danse contemporaine exigeante ne peut pas être un art populaire, et que les salles sont vides, on répondra par un constat simple : au théâtre Jacques Carat à Cachan, comme quelques jours plus tôt au théâtre Jean-François Voguet à Fontenay-sous-Bois, on a croisé un public familial, de 7 à 77 ans, dans une salle quasi pleine, qui réserva un accueil triomphale à la pièce. C'est réjouissant.    
Fabien Rivière
Renverse, de Fabrice Lambert, vu le 14 mars au théâtre Jean-François Voguet à Fontenay-sous-Bois (en savoir +), et le 28 mars au théâtre Jacques Carat de Cachan (en savoir +), dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne (notre présentation). 

— Témoignages de trois spectatrices, à Fontenay-sous-Bois : ICI 

TOURNÉE : mardi 1er avril - théâtre de Rungis. en savoir + 

— Fabrice Lambert est présent cette saison au théâtre Jacques Carat de Cachan. Il y est artiste associé pour les saisons 2025-2026 et 2026-2027.  

Livre - Rencontre avec Sophie Gélinier au sujet de son ouvrage consacré à Francine Lancelot

dimanche 30 mars 2025 à 17h

Présentation du livre de Sophie Gélinier sur Francine Lancelot 
à la librairie L'Arabesque - 
CENTQUATRE PARIS 5, rue Curial 75019 Paris

Livre > En savoir + — Librairie l'Arabesque > Facebook 

vendredi 28 mars 2025

Neckbolt (Austin, Texas), Sort of + Marianne 05

Extraits de l'album Dream Dump, en français Décharge de rêve, publié le 22 septembre 2023 chez Born Yesterday Records. 
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ : 
NECKBOLT

mercredi 26 mars 2025

WBEEZA (London), Roks Dogg + He So Crazy

« WBEEZA (pronounced double-u-beeza) is 23 years old Warren Brown from Bermondsey South London. » [2023] 
Extrait de l'album New Skank ep paru le 8 décembre 2023.
L'ALBUM (écoute et achat)  >  bandcamp 
POCHETTE DE  L'ALBUM


mardi 25 mars 2025

Abdomen (Netherlands), Live Session

Mis en ligne le 11 février 2025.
— Tracklist:
1. Fish I
2. Yes, I Don’t Know
3. Weird Shapes
4. Exhale
ÉCOUTER ABDOMEN  >  bandcamp 
NOUS AVONS DÉJÀ PUBLIÉ : 

lundi 24 mars 2025

Aina Alegre célèbre Carmen Amaya (« FUGACES »)

FUGACES, d'Aina Alegre, Photo Martin Argyroglo 
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La danse contemporaine s'est intéressée récemment aux danses populaires. Dans deux démarches distinctes. 

La première approche déconstruit. Déconstruire n'est pas détruire, mais aimer, observer, accepter certaines choses et refuser d'autres, puis reconstruire différemment. Ainsi l'Espagnol Israel Galván, fou de flamenco ; l'Italien Alessandro Sciarroni avec FOLK-S will you still love me tomorrow ? qui explore le Schuhplattler, une danse typique de Haute-Bavière dans le sud de l'Allemagne dont la capitale est Munich, et du Tyrol à l'ouest de l'Autriche, dont le nom (battre la chaussure) vient du fait qu’elle consiste, littéralement, à taper ses chaussures et ses jambes avec ses mains de façon rythmique ; l'Autrichien Simon Mayer avec son solo SunBengSitting, « une pièce à cheval entre le yodel [une technique de chant], la danse folklorique et la danse contemporaine », et son trio Sons of Sissy, avec les danses et les chants de son village natal du nord du pays. La Française Dalila Belaza a travaillé avec le collectif Lous Castelous de Senergues. C'est une association fondée en 1982, qui vise à « sauvegarder et maintenir les traditions locales, notamment les danses et les chants ». Elle est basée dans le village de Senergues, 421 habitants selon le recensement de 2018 (le pic a été atteint en 1881 avec 1671 administré-e-s), dans le département de l'Aveyron, à 30 km au nord de Rodez. Lous Castelous signifie en occitan "Les Châtelains". Toutes ces œuvres sont excellentes.

L'autre approche prend le matériel chorégraphique tel qu'il est sans le déplacer, tel le collectif (La)Horde avec Marry Me in Bassiani avec l'ensemble Iveroni, en Géorgie. Du bon travail. 

On peut aussi faire état du remarquable Dialogue avec Shams, du Français Mathieu Hocquemiller, avec une derviche tourneur qui vit en France, d'origine iranienne. 

