mercredi 25 juin 2014

Intermittents - Ce que le directeur du Festival Montpellier Danse pense de la grève

Jean-Paul Montanari, Photo DR

Dans un article consacré à la situation du Festival Montpellier Danse daté du 24 juin 2014 publié par Danser Canal historique (ici) on apprend ce que le directeur du Festival depuis 1983 Jean-Paul Montanari pense de la grève des intermittents du spectacle qui frappe sa manifestation :  
Jean Paul Montanari, directeur du festival Montpellier Danse, faisait remarquer lors d’une conférence de presse ce matin que le festival emploie 150 intermittents pour un total de 8000 heures de travail. Et affirmant que « seuls les artistes l’intéressent », et « bien qu’il soit solidaire du mouvement des intermittents » il a par ailleurs relevé, que, contrairement au mouvement de 2003, les artistes de 2014 se sont prononcés contre la grève, et contre l’annulation, et que sa mission consistait à les suivre : « dans cette maison, ce sont les artistes qui commandent et ils veulent travailler ».
Une interview la veille à France Info lui avait permis de développer d'autres réflexions : 

Interview de Jean-Paul Montanari, le lundi 23 juin 2014 
    EXTRAITS : 
C'est extrêmement différent de 2003. (...) Hier [dimanche soir 22h], sur les 150 personnes qui étaient sur le plateau de l'Agora (...) et qui ont empêché la représentation [d'Empty Moves d'Angelin Preljocaj], j'en connaissais même pas un dixième (...) donc je ne sais pas ce qui se deale là. (...) ils détruisent un travail d'un an, ils coupent court, pour beaucoup, à des contrats, ils mettent en péril les institutions culturelles (...) donc en fait on [par ces grèves] continue à massacrer les plus faibles mais dans une sorte de rapport quand même de relatif égoïsme (...) nous on sait pas qui ils sont, on est un peu étonné par leur présence (...) 

Difficile de ne pas mettre en parallèle ces déclarations avec ce qu'écrit le philosophe Michel Guérin de la situation politique en Grèce jadis : 
Le point aveugle et l'angle mort d'une telle situation, le non-dit qu'elle implique, c'est évidemment l'esclavage. Ce sont en effet les esclaves (quantitativement les plus nombreux, et de loin, dans la population d'Athènes au IV° siècle) qui assurent la subsistance générale, pourvoient aux tâches de labour et d'élevage, d'entretien matériel des maisons, occupent les emplois multiples de « techniciens » (tekhnitès), d'artisans dans tous les secteurs de l'activité matérielle. Ce sont eux qui sèment et  récoltent, fabriquent et transforment, manipulent outils et instruments. Leur raison d'être de producteurs consiste à libérer les citoyens du besoin et des occupations qu'il exige, de telle manière que ceux-ci puissent, pour ainsi parler, sublimer le souci et se préoccuper de ce qui est digne d'un homme libre : agir et connaître. (1)
(1) Michel Guérin, Des fins de la politique ou bien la politique défunte (des feintes) ?p. 13, paru dans Arts, transversalités et questions politiques, sous la direction de Sylvie Coëllier et Louis Dieuzayde, collection arts. théorie et pratique, Publications de l'Université de Provence, 2011.

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