FUGACES, d'Aina Alegre, Photo Martin Argyroglo
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Avec sa nouvelle création, FUGACES, Aina Alegre manifeste son intérêt, sinon sa passion, pour la danseuse de flamenco espagnole Carmen Amaya (1918 - 1963). Elle explique dans la feuille de salle : « (...) on va se laisser traverser par ce fantôme, par cette revenante, par cette figure. » Elle évite les pièges à la fois du tourisme illustratif et la dévotion du mausolée. Elle a travaillé sur des archives (cf. liste ci-dessous) sans pour autant se laisser étouffer ou neutraliser par elles. Si elle affirme « (...) en aucun cas [nous] n'essayons de reproduire sa danse », certaines positions corporelles sont reprises, comme point de départ, mais réinvesties, déplacées, repensées, retravaillées. Elle déconstruit, au sens où si elle mobilise un vocabulaire "daté", il s'agit bien, pour paraphraser William Forsythe avec le vocabulaire classique chez lui, d'écrire des histoires d'aujourd'hui.

Tout débute dans les ténèbres, dans un décor épuré à dominante blanche, d'où émergent les silhouettes des 7 interprètes. Magnifiques costumes noirs signés de la chorégraphe et Andrea Otin. Puissant espace sonore et musical de Vanessa Court, avec une interprète, Maria Cofan, qui joue du trombone de façon magnifique.  

Au sortir du spectacle, un danseur et pédagogue catalan installé en France, nous a fait part de son émotion. À la fin des années 60 et durant les années 70, enfant puis adolescent, il a subi la répression du gouvernement franquiste qui réprimait, par exemple, qui parlait catalan dans la rue. Façon de mêler histoire personnelle, histoire de l'art et histoire politique. Or, Carmen Amaya, gitane née à Barcelone, en Catalogne, fait partie d'une autre minorité opprimée. Elle s'éloigne une dizaine d'années du pays. Ainsi, comment s'articule danse et politique, hier, et aujourd'hui ? 

Un rappel historique n'est pas inutile : « En 1937, pour fuir la guerre civile espagnole, Amaya quitte le pays avec sa troupe pour aller au Portugal, puis en Argentine, où elle obtient un grand succès. Pendant 3 ans, elle se produit dans de nombreux pays d'Amérique Latine, avant de débuter aux États-Unis en 1941. Dans ce pays, elle se produit dans les théâtres les plus importants, et notamment au Carnegie Hall. Elle intervient dans plusieurs films. Le succès obtenu lui vaudra même d'être invitée à la Maison-Blanche pour danser devant le président Roosevelt. Amaya rentre en Espagne en 1947, et enchaîne les tournées nationales et internationales à travers l'Europe, l'Amérique et l'Asie. (...) Atteinte d'une maladie rénale, en 1963 elle tourne dans le film Los tarantos, malgré son état. Elle arrête la danse et part se reposer à Begur, petit village de la côte catalane, où elle décèdera quelques mois plus tard des suites de sa maladie [à 45  ans]. » (1) 

Le Monde écrit alors : « Gitane, avec tout ce que ce mot, compris des seuls Espagnols, comporte d'incantatoire, de charlatan, de fatal, de carnassier, de délirant, Carmen Amaya l'était à cent pour cent. (...)  la première Espagnole osant danser en pantalon collant de caballero. Techniquement, tout était anarchique dans son art, qui passait du trépignement à l'épilepsie, les doigts griffant le vide et la rose hors des cheveux ; mais elle seule pouvait le faire. » (Olivier Merlin, 20 novembre 1963)

Ce soir, plus que des « claquements de talon mitraillant n'importe quel sol »pour reprendre l'expression du même article, ce sont les déplacements dans l'espace qui frappent, comme un groupe de biches traversant une forêt. Ou comme un rituel secret, mais sans sacrifice. Pas de sang versé. On est surtout saisi par la puissance de la pulsion vitale, malgré la nuit.
Fabien Rivière 
(1) source : Wikipédia 

FUGACES, d'Aina Alegre - Centre chorégraphique national (CCN) de Grenoble et STUDIO FICTIF, vu à la Maison des Arts de Créteil (94), dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne (notre présentation), du 20 au 22 mars 2025. en savoir +  —  en savoir + 

TOURNÉE FUGACES
25 MARS 2025 - Théâtre de Corbeil-Essonnes (dans le cadre de la Biennale de danse du Val-de-Marne - La Briqueterie - CDCN)  En savoir + 
23, 24 AVRIL 2025 - Festival Dias da Dança - Porto En savoir + 
19, 20 SEPTEMBRE 2025 - Biennale de la danse de Lyon, France

ON PEUT LIRE : 
— Article : Original Gypsy Dances - [de] Jack Kemp, 1941, avec Carmen Amaya, de Christian Lacroix, pp. 62-65, dans CINÉDANSE - 50 films culte (cf. notre Livre - L'amoureux « Cinédanse - 50 films culte »)   [FILM à voir ICI]
— Article : Rétrospective Carmen Amaya à Madrid, 2013, par Nicolas Villodre. ICI

— Références et bibliographie de FUGACES  [données par la compagnie] :
Carmen Amaya, Montse Madridejos et David Pérez Merinero, Editions Bellaterra - 2013.
Carmen Amaya o la danza del fuego, Mario Bois, Editions Espasa Calpe - 1994. Aina Alegre s'est particulièrement appuyée sur le recueil de critiques qu'on retrouve dans l'ouvrage de Mario Bois autour du spectacle Embrujo Español en tournée en 1948 à Paris, au Théâtre des Champs Élysées. Carmen Amaya y met en scène et interprète notamment sa version du Boléro de Ravel.  
- Archives sonores extraites du titre El Ritmo de Carmen Amaya (Buleria) par Carmen Amaya & Sabicas, album Queen of the Gypsies.
- D'autres extraits d'archives sonores et vidéos trouvées sur Internet mais que nous ne pouvons pas citer car les sources sont difficilement identifiables.
Couverture du livre Carmen Amaya, de Montse Madridejos et David Pérez Merinero

vendredi 14 mars 2025

dimanche 9 mars 2025

La Biennale de danse du Val-de-Marne célèbre les imaginaires de la nuit

Affiche de l'édition 2025 de la Biennale de danse du Val-de-Marne

— Par Fabien Rivière 

La Biennale de danse du Val-de-Marne, dans ce département limitrophe du sud de Paris, va fêter pendant un mois sa 23° édition, du 12 mars au 11 avril, célébrant « les imaginaires de la nuit» La nuit de la douceur ou de l'agitation, de la poésie, des rêves et de l'imagination. Soit 27 chorégraphes proposés dans 25 lieux. 

Il s'agit aussi de mêler danse contemporaine et danses populaires, autour de cinq « constellations. »

Des nuits flamenca avec :
— Aina Alegre (qui propose FUGACES),
— Dominique Brun et François Chaignaud (Un Boléro
— Israel Galván (Solo), 
— María del Mar Suárez/La Chachi (Taranto Aleatorio), 
— Pol Jiménez (Lo Faunal
— Fernando López Rodríguez (Flamenco queer). 

Des nuits des étoiles montantes, « un parcours à la rencontre de créatrices et d’œuvres prometteuses » : 
— Dalila Belaza (Orage)
— le Collectif ÈS (About Lambada et LOTO3000
— Eisa Jocson (née aux Philippines) et Venuri Perera (Sri Lanka, vit à Amsterdam) (Magic Maids)
— Tatiana Julien (En fanfaaare !
— Soa Ratsifandrihana (franco-malgache) (Fampitaha, fampita, fampitàna)

Des nuits afro« Un voyage musical et chorégraphique de Maputo [capitale du Mozambique] à Kinshasa [capitale de la République Démocratique du Congo] » : 
— Idio Chichava (Mozambique) (Vejo Anjos que atravessam o sol na minha sala [en français, Je vois des anges traverser le soleil dans mon salon])
— Supa Rich Kids / Oulouy (Afrikan Party
— Alain Platel, Fabrizio Cassol et Rodriguez Vangama (Coup Fatal). 

Des nuits catalanes, : 
Aina Alegre (FUGACES)
— Guillem Mont de Palol (La danse de Vitry)
— Pol Jiménez (Lo Faunal)
— Supa Rich Kids / Oulouy (Afrikan Party)

Ajoutons une constellation, celle des Explorateurs-trices :
Fabrice Lambert (RENVERSE)
— Gaëlle Bourges (La petite soldate
— Paradox-Sal (groupe de house dance exclusivement féminin, 16 danseuses) (Woman)
— Tom Cassani (Iterations
— Ayelen Parolin (Zonder)
— La Chachi (Taranto Aleatorio)
— Nacera Belaza (La nuée)
— François Chaignaud (Récital) 
— Massimo Fusco (Corps Sonores Juniors
Fabrice Lambert, RENVERSE, photo Alain Julien 
Idio Chichava, Vejo Anjos que atravessam o sol na minha sala, Photo Mariano Silva
Aina Alegre, FUGACES, Photo Nathalie Sternalski
Tatiana Julien, En fanfaaare !, Photo Hervé Goluza
Dominique Brun et François Chaignaud, Un Boléro, Photo Laurent Paillier